Euthanasie: Agnès Buzyn veut évaluer la loi sur la fin de vie avant tout débat

Euthanasie: Agnès Buzyn veut évaluer la loi sur la fin de vie avant tout débat

La ministre de la Santé Agnès Buzyn souhaite d'abord faire une "évaluation" de la façon dont est mise en oeuvre la récente loi...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La ministre de la Santé Agnès Buzyn souhaite d'abord faire une "évaluation" de la façon dont est mise en oeuvre la récente loi sur la fin de vie avant toute réouverture éventuelle d'un débat sur l'euthanasie en France, comme le souhaite l'écrivaine Anne Bert.

"En France, il y a eu beaucoup de débats sur la fin de vie qui ont abouti à une loi, la loi Claeys-Leonetti, qui permet une sédation profonde et prolongée pour les patients en fin de vie. Cela a déjà suscité des débats très compliqués. Et cette loi n'est pas encore complètement déployée partout. J'ai expliqué à Mme Bert que pour l'instant je souhaitais d'abord faire une évaluation de la façon dont cette loi était mise en œuvre dans notre pays", a dit Mme Buzyn sur France Inter.

Promulguée le 2 février 2016, la loi Claeys-Leonetti prévoit un "droit à la sédation profonde et continue" jusqu'à la mort pour certaines personnes et rend contraignantes les "directives anticipées", par lesquelles chacun peut faire connaître son refus d'un acharnement thérapeutique. Elle n'autorise pas l'euthanasie et le suicide assisté.

"Les débats sur la loi de bioéthique (prévus en 2018, ndlr) pourront éventuellement rouvrir ce sujet", a suggéré à ce propos la ministre.

Anne Bert, qui souffre d'une maladie dégénérative incurable et a choisi d'avoir bientôt recours à l'euthanasie dans un hôpital belge, défend la liberté de "choisir sa fin de vie" dans un livre à paraître le 4 octobre.

Invitée à donner son sentiment personnel face à cette décision, Mme Buzyn a admis: "je la comprends bien entendu. J'ai eu l'occasion de m'entretenir longuement avec elle au téléphone avant l'été".

"C'est un choix individuel. Aujourd'hui notre société n'a pas fait ce choix-là", a-t-elle toutefois ajouté.

Romancière et ancienne éditrice âgée de 59 ans, Anne Bert souffre d'une sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou "maladie de Charcot", qui conduit à une paralysie des muscles qui l'"emmure progressivement". Aucun traitement curatif n'existe pour cette affection, diagnostiquée chez elle en octobre 2015.

Elle a choisi de mourir en Belgique où elle est suivie "depuis décembre". Dans ce pays, l'euthanasie active est autorisée depuis 2002 pour les patients souffrant d'un mal incurable et qui ont formulé leur demande "de manière volontaire, réfléchie et répétée".

Dans la même thématique

Police operation “Place Nette” secteur Las Planas a Nice
5min

Politique

JO Paris 2024 : les recommandations du Sénat vont éviter le crash de la lutte antidrone

Depuis un an et demi, le sénateur LR Cédric Perrin s’inquiète des failles du système de lutte antidrone qui sera déployé lors des Jeux Olympiques. Elu à la tête de la commission de Affaires étrangères et de la Défense du Sénat en octobre dernier, il avait diligenté une mission d’information confidentielle sur le sujet. Ce jeudi, il indique que la Direction générale de l’armement a suivi ses recommandations.

Le

Le president francais, Emmanuel Macron et son homologue le president de la Republique democratique du Congo Felix Tshisekedi lors d’une conference de presse apres un dejeuner de travail au palais de l’Elysee a Paris
4min

Politique

Emmanuel Macron persiste sur l’envoi de troupes en Ukraine : « Je n’exclus rien, parce que nous avons face à nous quelqu’un qui n’exclut rien »

Dans une interview accordée au journal britannique The Economist, le chef de l’État réaffirme son discours d’« ambiguïté stratégique » vis-à-vis de la Russie. Le président de la République continue donc d’envisager une intervention de troupes françaises, « si les Russes devaient aller percer les lignes de front » et « s’il y avait une demande ukrainienne », faute de quoi « nous n’aurons plus de sécurité en Europe ».

Le