Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».
Fichés S : « Je suis pour donner aux pouvoirs de police les moyens légaux d’agir »
Par Public Sénat
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L’attaque terroriste de Strasbourg a ravivé la polémique sur les fichés S. C’est donc dans une atmosphère tendue que le sénateur apparenté LR François Pillet a rendu mercredi les conclusions du groupe de travail sénatorial sur l’amélioration des fiches S. Groupe de travail qui a été créé en mai dernier après une attaque au couteau à Paris. Le principal enseignement de ce rapport est qu’il ne faut pas toucher à ce dispositif de fichés S parce qu’il serait extrêmement utile aux services de renseignements.
Pour Pierre Conesa, ancien haut fonctionnaire au Ministère de la Défense, le problème est que l’on se « focalise trop sur les fichés S ». Et de donner en exemple, le cas de l’auteur de l’attentat de Strasbourg, qui avait pour « caractéristique première » un casier judiciaire chargé avec 27 condamnations : « Comment, avec 27 condamnations pénales [était]-il toujours en circulation ? Là, c’est quand même un problème de justice avant tout. Ce n’est pas un problème de fichés S. »
Pierre Conesa préfère s’interroger sur l’augmentation du nombre de fichés S en France : « Comment est-on passé de 3000 fichés S terroristes à l’époque de Merah à 12 000 aujourd’hui ? Est-ce que c’est l’outil qui s’est amélioré parce qu’on élargit le champ de la détection ou est-ce que c’est véritablement une montée du salafisme dangereux ? » Il se pose la question mais n’apporte pas la réponse.
Comme Laurent Wauquiez, le président des Républicains qui, après l’attentat de Strasbourg a demandé sur Twitter que soit « adapté notre droit à la lutte contre le terrorisme », Pierre Conesa estime qu’il faudrait enfermer préventivement les fichés S les plus dangereux :
« Bien entendu, je suis pour (…) « L’État de droit n’est pas un Etat rigide, il s’adapte en fonction des circonstances (…) Je suis pour que le législateur se saisisse de la chose, pour donner aux pouvoirs de police les moyens légaux d’agir. »
Interrogé sur les moyens de repérer les personnes qui pourraient passer à l’acte, l’ancien haut fonctionnaire au ministère de la Défense répond : « Il faut que les services de police puissent travailler à une amélioration du profil du passage à l’acte (…) [Mais] personne dans la police n’a le temps de traiter ces 12 000 fiches. Donc il faut ouvrir ces fiches à des chercheurs habilités, qui pourront au bout d’un certain temps vous sortir des profils types (…) Aujourd’hui, c’est interdit de le faire. »
Vous pouvez voir et revoir l’entretien avec Pierre Conesa, en intégralité :