État d’urgence sanitaire : compromis entre Sénat et Assemblée sur le nouveau projet de loi
Députés et sénateurs ont trouvé un accord en commission mixte paritaire sur le projet de loi de prorogation de l’état d’urgence sanitaire. Ils ont trouvé une nouvelle solution sur la question de la responsabilité pénale des décideurs dans l’épidémie de Covid-19, et ont corrigé également l’article 6, sur le système d’information des malades et cas contacts.

État d’urgence sanitaire : compromis entre Sénat et Assemblée sur le nouveau projet de loi

Députés et sénateurs ont trouvé un accord en commission mixte paritaire sur le projet de loi de prorogation de l’état d’urgence sanitaire. Ils ont trouvé une nouvelle solution sur la question de la responsabilité pénale des décideurs dans l’épidémie de Covid-19, et ont corrigé également l’article 6, sur le système d’information des malades et cas contacts.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Plus de trois heures de négociations ce samedi 9 mai entre députés et sénateurs sur le projet de loi de prorogation de l’état d’urgence sanitaire, débattu depuis lundi au Parlement. Les membres de la commission mixte paritaire (CMP) sont parvenus à une version commune, qui sera soumise aux deux chambres, à commencer par le Sénat en fin d’après-midi, à partir de 16h30. Les sénateurs et les députés ont notamment trouvé un point « d’équilibre » sur l’article 6 sur le fichier de données des personnes atteintes du Covid-19, et surtout sur l’article 1, qui abordait le régime de la responsabilité pénale des décideurs, pendant l’état d’urgence sanitaire. Ce dernier point constituait la plus grande divergence entre les textes adoptés par les deux chambres.

Pour le vice-président LR de la commission des Lois du Sénat, François-Noël Buffet, présent à cette CMP, le compromis trouvé est un « bon texte » qui donne « satisfaction aux deux chambres ». « Il y avait une volonté de trouver une solution, permettant de marquer clairement l’unité du Parlement dans les circonstances actuelles ».

Concernant la responsabilité pénale qui pourrait être engagée à l’encontre d’une personne physique ou morale dans l'épidémie de Covid-19, il sera tenu compte des pouvoirs qui leur auront été accordés et qui sont exercés. « En clair, il y a certains pouvoirs en matière sanitaire qui étaient donnés aux élus locaux, aux maires en particulier, qui, compte tenu de la loi d’urgence sanitaire, ont été repris ou sont exercés par l’État dans les circonstances actuelles. Il convient, en cas d’engagement de la responsabilité pénale des élus locaux, qu’il soit tenu compte aussi de cela », a expliqué le sénateur François-Noël Buffet.

Selon l'article 1 du projet de loi adopté en CMP, « l’article 121-3 du code pénal est applicable en tenant compte des compétences, du pouvoir et des moyens dont disposait l’auteur des faits dans la situation de crise ayant justifié l’état d’urgence sanitaire, ainsi que de la nature de ses missions ou de ses fonctions, notamment en tant qu’autorité locale ou employeur. »

Système d’information pour tracer les malades : l’avis conforme de la CNIL est rétabli

Sur l’article 6, qui organise les modalités du système d’information et de collecte des données des personnes atteintes du Covid-19 et des personnes avec qui elles auraient été en relation (cas contacts), la CMP a rétabli la nécessité que la CNIL (Commission nationale informatique et libertés) exprime un avis conforme, un point essentiel auquel tenait le Sénat. La durée de conservation des données a, en outre, été ramenée à trois mois.

Le texte final, qui sera soumis au vote des assemblées, prolonge l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 10 juillet, comme l’avait décidé le Sénat. Dans son projet, le gouvernement prévoyait une prorogation jusqu’au 23 juillet. Une éventuelle nouvelle prorogation devra donc être soumise plus tôt à la décision du Parlement.

Partager cet article

Dans la même thématique

Clairefontaine: Celebration of French Training Model’s 50 Years
8min

Politique

A Lyon, avec le soutien Laurent Wauquiez, Jean-Michel Aulas marque-t-il vraiment des points ?

L’ancien président de l’Olympique Lyonnais, quasi-candidat aux municipales à Lyon, reçoit le soutien des LR, avec Laurent Wauquiez. « La candidature Aulas est en train de marquer des points », selon le sénateur LR Etienne Blanc. « Il faudra qu’il muscle un peu son jeu, il n’est pas au niveau », raille le sénateur des Ecologistes, Thomas Dossus.

Le

SIPA_01222969_000002
8min

Politique

Vote de confiance : quel est le bilan de François Bayrou à Matignon ?

Malgré la surexposition médiatique de ces derniers jours où François Bayrou a tant bien que mal défendu son budget et son choix surprenant de demander en amont aux députés un vote de confiance, le sort du Premier ministre semble scellé. Ses dix mois à Matignon ont été marqués par une propension à s’appuyer sur des propositions de loi, de longues conférences de presse sur le danger de la dette publique, l’échec d’une amélioration de la réforme des retraites et la polémique Bétharram.

Le

Durain ok
2min

Politique

Le sénateur PS Jérôme Durain élu à la tête de la région Bourgogne-Franche-Comté

Le sénateur de Saône-et-Loire, qui s’est récemment illustré en tant que président de la commission d’enquête du Sénat sur le narcotrafic, a été élu à la tête de la région, succédant à Marie-Guite Dufay. Elu sénateur en 2014, il va devoir lâcher son mandat de parlementaire en raison du non-cumul des mandats.

Le