Fin de vie: Buzyn veut « sécuriser » et « garantir » l’accès aux soins palliatifs à domicile
Des "travaux" vont être menés "de façon urgente" pour "encadrer, sécuriser et garantir" l'accès en dehors de l'hôpital aux...

Fin de vie: Buzyn veut « sécuriser » et « garantir » l’accès aux soins palliatifs à domicile

Des "travaux" vont être menés "de façon urgente" pour "encadrer, sécuriser et garantir" l'accès en dehors de l'hôpital aux...
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Des "travaux" vont être menés "de façon urgente" pour "encadrer, sécuriser et garantir" l'accès en dehors de l'hôpital aux médicaments utilisés pour les soins de fin de vie, a annoncé la ministre de la Santé Agnès Buzyn.

"Je souhaite (...) que des travaux soient menés de manière urgente par mes services pour encadrer, sécuriser et garantir l'accès des patients en ambulatoire aux spécialités (...) utilisées dans la sédation profonde et continue", affirme la ministre dans un courrier au président du Syndicat des médecins libéraux (SML), rendu public vendredi par l'organisation.

Agnès Buzyn avait tenu les mêmes propos jeudi matin en séance publique à l'Assemblée nationale, en réponse au député de Corse-du-Sud Paul-André Colombani.

Le député, comme le SML, la Fédération des médecins de France et d'autres syndicats de médecins, avaient interpellé la ministre sur les soins palliatifs à domicile en général et sur le cas d'un médecin généraliste de Seine-Maritime, mis en examen et interdit d'exercer fin novembre pour avoir involontairement causé la mort de cinq personnes âgées en prescrivant un médicament réservé à un usage hospitalier.

Ce praticien "a essayé de réduire la douleur d'un patient ayant eu besoin de soins palliatifs à domicile, en l'absence de structure d'hospitalisation à domicile disponible", a fait valoir Paul-André Colombani, lui-même médecin généraliste, critiquant une "protocolisation à outrance" des soins.

Une pétition de soutien au praticien affichait environ 3.200 signatures vendredi.

Le produit utilisé, le midazolam, est un puissant tranquillisant, utilisé pour mettre en oeuvre une sédation profonde et continue jusqu'à la mort lors de l'arrêt d'un traitement dans le cadre de la loi sur la fin de vie, en cas "d'obstination déraisonnable".

Tant dans son courrier qu'à l'Assemblée, Agnès Buzyn a dit ne pas "porter un commentaire sur une affaire judiciaire en cours".

Elle a également souligné dans l'hémicycle qu'un "encadrement" des soins palliatifs en médecine de ville était nécessaire car ces soins "doivent faire l'objet d'une décision collégiale", "or un médecin libéral en ville, seul, ne peut pas garantir cette collégialité".

Les travaux annoncés par la ministre "seront articulés avec la finalisation de la recommandation de bonne pratique de la Haute autorité de Santé sur la prise en charge médicamenteuse en situation palliative", a ajouté la ministre.

Ces recommandations seront publiées "dans les prochaines semaines", a précisé la HAS à l'AFP.

Agnès Buzyn a aussi dit appeler de ses voeux la "construction" d'un "nouveau plan de développement des soins palliatifs, notamment en ambulatoire", alors que le plan précédent lancé en 2015 s'est achevé en 2018 et n'a pour le moment pas de successeur.

Cette annonce constitue "une première avancée", a salué le SML dans un communiqué. Le syndicat propose à la ministre de réunir "d'ici le printemps" des "Etats généraux de la fin de vie à domicile" pour "élaborer des orientations pragmatiques et humaines rapidement concrétisables".

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