Pascal Canfin a annoncé mardi avoir accepté d'être le numéro deux de la liste de La République en marche (LREM) pour les élections européennes...
Européennes: Canfin rejoint Loiseau en tête de liste LREM
Pascal Canfin a annoncé mardi avoir accepté d'être le numéro deux de la liste de La République en marche (LREM) pour les élections européennes...
Par Baptiste PACE
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Pascal Canfin a annoncé mardi avoir accepté d'être le numéro deux de la liste de La République en marche (LREM) pour les élections européennes qui sera conduite par la ministre Nathalie Loiseau, dont le départ du gouvernement semble imminent.
Dans un entretien au Monde, l'ancien ministre (Europe Écologie-Les Verts) de François Hollande, qui précise ne pas adhérer à LREM, explique avoir reçu "les assurances nécessaires" de la part d'Emmanuel Macron en matière d'écologie.
"Les personnalités au profil et aux compétences écologistes seront nombreuses à être en position éligible sur la liste", ajoute-t-il au lendemain de son départ de la direction de WWF France. Et "le deuxième élément, c'est que l'écologie sera l'axe majeur, premier et transversal du projet", assure M. Canfin, dont le nom avait circulé pour une place au gouvernement après la démission de Nicolas Hulot en 2018.
Nathalie Loiseau le 20 mars 2019 à Paris
AFP/Archives
La liste pour le scrutin du 26 mai sera conduite par Nathalie Loiseau, 54 ans, une diplomate de carrière qui a dirigé l'ENA de 2012 jusqu'à son entrée au gouvernement en juin 2017. "Battre le Rassemblement national (RN) serait une première victoire", explique au Figaro la ministre des Affaires européennes qui est, selon son entourage, sur le point de démissionner.
L'un des lieutenants de Marine Le Pen, le député RN Sébastien Chenu, lui a répondu sur LCI: "On ne joue pas dans la même cour: Mme Loiseau, elle est obsédée par un enjeu électoral politicien et nous, on souhaite faire triompher la France, son indépendance, son identité".
"Nathalie Loiseau incarne une Europe technocratique loin des préoccupations des Français", tacle aussi le vice-président des Républicains Damien Abad dans L'Opinion.
- Équilibre -
LREM, qui fait la course en tête des intentions de vote suivie de près par le RN, entérinera mardi après midi, lors d'un bureau exécutif, les 30 premiers noms de sa liste. Le premier grand meeting de campagne aura lieu samedi à Aubervilliers, en banlieue parisienne.
Elections européennes : intentions de vote selon un sondage Ipsos réalisé entre les 15 et 21 mars 2019
AFP
"Ça m'attriste", a réagi sur France Inter la tête de liste EELV Yannick Jadot, dénonçant "une liste +en même temps+, fourre-tout". "Il y a quelques mois, (M. Canfin) était sur votre antenne en train de dire à quel point il ne pouvait pas rejoindre le gouvernement d'Emmanuel Macron parce qu'il renonce sur les grands dossiers de l'écologie".
"Comment comprendre que Pascal Canfin, qui a quitté le gouvernement de François Hollande parce qu'il était trop à droite de son point de vue, rejoigne aujourd'hui La République en marche ?", a renchéri le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure.
Nicolas Dupont-Aignan a pour sa part qualifié sur Europe 1 l'ex-ministre du gouvernement Ayrault de "contorsionniste politique".
Pour La République en marche, le délicat exercice consiste à trouver l'équilibre entre plusieurs facteurs: la parité, le panachage entre société civile et politiques, les accords avec les alliés du MoDem, d'Agir (centre droit ex-LR favorable à Emmanuel Macron) et des Radicaux.
- Remaniement-
Le bouclage de la liste est d'autant plus épineux, souffle une source proche de la majorité, qu'Emmanuel Macron "a laissé entendre que c'était oui à plus de gens qu'il n'y a de places éligibles". Et selon plusieurs sources, certains pontes du parti présidentiel craignent qu'une place trop importante soit accordée aux ralliés, au détriment des marcheurs historiques.
Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux à l'Elysée le 20 février 2019 à Paris
AFP/Archives
Le directeur de campagne, Stéphane Séjourné, l'écologiste Pascal Durand, le référent du Finistère Pierre Karleskind, l'éphémère porte-parole Rayan Nezzar, la vice-présidente de la Mayenne Valérie Hayer sont parmi les noms les plus cités.
La sénatrice Fabienne Keller (Agir), le journaliste Bernard Guetta et la navigatrice Catherine Chabaud (MoDem également) sont également pressentis, ainsi que le conseiller politique du Premier ministre Édouard Philippe, Gilles Boyer.
L'ex-député italien Sandro Gozi, ancien du cabinet Prodi à Bruxelles et du gouvernement Renzi à Rome, a par ailleurs indiqué au quotidien italien La Repubblica qu'il serait présent sur la liste.
Le départ annoncé de Mme Loiseau va déclencher un remaniement du gouvernement, probablement mardi. Le nom de Clément Beaune, conseiller pour l'Europe à l'Élysée, est le plus cité pour prendre les Affaires européennes, dans une période extrêmement chargée avec l'enjeu du Brexit.
Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, pourrait également quitter l'équipe afin de se concentrer sur sa candidature aux municipales de 2020 à Paris.
Alors qu’un rapport sur le rôle joué par les Frères musulmans en France fait l’objet d’un conseil de défense, ce mercredi, à l’Elysée, le parti Renaissance de Gabriel Attal propose d’interdire le port du voile pour les mineures et souhaite l’examen d’une nouvelle loi séparatisme. Pour mémoire, cette mesure a déjà été votée par le Sénat en 2021 contre l’avis du gouvernement.
Le parti Renaissance que dirige l’ancien Premier ministre Gabriel Attal souhaite interdire le port du voile dans l’espace public pour les mineurs de moins de 15 ans et propose également une seconde loi séparatisme.
Un rapport sur les Frères musulmans sera présenté ce mercredi 21 mai en Conseil de défense, présidé par Emmanuel Macron. « Qu’est-ce qu’on apprend dans ce rapport qu’on ne savait déjà ? », interroge Julien Odoul, invité de la matinale de Public Sénat. Le député RN réclame « une politique pour éradiquer l’islamisme ».
Un rapport de 73 pages pointe le rôle joué par les Frères musulmans en France, avec une volonté d’entrisme dans la société. Un conseil de défense, prévu ce mercredi à l’Elysée autour d’Emmanuel Macron, devrait déboucher sur des « mesures ».