Frémissement sondagier ? Ou simple répit passager ? Un regain de confiance gagne les rangs des Républicains (LR) à un mois des élections...
Européennes: Les Républicains s’accrochent à « l’effet Bellamy »
Frémissement sondagier ? Ou simple répit passager ? Un regain de confiance gagne les rangs des Républicains (LR) à un mois des élections...
Par Baptiste PACE
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Frémissement sondagier ? Ou simple répit passager ? Un regain de confiance gagne les rangs des Républicains (LR) à un mois des élections européennes, même si la liste conduite par François-Xavier Bellamy est encore loin d'atteindre les 20% de François Fillon en 2017.
Chez LR, l'interprétation des sondages est en train de devenir une discipline à part entière. Et si le moindre frémissement est attentivement scruté, c'est moins pour calculer le futur nombre d'eurodéputés que pour jauger la solidité de la position de Laurent Wauquiez.
Le chef du parti s'en est félicité le 14 avril sur BFMTV: "dans cette élection européenne, la liste qui a une dynamique, c'est celle des Républicains. C'est le signe qu'on est en train de se reconstruire".
Dans le Figaro lundi, le dernier sondage en date crédite la liste LR de 14% d'intentions de vote (dans l'hypothèse d'un scrutin sans liste "gilets jaunes"). "L'effet Bellamy est indéniable" au sein de l'électorat LR, estime dans ces colonnes Jean-Daniel Lévy, de l'institut Harris Interactive.
"A 14-15% on est tiré d'affaire, ça montre que la droite existe toujours dans le paysage politique, alors qu'en 2017, elle aurait pu disparaître", juge un dirigeant LR.
Ce niveau sondagier --Harris donnait déjà 14% en mars, l'Ifop 13,5%-- a revigoré une partie des militants des Républicains effrayés par un sondage Odoxa qui, fin décembre, ne leur accordait que 8%, au plus fort de la crise des "gilets jaunes".
Le président de LR, Laurent Wauquiez, à Boulogne-Billancourt, le 10 avril 2019
AFP/Archives
Depuis son intronisation fin janvier, les salles semblent séduites par les prestations de M. Bellamy, jeune professeur de philosophie au profil conservateur choisi par Laurent Wauquiez dans un scepticisme quasi général. Et bien aidé rétrospectivement, selon plusieurs dirigeants, par la polémique née de sa position sur l'IVG, qui a "braqué" l'électorat de droite et "favorisé son atterrissage".
Mais au sein du parti, tout le monde ne semble pas aussi convaincu. "Il n'y a pas d'effet Bellamy dans les sondages", affirme même un dirigeant qui souligne que Les Républicains recueillaient 14% à 15% d'intentions de vote chez tous les instituts jusqu'au début du mois de novembre.
- "Petite majorité" de l'électorat Fillon -
"Je rappelle que François Fillon, ça a été 20% avec une campagne calamiteuse où l'on n'arrivait pas à exprimer le projet présidentiel que l'on portait. On n'est pas condamnés à faire 14 ou 15%" aux européennes, a par ailleurs lancé, le 31 mars sur RTL, le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau.
Derrière ces batailles d'interprétation, c'est la stratégie de M. Wauquiez qui est en question. A savoir, dans cette élection proportionnelle à un tour, cibler l'électorat filloniste de 2017 dans une démarche de "mobilisation de notre propre camp", explique son entourage.
Selon une étude Ifop du 19 avril, 59% des électeurs de François Fillon entendent glisser dans l'urne un bulletin LR, soit une hausse de 12 points en une semaine. Ils sont 14% à déclarer l'intention de voter pour la liste En Marche (-10 pts), 5% pour Nicolas Dupont-Aignan (+1) et 5% pour le Rassemblement national (-6%).
Mais selon la même étude, cette répartition ne concerne qu'un électeur filloniste sur deux, le reste étant encore dans l'abstention. "C'est ce chiffre-là qu'il faut faire grandir", explique-t-on dans l'entourage du patron de LR.
"La stratégie choisie est de s'adresser uniquement à l'électorat de François Fillon de la présidentielle. Or à quatre semaines du scrutin, seule une petite majorité de cet électorat vote pour la liste des Républicains. Si le choix de François-Xavier Bellamy vise à récupérer tout le monde, alors c'est un échec", juge un détracteur.
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