Fillon à La Réunion pendant trois jours

Fillon à La Réunion pendant trois jours

François Fillon arrive samedi à La Réunion pour un séjour de trois jours, déterminé à ne pas se laisser "abattre" par la tempête...
Public Sénat

Par Nadège PULJAK

Temps de lecture :

4 min

Publié le

François Fillon arrive samedi à La Réunion pour un séjour de trois jours, déterminé à ne pas se laisser "abattre" par la tempête des soupçons d'emplois fictifs de son épouse et de deux de ses enfants.

"On veut m’abattre et abattre la droite. Je ne laisserai pas faire. Nos électeurs commencent à en avoir plus qu’assez", affirme-t-il dans un entretien au Quotidien de La Réunion, publié samedi. "Le déferlement médiatique relève de l’acharnement", ajoute-t-il.

En baisse sensible dans les sondages qui le donnent désormais éliminé au premier tour de l'élection présidentielle, le candidat de la droite à l'Elysée est accompagné de Philippe Houillon, député du Val-d’Oise, en charge des Outre-Mer pour la campagne présidentielle.

L'objectif est de convaincre les Réunionnais, qui avaient voté majoritairement pour François Hollande en 2012, que "parmi tous les candidats", il est "le plus déterminé à faire bouger les choses", alors que 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté (environ 1.000 euros par mois).

"Je veux le faire parce que j’ai l’intime conviction que les Outre-mer assurent le rayonnement, la grandeur et la diversité de notre pays. Ce sont toutes ces richesses qui fondent la singularité et la magie de la France", a-t-il affirmé au journal réunionnais.

M. Fillon doit s'entretenir avec les élus de droite et du centre de l'île: la présidente UDI du conseil départemental Nassima Dindar, qui avait soutenu Alain Juppé à la primaire de la droite, Didier Robert, sénateur LR et président du Conseil régional, Michel Fontaine, sénateur-maire LR de Saint-Pierre, ainsi que Thierry Robert (sans lien familial avec le précédent), seul député MoDem de France. Parmi les sept députés de l'île, il est également le seul à ne pas être de gauche.

Point d'orgue de sa visite: un meeting prévu à Saint-Pierre dimanche en fin d'après-midi.

Dans la matinée, l'ancien Premier ministre aura assisté à la messe dominicale à l'église de Saint-Gilles.

Lundi matin, M. Fillon, qui loue "l'admirable coexistence entre les différentes confessions religieuses" de l'île, prévoit de visiter "la plus vieille mosquée de France" à Saint-Denis, puis de rencontrer le Groupe de dialogue interreligieux.

- Fillon n'est 'pas le bienvenu' -

Son programme comporte aussi plusieurs étapes sur des thèmes économiques, alors que La Réunion est "confrontée à de lourds problèmes économiques et sociaux qu'il faut affronter avec lucidité et audace". "La priorité, c'est l'avenir de la jeunesse réunionnaise. Il faut lui donner des perspectives", affirme-t-il.

Sont prévues une visite du site de stockage d'électricité d'Akuo Les Cèdres (samedi), une "rencontre avec le monde économique" à l'occasion de la visite d'une start-up à Bras Panon-Est (lundi), ainsi que la visite d’une usine de méthanisation (lundi également).

Avant son départ pour Paris lundi soir, l'ex-Premier ministre, réputé pour sa passion de la course automobile, ira enfin visiter le circuit de course Félix Guichard à Sainte-Anne.

Ces trois jours à plus de 9.000 km de la métropole permettront-ils au candidat d'oublier la tempête politico-médiatique qu'il affronte depuis près de trois semaines ?

Radio Freedom, la radio la plus populaire de l'île, reçoit de nombreux appels de Réunionnais disant qu'il "n'est pas le bienvenu".

M. Fillon affirme arriver sur l'île "avec de la passion et de la détermination. J’aime La Réunion. Il y a sur cette île une chaleur fraternelle qui est à l’honneur de notre nation".

"Oui", il ira jusqu'au bout de sa candidature, insiste-t-il, voulant ignorer un sondage Odoxa publié vendredi selon lequel sept Français sur dix pensent qu'il doit renoncer.

"Ce ne sont pas (Emmanuel) Macron ou (Marine) Le Pen qui vont enrayer le déclin de la France", dit-il, en ciblant à nouveau la présidente du Front national et l'ex-ministre de l'Economie, qui actuellement le devancent dans les intentions de vote pour la présidentielle du 23 avril.

Dans la même thématique

SIPA_01112686_000045
4min

Politique

Pourquoi commémore-t-on l’abolition de l’esclavage le 10 mai en Métropole ?

Depuis 2006, le 10 mai est la date de la journée nationale officielle de commémoration des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions. Une cérémonie à laquelle participe le président de la République ou le Premier ministre. Dans les territoires d’Outre-mer, les commémorations ont lieu à d’autres dates. Explications.

Le

Fillon à La Réunion pendant trois jours
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

Fillon à La Réunion pendant trois jours
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le