« Fichage » de « gilets jaunes » à l’hôpital : le Sénat demande des explications au gouvernement

« Fichage » de « gilets jaunes » à l’hôpital : le Sénat demande des explications au gouvernement

Les présidents des commissions des Affaires sociales et des Lois du Sénat demandent à la ministre de la Santé Agnès Buzyn de s'expliquer sur les accusations de « fichage » des « gilets jaunes » à l'hôpital, selon un communiqué publié vendredi.
Public Sénat

Par AFP

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Dans un courrier commun adressé à la ministre, les sénateurs LR Alain Milon et Philippe Bas lui demandent "de faire la lumière sur la réalité du recueil de données lors d'admissions hospitalières consécutives à des manifestations sur la voie publique dont l'exploitation est susceptible de porter atteinte à la liberté individuelle".

Ils demandent également à la ministre "d'indiquer les actions que le ministère et les organismes placés sous sa tutelle ont entreprises pour mettre fin à cette situation si elle était avérée".

L'utilisation du fichier SI-VIC, tenu dans les services d'urgence, pour les "gilets jaunes", révélée mi-avril par Le Canard Enchaîné, avait conduit l'un des manifestants concernés, blessé à Paris en février, à annoncer une plainte pour fichage "illicite".

L'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) avait rejeté ces accusations avant de reconnaître que le fichier nominatif SI-VIC avait parfois inclus "de manière inappropriée" des précisions de nature médicale - comme le fait que telle ou telle victime a été blessée par un tir de LBD ou un coup de matraque - une pratique qu'elle avait dit vouloir "corriger".

Interrogée début mai sur Europe 1 à propos de cette polémique, Mme Buzyn avait réfuté tout "fichage".

Pour MM. Milon et Bas, "l'absence d'explications claires et convaincantes, à ce jour (...) laisse prospérer l'idée que des manifestants pourraient, en tant que tels, être inscrits dans des fichiers par l'hôpital public à des fins contestables". "Cette éventualité contribue à nourrir la défiance à l'encontre des personnels hospitaliers ou des forces de l'ordre", estiment-ils.

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