Entre histoire et philosophie, discussion autour de l’illustration de la tyrannie avec Anne Sinclair et Antoine Compagnon
Mais quoi de commun entre ces deux livres ? Le premier (« La rafle des otages ». Ed. Grasset) relate un épisode oublié de la Dernière Guerre. Celui du camp nazi de Compiègne  - le camp de Royallieu – à « seulement 70 km de Paris » précise son auteure, la journaliste Anne Sinclair. Le second (« Un été avec Pascal » Ed. Équateur/ Parallèles/ France Inter) nous fait redécouvrir Pascal sous la plume d’Antoine Compagnon, professeur au Collège de France.

Entre histoire et philosophie, discussion autour de l’illustration de la tyrannie avec Anne Sinclair et Antoine Compagnon

Mais quoi de commun entre ces deux livres ? Le premier (« La rafle des otages ». Ed. Grasset) relate un épisode oublié de la Dernière Guerre. Celui du camp nazi de Compiègne  - le camp de Royallieu – à « seulement 70 km de Paris » précise son auteure, la journaliste Anne Sinclair. Le second (« Un été avec Pascal » Ed. Équateur/ Parallèles/ France Inter) nous fait redécouvrir Pascal sous la plume d’Antoine Compagnon, professeur au Collège de France.
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Par Pierre-Henri Gergonne

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2 min

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Le point commun ? Sans doute l’illustration de la tyrannie, thème majeur de la réflexion de l’auteur des « Pensées » et des « Provinciales ». « La notion de tyrannie, explique Antoine Compagnon est une notion fondamentale dans les « Pensées » de Pascal. La tyrannie selon lui c’est exercer son pouvoir dans un autre domaine que celui de sa propre juridiction. C’est donc abuser du pouvoir ».
Une analyse forgée au cœur du XVIIème siècle, ce siècle qui voyait l’affrontement sur le terrain religieux des Jansénistes et des Jésuites, et qui fait raisonner des siècles plus tard le tragique épisode du camp de Royallieu.

« Dès décembre 1941, raconte Anne Sinclair, eu lieu la première rafle de juifs de France – des Français juifs – et la création, dans d’anciennes casernes, du premier camp nazi, c’est-à-dire administré par les nazis. Le tout à Compiègne à 70 km de Paris. Ce camp avait tous les attributs des camps nazis, à l’exception des chambres à gaz et des fours crématoires.  Le but était de faire mourir ses occupants de mauvais traitements ». Et dans cette histoire, Léonce Schwartz, le grand-père de l’auteure. « Une ombre qui traverse le récit, souligne Anne Sinclair. Une sorte de guide pour les 743 captifs auxquels s’ajouteront 300 prisonniers venant du camp de Drancy. Léonce Schwartz comme les autres ont été traités comme on n’aurait pas traité du bétail ».

Et Pascal, là encore, fait entendre sa voix au-delà des siècles. « Le Mal c’est la condition de l’Homme. Mais, précise Antoine Compagnon, Pascal veut toujours nous montrer que même dans la pire des situations, nous avons une lueur de notre première nature. Nous pouvons encore chercher le bien même si nous sommes corrompus par le Péché Originel qui est pour Pascal une notion essentielle car il définit l’Homme ». « Et de la misère de l’Homme sans Dieu », glisse Anne Sinclair.

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