Fin de la demi-jauge au collège : « Une bonne chose, on attend tous un retour à la normale », estime Stéphane Piednoir

Fin de la demi-jauge au collège : « Une bonne chose, on attend tous un retour à la normale », estime Stéphane Piednoir

Le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, a annoncé la fin de la demi-jauge au collège ce vendredi 28 mai. Une décision tièdement reçue par les élus de la Haute Assemblée qui restent critiques envers la politique du ministre.
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Par Aurélien Vurli

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Retour à la normale. « Du fait de l’amélioration de la situation sanitaire, à partir de la semaine prochaine et progressivement, les 4e et 3ème de ces 15 départements [les plus touchés] pourront revenir en classe entière », a déclaré Jean-Michel Blanquer sur Europe1 ce vendredi 28 mai. Une annonce soutenue sur le fond par les sénateurs : « C’est une bonne chose, on attend tous un retour à la normale. Certaines modalités d’enseignement en présentiel sont irremplaçables », estime le sénateur Les Républicains (LR) du Maine-et-Loire, Stéphane Piednoir. Un constat partagé par son collègue de La République En Marche (LREM) Martin Lévrier, pour qui la reprise de l’école en présentiel est « importante pour la croissance des enfants et leur désir d’exister. Les personnes à risque sont en train d’être vaccinées. Cette fin de demi-jauge n’est pas trop rapide et essentielle pour les enfants ».

Cependant, Stéphane Piednoir ne comprend pas « la différence avec le lycée. Les épreuves du bac approchent. Ça aurait été le bon moment de retourner en présentiel. Le retour en présentiel des lycéens répond à un stress à l’approche des épreuves. » Les lycéens ne bénéficient pas encore de cette mesure et son toujours en demi-jauge depuis le 3 mai. Son collègue chez Les Républicains Max Brisson, sénateur des Pyrénées-Atlantiques, ne l’entend pas de cette oreille. Pour lui, si les lycées retrouvaient une jauge pleine, ce serait « un effet d’annonce qui amuse la galerie. On aura du mal à faire revenir les élèves ».

La politique des autotests critiquée

Le ministre était invité à réagir au faible taux d’acceptation des autotests dans les écoles, autour de 10 %. Pour Jean-Michel Blanquer c’est un principe qu’il « faut évidemment accepter. C’est quelque chose de pratique et de simple qui ne cause aucune douleur ». C’est néanmoins un constat d’échec pour le sénateur Pierre Ouzoulias : « Il fait la même chose que pour ‘’stop covid’’ [aujourd’hui Tous Anti Covid]. Plutôt que de prendre en compte l’échec, il persiste. Il y a un côté Shadoks chez ce ministre ». « C’est un fiasco ! », pour Max Brisson. « Il prend pour habitude de toujours faire porter la culpabilité sur les élèves et les parents ». Jean-Michel Blanquer souhaite que la pratique des autotests devienne une habitude. « Une pratique qui sera prise pendant l’été » s’amuse Max Brisson.

Port du masque en septembre 2021 encore en question

Le ministre a également évoqué la rentrée de septembre 2021. Il a annoncé que la décision de l’obligation du port du masque dans les écoles sera prise fin août, « au plus près de la situation sanitaire ». Les membres de la Haute Assemblée semblent espérer un retrait du port du masque à l’école. « Pour les plus petit c’est souhaitable de pouvoir retirer le masque », estime Max Brisson. Martin Lévrier juge que « l’importance du port du masque n’est pas tout à fait établie. En portant le masque, je protège autrui. Mais tout n’est pas été prouvé scientifiquement ». Il espère qu’on pourra s’en séparer à la rentrée estimant que le masque « vous isole et qu’il est difficile pour les professeurs de faire la différenciation entre les élèves ». Stéphane Piednoir est plus nuancé sur ce point. S’il pense souhaitable et possible le retrait du port du masque, il trouve que c’est « un moindre mal. Nous avons compris le danger de cette épidémie et le port du masque peut permettre d’en éviter d’autres. » Le sénateur est favorable à ce que cela devienne un réflexe de le porter dès qu’un enfant est malade.

Ce n’est cependant pas la priorité selon Pierre Ouzoulias pour qui « la première chose à faire est un bilan du niveau des élèves. Il faut faire une rentrée anticipée pour mettre à niveau les élèves. On observe une baisse historique de niveau. On a perdu une génération ». Jean-Michel Blanquer estime pour sa part que « la France aura été l’un des pays, pour ne pas dire le pays, qui aura gardé ses écoles le plus ouvertes. » Le ministre se vante d’avoir eu « l’année scolaire la plus normale possible ». Pas au goût de Stéphane Piednoir, pour qui l’année n’a pas été « très normale ».

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