Favoritisme à L’Haÿ-les-Roses: 5 ans d’inéligibilité requis contre l’ex-maire PS

Favoritisme à L’Haÿ-les-Roses: 5 ans d’inéligibilité requis contre l’ex-maire PS

Il est soupçonné d'avoir cautionné un "système" pour réserver les commandes publiques aux mêmes entreprises: le parquet de...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Il est soupçonné d'avoir cautionné un "système" pour réserver les commandes publiques aux mêmes entreprises: le parquet de Créteil a requis mercredi cinq ans d'inéligibilité et deux ans d'emprisonnement avec sursis contre Patrick Sève, l'ex-maire socialiste de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne).

Le ministère public a également préconisé une amende de 17.000 euros contre l'ancien édile (1992-2012), poursuivi pour favoritisme et détournement de fonds publics entre 2008 et 2011. L'affaire avait forcé M. Sève, 65 ans, à renoncer aux sénatoriales de 2011, avant de démissionner de la mairie en 2012.

Son procès, entamé lundi, "a suffisamment montré qu'il n'était pas un maire exemplaire", a estimé la procureure.

La magistrate a dénoncé "une bande de copains qui profitent d'un système (...) établi, assumé, et porté tant par le maire que par son directeur général des services" (DGS), Jean Gautheron. Un personnage-clé, poursuivi notamment pour corruption passive et recel d'abus de biens sociaux, contre lequel elle a demandé cinq ans d'inéligibilité, cinq ans de prison avec sursis et 38.000 euros d'amende.

Le procès a disséqué l'ancienne gestion de L'Haÿ-les-Roses, passée à droite en 2014 et dont la nouvelle équipe municipale réclame 560.000 euros pour les surfacturations subies.

La ville confiait sous M. Sève la plupart de ses travaux et festivités aux mêmes entreprises. Au centre des questions, le rôle trouble de M. Gautheron: ancien DGS - chef de l'administration municipale - il a reçu 75.000 euros de la part d'un patron habitué à rafler tout l'événementiel de L'Haÿ, et contre lequel le parquet réclame notamment deux ans de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité.

Cupidité d'un fonctionnaire également soupçonné de s'être fait offrir des voyages? Ou bien M. Sève a-t-il demandé à un patron ami "d'acheter" le silence du DGS, pour couvrir un système frauduleux? C'est cette version, jamais évoquée en sept ans d'instruction, que M. Gautheron a présenté à la barre.

M. Sève a, lui, assuré n'avoir rien su de ces "arrangements" et nié "totalement" tout favoritisme, soulignant qu'il faisait "confiance à son administration" et ne siégeait pas à la commission d'appels d'offres.

L'ancien édile "n'a pas retiré un bénéfice personnel", selon la procureure. "Avoir une bande de copains autour de lui (...) et avoir une emprise sur l'activité économique de sa commune" en privilégiant des entreprises locales, était une "motivation suffisante", a-t-elle estimé.

Contre six autres entrepreneurs soupçonnés d'avoir passé irrégulièrement des contrats avec la ville, elle a réclamé des peines allant de simples amendes à un an d'emprisonnement avec sursis.

Le parquet a enfin requis la condamnation de M. Sève pour détournement de fonds publics: après la mise en examen de son DGS, le maire lui avait payé une formation de trader à 7.000 euros sur les fonds communaux.

Le délibéré est prévu le 1er février.

Dans la même thématique

Favoritisme à L’Haÿ-les-Roses: 5 ans d’inéligibilité requis contre l’ex-maire PS
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

Favoritisme à L’Haÿ-les-Roses: 5 ans d’inéligibilité requis contre l’ex-maire PS
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le