Fillon: « On va trop loin dans la bureaucratisation de l’action sociale »
François Fillon, candidat de la droite à l'élection présidentielle, a regretté mercredi qu'on aille "trop loin dans la...

Fillon: « On va trop loin dans la bureaucratisation de l’action sociale »

François Fillon, candidat de la droite à l'élection présidentielle, a regretté mercredi qu'on aille "trop loin dans la...
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François Fillon, candidat de la droite à l'élection présidentielle, a regretté mercredi qu'on aille "trop loin dans la bureaucratisation de l'action sociale", et déploré qu'"on ne cherche pas des solutions" pour loger par grand froid toutes les personnes qui vivent dehors, lors de déplacements à Paris sur le thème de la solidarité.

Dans la soirée, l'ex-Premier ministre est allé à la rencontre de SDF à Paris, accompagné du maire du Ier arrondissement Jean-François Legaret, et de la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse.

"Avec le grand froid, notre pays est de nouveau soumis à des tensions sociales extrêmement fortes. C'est une situation que je trouve intolérable dans un pays riche comme le nôtre. Je sais que c'est difficile, j'ai été en responsabilité, je ne donne de leçons à personne" mais "je ne supporte pas qu'on ne cherche pas des solutions nouvelles pour régler des problèmes, qui sont de plus en plus criants", a affirmé M. Fillon à la presse.

"La pauvreté augmente, l'exclusion s'accroît" et "tous les travailleurs sociaux disent +on a de plus en plus de cas à traiter+", a-t-il déploré. "En même temps, (il y a ) une sorte d'autosatisfaction générale d'un pays, d'un système qui ne veut pas de changement. Moi, je veux des changements. Dans un pays qui a des records de dépenses publiques, on devrait être capable de trouver un logement d'urgence pour que les gens ne dorment pas dans la rue", a-t-il ajouté.

Un peu plus tôt dans la journée, M. Fillon s'était rendu à la Maison des voisins solidaires, dans le XVIIe arrondissement de Paris. Il avait affirmé en avoir "assez de voir dans le pays où il y a neuf millions de pauvres, six millions de chômeurs, l'exclusion qui progresse".

La France métropolitaine compte entre 2,8 millions (selon l'Insee) et 3,4 millions (selon Pôle emploi) de chômeurs. Pour la France entière, Pôle emploi recense 3,7 millions de chômeurs (novembre 2016).

Les 6 millions cités par certains à droite et à gauche correspondent au nombre total d’inscrits à Pôle emploi, qui inclut aussi des salariés à temps partiel ou complet, des personnes en formation ou en contrats aidés, qui ne sont pas considérés comme des chômeurs.

Outre Mme Pécresse, Isabelle Le Callennec, députée d'Ille-et-Vilaine et l'une de ses porte-parole, et de Brigitte Kuster, maire de Paris XVIIe, l'accompagnaient dans cet arrondissement où se trouve l'association.

Selon le candidat, "à chaque fois que l'on veut changer les choses, on se heurte à un mur +mais non, tout ne va pas pas si mal+".

"On va trop loin dans la bureaucratisation de l'action sociale", a-t-il affirmé, lors d'une discussion avec les animateurs de l'association, dont son fondateur, Atanase Perifan, également conseiller LR de Paris.

"J'ai écrit un livre, Faire, mais je me demande si l'important ne serait pas de +faire ensemble+", a-t-il également affirmé.

Le programme de La maison des voisins vise à "développer les solidarités de proximité en complément des solidarités institutionnelles et familiales". Son action la plus emblématique est La Fête des voisins (déjà 8,5 millions de participants en France et 30 millions à travers 36 pays), selon l'association.

Elle développe également tout au long de l’année un programme d’une trentaine d’actions (un voisin malade, l’été des voisins, plan grand froid, le Noël des voisins, la rentrée des Voisins, Génération voisins, plan inondation…).

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