Feu vert de l’Assemblée à la privatisation du groupe Aéroports de Paris
L'Assemblée nationale a autorisé jeudi la privatisation du groupe Aéroports de Paris (ADP) dans le cadre du projet de loi Pacte,...

Feu vert de l’Assemblée à la privatisation du groupe Aéroports de Paris

L'Assemblée nationale a autorisé jeudi la privatisation du groupe Aéroports de Paris (ADP) dans le cadre du projet de loi Pacte,...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

L'Assemblée nationale a autorisé jeudi la privatisation du groupe Aéroports de Paris (ADP) dans le cadre du projet de loi Pacte, au grand dam des oppositions qui ont dénoncé une atteinte au patrimoine national.

Par 39 voix contre 7, les députés ont donné leur feu vert à l'État pour procéder à la vente au privé de tout ou partie des actifs qu'il détient dans ADP, soit 50,63% des parts représentant quelque 9,5 milliards d'euros. L'État était jusqu'alors tenu par la loi de conserver la majorité des parts du groupe aéroportuaire.

"Nous voulons passer d'une logique de dividendes à une logique d'investissement dans l'avenir", avait affirmé mercredi soir le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, qui veut que l'Etat cesse de "se comporter en rentier".

Le produit des cessions d'actifs d'ADP, ainsi qu'une partie de ceux détenus par l'Etat dans La Française des jeux et Engie, devrait rapporter 10 milliards d'euros. Cette somme investie en obligations d'Etat doit rapporter 250 millions d'euros par an qui serviront à financer des projets innovants.

La future privatisation d'ADP, qui prendra la forme d'une concession pour 70 ans, sera encadrée par "un cahier des charges strict et contraignant, concernant notamment la régulation des tarifs", a rappelé le ministre.

"Choix stupide", "non-sens", "vision court-termiste": droite et gauche ont vivement critiqué un projet jugé "dogmatique" et déraisonnable économiquement.

S'il y a cette "coalition", "c'est que nous avons tous le sentiment d'une grande braderie des biens de la nation", a résumé Philippe Gosselin (LR). "Vous voulez donner les clefs de Paris à un investisseur privé", ce qui revient à "un saut dans le vide qui ne s'est jamais produit en Europe", selon la présidente du groupe PS Valérie Rabault. Les communistes souhaitent un recours devant le Conseil constitutionnel.

En revanche, pour Charles de Courson (UDI-Agir), la privatisation d'ADP "est nécessaire" car l'Etat est incapable d'accompagner économiquement "son développement international".

Il a appelé le gouvernement, "pour se protéger", à passer par un appel d'offres clair car "on raconte que l'Etat voudrait faire du gré à gré pour vendre l'essentiel (...) au groupe Vinci, en contrepartie de l'annulation du projet de Notre-Dame-des-Landes".

Sans annoncer de calendrier précis, Bruno Le Maire s'est engagé à "une mise en concurrence" et voit ADP devenir "le leader mondial de l'aéroportuaire".

Par dérogation, les collectivités d'Ile-de-France et le département de l'Oise pourront entrer dans le tour de table, via un amendement MoDem.

Les statuts du personnel d'ADP ne seront pas affectés, a prévu un amendement PCF validé.

Ancien établissement public, devenu société anonyme en 2005, ADP bénéficie actuellement d'un droit d'exploitation exclusif des aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle, Paris-Orly, Paris-Le Bourget, ainsi que de dix aérodromes en Île-de-France.

En 2017, plus de 102 millions de voyageurs sont passés par ses aéroports. Les deux principales plateformes, CDG et Orly, emploient à elles seules près de 9.000 personnes. Depuis 2005, ADP a connu une augmentation moyenne de ses revenus de 3,8% par an.

Partager cet article

Dans la même thématique

Feu vert de l’Assemblée à la privatisation du groupe Aéroports de Paris
3min

Politique

Budget 2026 : « Je ne sais plus où habitent les socialistes », affirme Éric Coquerel 

Invité de la matinale de Public Sénat, Éric Coquerel, président de la commission des finances de l’Assemblée nationale et député insoumis de Seine-Saint-Denis s’étonne de positions défendues par les socialistes dans les débats budgétaires. Ce dernier alerte également sur les risques de dépasser les délais constitutionnels d’examen du budget.

Le

Feu vert de l’Assemblée à la privatisation du groupe Aéroports de Paris
3min

Politique

Santé mentale : « 25% des lycéennes ont déjà pensé à la mort », s’alarme la spécialiste Angèle Malâtre-Lansac

Décrété « Grande cause nationale » en 2025, les troubles de la santé mentale concernent 13 millions de français. Un enjeu de santé publique qui touche fortement la jeunesse. Si la question est au centre du débat public, les solutions tardent à être mises en place et le secteur de la psychiatrie manque de moyens. Cette semaine dans Et la Santé ça va ?, Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Céline Brulin et Angèle Malâtre-Lansac, déléguée générale de l’Alliance pour la Santé mentale pour en débattre.

Le

Feu vert de l’Assemblée à la privatisation du groupe Aéroports de Paris
4min

Politique

Armement : Kaja Kallas appelle la France à « augmenter les cadences de production »

C’est la voix de la diplomatie européenne. Au moment où le cessez le feu connait des ratés à Gaza, et où la guerre s’enlise en Ukraine, quelle place pour les Européens ? Comment peser sur les grands conflits en cours ? Guerre en Ukraine, cessez-le-feu à Gaza, ou encore traité de libre-échange avec les pays du Mercosur, la Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité Kaja Kallas défend son action et répond sans détour aux questions de Caroline de Camaret et d’Armen Georgian dans Ici l’Europe.

Le