Fillon repart en campagne, un prêt embarrassant à justifier
François Fillon, qui a remporté son bras de fer au sein de LR, a lancé un appel au "rassemblement" de la droite et du centre, mardi lors d'un...
Par Anne Pascale REBOUL, Nadège PULJAK
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François Fillon, qui a remporté son bras de fer au sein de LR, a lancé un appel au "rassemblement" de la droite et du centre, mardi lors d'un meeting à Orléans, après de nouvelles révélations sur un prêt non déclaré accordé par l'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière.
Le candidat de la droite à la présidentielle "n'a pas jugé utile de faire figurer" sur sa déclaration de patrimoine adressée à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique ces 50.000 euros, empruntés en 2013, selon Le Canard enchaîné.
Lors de son audition le 30 janvier, dans le cadre de l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs de son épouse et de deux de ses enfants, François Fillon a "spontanément" dit aux enquêteurs qu'il avait oublié de mentionner ce prêt dans sa déclaration de patrimoine, a déclaré à l'AFP son avocat Me Antonin Levy.
François Fillon, ici le 17 septembre 2009 à Paris, avec l'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière
AFP/Archives
Ce prêt personnel "a été intégralement remboursé", selon Me Levy. Marc Ladreit de Lacharrière, via son avocat, Me Emmanuel Brochier, a confirmé avoir accordé un prêt sans intérêts de 50.000 euros à François Fillon, qui l'a remboursé.
Reste que les juges d'instruction auront à décider s'ils mettent ou non François Fillon en examen le 15 mars également pour ce volet, qui s'ajoute à l'affaire des possibles emplois fictifs de son épouse Penelope et deux de ses enfants.
Ce rendez-vous judiciaire tombe deux jours avant la clôture du dépôt des candidatures à la présidentielle. D'ici là, François Fillon, décroché par Marine Le Pen et Emmanuel Macron dans plusieurs sondages, compte bien battre la campagne et concrétiser le rassemblement.
En attendant, l'ex-Premier ministre continue de faire campagne sur le terrain. Mardi soir à Orléans (Eure-et-Loir), il a lancé un appel aux centristes à le "rejoindre", affirmant que droite et centre avaient "les mêmes valeurs" et "les mêmes objectifs". "C’est ensemble que nous bâtirons la majorité gouvernementale qui redressera la France", a-t-il déclaré, devant environ 4.000 personnes, parmi lesquelles le député UDI du Loir-et-Cher Maurice Leroy.
Meeting de François Fillon à Orléans, le 7 mars 2017
AFP/Archives
Au même moment, l'UDI, qui lui avait retiré son soutien le 3 mars et dont le président Jean-Christophe Lagarde avait demandé lundi qu'il soit remplacé, réunissait son bureau exécutif pour savoir quelle position adopter.
- 'Beaucoup d'interrogations' -
L'obstination du candidat a eu raison des tentatives de lui trouver un remplaçant. LR lui a "unanimement" renouvelé son soutien lundi soir, malgré une ultime offensive sarkozyste pour le convaincre de lâcher prise.
Gérard Larcher, Bernard Accoyer et Francois Baroin à la sortie du du comité politique de LR le 6 mars 2017 à Paris
AFP
Pour le président du Sénat Gérard Larcher, qui avait lui-même conseillé la semaine dernière à François Fillon d'arrêter, "le débat a été clos à 10H30 du matin" lundi lorsqu'Alain Juppé a définitivement renoncé à être un recours. "Aujourd’hui, il n’y a pas d’autre alternative que François Fillon", a fait valoir M. Larcher.
Cependant, il n'y aura pas l'"image de rassemblement" souhaitée par une rencontre entre Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et François Fillon, qui aurait pu avoir lieu mercredi. L'entourage du candidat et celui de l'ancien chef de l'Etat, qui en était à l'initiative "pour trouver une voie de sortie digne", se sont renvoyé la responsabilité de l'annulation.
Les camps sarkozyste et juppéiste se sont réunis mardi, le premier du côté de l'Assemblée nationale, le second au Sénat.
Les élus sarkozystes, se disant "lucides et responsables", ont affiché leur soutien à François Fillon et décidé de "faire campagne à fond" désormais, malgré les réticences de certains. Chez les juppéistes, Jean-Pierre Raffarin et Valérie Pécresse ont tenté de ramener les dissidents vers François Fillon.
Rassemblement de soutien à François Fillon, le 5 mars 2017 à Paris
AFP/Archives
Après une semaine qui a suscité "beaucoup d'interrogations et de doutes", à la réunion hebdomadaire des députés LR, tous se sont "rassemblés", a assuré leur président Christian Jacob, qui a demandé dans chaque département une mobilisation, "un raz-de-marée des Républicains", à 47 jours du premier tour de la présidentielle.
Selon Bernard Accoyer, secrétaire général LR, François Fillon a "d'ores et déjà organisé un certain nombre de contacts avec ceux qui s'étaient éloignés".
Au-delà des personnes, le candidat, accusé par Alain Juppé et le centriste Jean-Christophe Lagarde d'avoir radicalisé sa campagne, va devoir s'efforcer de reconstituer les pièces dispersées du puzzle de la droite et du centre.
Il a du souci à se faire avec les centristes qui n'ont pas ménagé leurs critiques. Luc Chatel a assuré mardi que l'accord sur les législatives, "qui était pratiquement bouclé" avec l'UDI, "n'est pas caduc". "Nous souhaitons la reprise des discussions, dès maintenant. Il faut échanger sur la présidentielle et sur les législatives", a-t-il dit.
Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.
A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.
Le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, a interpellé ce 7 mai, lors des questions au gouvernement, le Premier ministre François Bayrou sur les projets de référendum évoqués ces derniers jours par l'exécutif.
Réagissant à la publication d’un livre à charge sur le fonctionnement de la France insoumise, Patrick Kanner, le président du groupe PS au Sénat, épingle le rôle joué par Jean-Luc Mélenchon. Il appelle la gauche à tirer les enseignements de cet ouvrage.