Européennes : pour Raphaël Glucksmann, la liste PS-Place Publique sera « la surprise de cette élection »

Européennes : pour Raphaël Glucksmann, la liste PS-Place Publique sera « la surprise de cette élection »

Le chef de file de la liste « Envie d’Europe » a présenté ce lundi 6 mai son programme pour les élections européennes. Même si certains sondages placent la liste de l’essayiste en-dessous des 5 %, il veut néanmoins croire que la campagne « paiera » le jour du scrutin.
Public Sénat

Par Julien Chabrout

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Les nuages s’amoncellent pour le PS et Place Publique. Pourtant, Raphaël Glucksmann, la tête de liste « Envie d’Europe », veut croire que la météo sera au beau fixe le 26 mai, le jour du vote aux élections européennes. Un sondage Harris Interactive-Epoka réalisé pour RTL-Le Figaro et LCI-TF1 dévoilé dimanche 5 mai place « Envie d’Europe » à seulement 4.5 % des intentions de vote. Le 30 avril, déjà, un sondage Elabe plaçait la liste PS - PP - Nouvelle Donne - PRG à 4 %.

L’alerte est sérieuse. Les listes qui n’atteindront pas 5 % n’auront en effet aucun élu au prochain Parlement européen, ce qui serait une première pour les socialistes. Malgré ces mauvais sondages, Raphaël Gluckmann tente de rester positif. « On sera la surprise de cette élection », a même assuré la tête de liste lors de la présentation de son programme, lundi 6 mai, lors d’une conférence de presse à Paris. « La campagne génère partout de l’enthousiasme et de l’intérêt. L’enthousiasme est contagieux. Je suis convaincu que ça paiera au moment des élections », a affirmé le co-fondateur du mouvement Place Publique.

« Sur le terrain, nous sommes accueillis positivement. Cette écoute ne se traduit pas encore dans les sondages mais elle n’existait plus ces derniers temps », abonde Corinne Narassiguin, secrétaire nationale à la coordination du parti, rappelant que les élections européennes sont « toujours difficiles » pour les socialistes.

Christiane Taubira en renfort

« La campagne ne prend pas. Personne ne fait campagne, de toute façon on n’a pas encore de tracts », nuance un responsable du PS. « Les sondages ont une valeur prédictive. Les gens se disent que le vote PS n’est pas un vote utile et qu’il vaut mieux voter pour la liste qui est devant, EELV en l’occurrence », déplore-t-il.

Pour tenter de limiter la casse, le PS a convaincu Christiane Taubira de soutenir la liste « Envie d’Europe ». Cette figure respectée à gauche participera à un meeting à Rouen le 15 mai. Une première pierre dans « la refondation » de la gauche à laquelle aspirent le PS et Place Publique. « Notre liste est l’embryon de ce qui va reconstituer la gauche dans les années qui viennent », espère Raphaël Glucksmann.

« On a désormais une liste et un projet. On va pouvoir faire campagne maintenant », note Rachid Temal. Selon le sénateur PS du Val-d’Oise, la question centrale est celle de « l’utilité du vote ». « Les socialistes sont la seconde force européenne. Les deux seules familles politiques structurées capables de peser partout en Europe sont la droite et les socialistes », estime-t-il.

« Nous avons 20 jours pour convaincre », a résumé Olivier Faure lors de la présentation du projet ce lundi. Les candidats d’« Envie d’Europe » veulent croire que les électeurs se rappelleront à leur bon souvenir quand ils découvriront le programme, notamment ceux qui sont sensibles aux thématiques environnementales.

Le projet, « la rencontre du social et de l’écologie »

« Nous sommes la seule liste à promouvoir l’Europe, le social et l’écologie », a estimé le Premier secrétaire du PS. « Cette liste va porter un projet : la rencontre du social et de l’écologie. C’est donc un projet de rupture avec l’idéologie du libre-échange », a ajouté Raphaël Glucksmann, alors que les socialistes et leurs partenaires avancent 119 propositions.

Ils veulent ainsi créer un « grand plan européen de rénovation thermique des logements » ou encore « sortir les dépenses vertes de la règle des 3 % de déficit en faisant valoir un principe d’exception ». Ils proposent également la création d’un « pacte finance – climat – biodiversité » en mobilisant jusqu’à 400 milliards d’euros par an, dont 60 milliards pour la France. Selon eux, ce plan d’investissement « permettra de diviser par deux les émissions de CO2 d’ici à 2030 » et de « diminuer de 500 à 1000 euros par an les factures de chauffage de chaque ménage en France. »

Ces « combats écologiques » sont présents, à des degrés divers, dans les projets des autres listes de gauche. Trente-trois listes vont au total s’affronter dans ce scrutin, un nombre record qui témoigne d’un éclatement de l’échiquier politique. La liste « Renaissance » conduite par LREM et le MoDem et la liste RN sont au coude-à-coude dans les sondages. Selon Harris Interactive-Epoka, la liste de la majorité perd deux points et obtient désormais 21,5 % des intentions de vote, contre 21 % pour le RN. Sur Public Sénat, ce lundi matin, la tête de liste de la France insoumise Manon Aubry avait exhorté à « sortir de ce duo mortifère », promettant d’incarner « une troisième voie ».

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