Dans le 20 heures de TF1 et France 2, Michel Barnier dont le gouvernement est en sursis, dans l’attente du vote d’une motion de censure demain à l’Assemblée nationale, en a appelé à la « responsabilité » des députés. Il a considéré que les élus RN devront « rendre des comptes » a leurs électeurs s’ils votaient une motion rédigée « par l’extrême gauche ».
« Européenne convaincue », « intelligence acérée », « énergie rare » : l’hommage des sénateurs à Marielle de Sarnez
Par Pierre Maurer
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L’annonce est venue de son « alter ego » en politique, presque « son jumeau ». Mercredi soir, sur les coups de 22 heures, François Bayrou poste un message très ému. « Mercredi 13 janvier 2021. Voici le jour en trop. Marielle, si talentueuse et si courageuse, Marielle de Sarnez vient de partir. Notre chagrin est immense », écrit le président du Modem sur Twitter. Emportée par une leucémie, la députée Modem, est décédée le jour même à l’âge de 69 ans. Elle était encore présidente de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
S’en est suivie une pluie d’hommages du monde politique. Emmanuel Macron n’a pas manqué de saluer la mémoire de son éphémère ministre des Affaires européennes, contrainte de démissionner du gouvernement à la suite de l’ouverture d’une enquête préliminaire du parquet dans l’affaire des emplois présumés fictifs des assistants des députés européens du parti centriste. « Artisane inlassable du centre, combattante passionnée de l’Europe, la France perd une responsable politique de grand talent. Nous perdons une amie », s’est ému le chef de l’Etat.
Sur le plateau de Public Sénat ce jeudi matin, c’est le ministre des relations avec le Parlement, Marc Fesneau, qui s’est souvenu d’une femme « très engagée, très libre, très courageuse ». « Il y a quelque chose d’irréel à sa disparition. Marielle a accompagné toutes les aventures, toutes les difficultés, tous les combats du centre. Au fond, nous avions fini par la penser invincible, tant elle avait surmonté les difficultés politiques » a réagi le ministre, membre du Modem.
Au Sénat, le président du Palais du Luxembourg, Gérard Larcher (LR), gardera en mémoire « son engagement passionné au service de la France, un modèle ». Des élus de tous bords lui ont rendu hommage, notamment les membres de sa famille politique. Président du groupe Union Centriste, Hervé Marseille a rappelé que « Marielle de Sarnez a été de tous les combats du Centre ». Présidente de la fédération UDF de Paris en 2006 puis du MoDem Paris en 2008, Marielle de Sarnez a été élue conseillère de Paris en 2001 dans le XIVe arrondissement sur une liste d’union RPR-UDF. Européenne convaincue, elle avait ensuite été élue députée européenne en 2009. « Sa disparition crée un grand vide et une immense douleur pour sa famille et tous ses amis », a-t-il ajouté.
« Très triste nouvelle, l’Europe perd l’une de ses plus ferventes militantes, et l’Assemblée nationale une précieuse collègue. Chaleureuses pensées et sincères condoléances à sa famille, à ses proches, à ses amis, dont toi François », a tweeté la centriste Catherine Morin-Desailly.
Vincent Capo-Canellas, sénateur UC de Seine-Saint-Denis, a rendu hommage à son « intelligence politique acérée et lucide », et son militantisme pour « la construction européenne ». « Elle a marqué les familles politiques du Centre aux côtés de François Bayrou. Respect pour son parcours et condoléances à ses proches ».
Bien d’autres sénateurs centristes, comme Olivier Henno, Valérie Létard, Philippe Folliot ou Nassimah Dindar ont salué son engagement pour l’Europe et sa famille politique.
« Energie rare » et « extrême finesse politique »
Dans les rangs des autres groupes politiques, droite et gauche confondue n’ont pas manqué d’envoyer des mots attristés. « Sombre nouvelle nous avions siégé ensemble au bureau des jeunes giscardiens puis à la direction de l’UDF aux côtés de François Bayrou : c’était une femme d’une rare énergie et d’une extrême finesse politique. Grande tristesse et sympathie pour ses proches », a écrit Marc-Philippe Daubresse, sénateur les Républicains (LR) et vice-président de la commission des lois. « Son engagement était reconnu et mérite amplement les hommages de ses collègues », a renchéri la présidente de la commission des affaires économiques, Sophie Primas (LR). Dans un communiqué, le président de la commission des affaires étrangères, Christian Cambon (LR), a fait part de sa « grande tristesse », au nom de tous ses collègues. « Elle a consacré sa vie entière à défendre ses convictions, et en particulier son attachement profond au projet européen », a déclaré Christian Cambon. « Au-delà de la famille centriste, c’est le monde politique français qui perd une de ses figures les plus marquantes ».
Chez les Indépendants, Emmanuel Capus, sénateur de Maine-et-Loire, a rendu hommage à la mémoire de Marielle de Sarnez, « ancienne ministre et européenne convaincue ».
Côté socialiste, Rachid Temal (SER) gardera le souvenir d’une femme de « conviction » aux choix « assumés » qui l’ont conduite « à rompre à plusieurs reprises avec ‘l’ordre naturel des choses’ comme en 2007, 2012 et 2017 ». « Toutes mes condoléances à sa famille, proches et son ’jumeau’ François Bayrou. Sénatrice des Bouches-du-Rhône, Marie-Arlette Carlotti (SER) se souviendra avoir « découvert au Parlement européen une femme intelligente, vive et attachante ». « J’ai le souvenir de nos missions communes et de son engagement européen. Hommage à Marielle », a-t-elle écrit. Président du groupe écologiste au Sénat, Guillaume Gontard (SET) a adressé ses condoléances aux proches d’une « figure incontournable du courant centriste ».