Face à Mélenchon, des élus prennent la défense de l’accent du Sud
Des responsables politiques du sud de la France, de droite comme de gauche, ont critiqué jeudi le chef de la France insoumise...

Face à Mélenchon, des élus prennent la défense de l’accent du Sud

Des responsables politiques du sud de la France, de droite comme de gauche, ont critiqué jeudi le chef de la France insoumise...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Des responsables politiques du sud de la France, de droite comme de gauche, ont critiqué jeudi le chef de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui avait tourné en dérision une journaliste en imitant son accent du sud, certains y voyant une marque de "mépris" et d'"arrogance".

"Que de mépris (...) pour l’accent de la journaliste toulousaine qui interrogeait @JLMelenchon à l’Assemblée nationale. À Toulouse, nous parlons aussi français... mais avec le soleil dans la voix. C’est le marqueur de notre identité, une de nos fiertés et j’espère que nous serons nombreux à le lui rappeler", a écrit sur Twitter le maire LR de Toulouse, Jean-Luc Moudenc.

La présidente PS de la région Occitanie Carole Delga, à l'accent chantant, a pour sa part choisi une touche humoristique: "Pour se détendre un peu, je conseille à @JLMelenchon de prendre quelques minutes pour écouter la très belle chanson de Zebda, +l’accent tué+".

Mercredi, M. Mélenchon, député des Bouches-du-Rhône, avait vivement critiqué le traitement médiatique de l'enquête visant La France Insoumise, prenant à partie des journalistes, au lendemain des perquisitions houleuses menées à LFI.

Il avait notamment tourné en dérision une journaliste de France 3 originaire de Toulouse, Véronique Gaurel, qui lui posait une question, en imitant l'accent du sud de celle-ci: "Vous dites n'importe quoi. Est-ce que quelqu'un peut me poser une question en français et à peu près compréhensible? Parce que votre niveau me dépasse".

"Il est tellement beau notre accent du Sud Ouest!", a renchéri la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq, née dans les Landes. "Plein de soleil et plein de terroir. Le vôtre @JLMelenchon est rempli d’arrogance".

Le président LR de la région PACA Renaud Muselier a également apostrophé le leader de la France insoumise: "Monsieur Mélenchon si l’accent chantant du Sud et de la Méditerranée vous semble méprisable, vous n’avez rien à faire à Marseille !".

France 3 Midi-Pyrénées a pour sa part interrogé un linguiste et professeur à l'université Jean-Jaurès de Toulouse, Patrick Sauzet: "Cela peut apparaître une moquerie banale de se moquer ainsi de l'accent du Midi. On peut se charrier sur les accents, quand c'est réciproque, équilibré. Mais quand ça vient d'un responsable politique, c'est vraiment déplacé".

"Il s'agit d'une vieille tradition du nord de la France, de Paris, de se moquer ainsi des gens du Midi à travers leur accent", a-t-il ajouté. Avant de conclure: "l'accent du Midi, celui de Toulouse ou de Nîmes, est en fait la trace historique de la langue d'Oc dans la langue française d'aujourd'hui: le Français prononcé avec un accent se rapproche de la prononciation de l'Occitan".

Partager cet article

Dans la même thématique

Pierre-Yves Bournazel, HORIZON candidate for the 2026 municipal elections in Paris.
9min

Politique

Pierre-Yves Bournazel investi par Renaissance pour les municipales à Paris : « Dès demain, Dati va riposter »

Les LR et Renaissance se divisent pour les municipales à Paris. Le parti de Gabriel Attal officialise son soutien à Pierre-Yves Bournazel, cadre du parti d’Edouard Philippe, au détriment de la candidature de Rachida Dati. Le sujet divise à Renaissance et le responsable du parti dans la capitale, Sylvain Maillard, qui soutient la ministre, se met en retrait de ses fonctions. Explications sur une décision qui rebat les cartes du scrutin.

Le

8min

Politique

Agacée par la méthode de Sébastien Lecornu, la droite sénatoriale promet un budget « sans compromis, mais de clarification »

La droite sénatoriale s'inquiète des reculs successifs du gouvernement sur les positions financières et économiques qu'elle défend, dans le cadre des débats budgétaires à l’Assemblée nationale. Ces inflexions, mais aussi la méthode du Premier ministre, mettent en lumière une fissure grandissante entre la majorité sénatoriale et l'exécutif.

Le