Fin de vie : le témoignage d’une bénévole en soins palliatifs

Fin de vie : le témoignage d’une bénévole en soins palliatifs

Invitée de l’émission « On va plus loin » Véronique Comolet est venue parler de son expérience de bénévole dans une unité de soins palliatifs.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Fin de vie. Trois petits mots qui donnent vite des sueurs froides à beaucoup. Et pourtant. Parler de la mort, évoquer ces hommes et ces femmes en fin de vie, rencontrés en soins palliatifs, c’est ce qu’a voulu partager Véronique Comolet, dans son livre « Toute fin est une histoire » aux éditions « Equateurs ».

Alors qu’elle travaille le reste du temps dans une agence de design à Paris, chaque vendredi soir, elle vient tenir compagnie à des personnes en fin de vie. Son rôle est de les écouter ou simplement de leur tenir compagnie dans le silence. L’idée de ce bénévolat est venue après un « deuil brutal, violent, sans au revoir, ni préparation » comme elle l’écrit, qui l’a amenée ensuite à se tourner vers cet accompagnement.

Mais pour cela, il a d’abord fallu être « préparée » : « On est très accompagné. Il y a une formation initiale pendant laquelle on a des formations, des psychologues qui nous voient. Les responsables de l’association qui s’occupent de nous, voient quelles sont nos motivations et jusqu’où on veut aller. Et ensuite, on est tout de suite mis en situation en rencontrant d’autres bénévoles et des malades (….) et puis on a aussi la formation continue. On s’engage en tant que bénévole, à se former au moins deux fois par an. On a des groupes de parole, obligatoires tous les mois ».

Tout est à apprendre car la relation avec une personne en fin de vie demande un travail sur soi : « Pour rencontrer l’autre, on est obligé de s’investir totalement dans la relation. C’est un peu particulier. On doit un peu se dépouiller de ce que l’on paraît être, pour aller à la rencontre de la personne telle qu’elle est. Je ne sais rien d’elle, elle ne sait rien de moi et on va partager un temps, plus ou moins long, dans lequel on va parler. Ou pas. Cela me demande un certain dépouillement, de l’authenticité (…) C’est assez extraordinaire. Il n’y a pas beaucoup d’endroits comme ça ».

Pour Véronique Comolet, les gens sont souvent seuls car les familles ont parfois beaucoup de mal à venir dans ses unités de soins palliatifs. Parce qu’elles sont souvent éloignées géographiquement mais surtout parce qu’elles sont dans le déni. Et c’est dommage car

« les soins palliatifs n’accompagnent pas que le malade. Ils accompagnent aussi la famille. Un accompagnement de fin de vie bien fait, ça permet aussi des deuils plus faciles » explique-t-elle.

Quant à savoir si cette expérience a changé son rapport à la mort, Véronique Comolet n’est pas catégorique : « Je me suis familiarisée à la mort. Je ne peux pas dire qu’elle m’effraie moins ou plus. Je pense que chaque mort est vraiment singulière. Je ne sais pas comment je serai quand j’y arriverai, ni quand mes proches y arriveront ».

Dans la même thématique

Weekly cabinet meeting at Elysee Palace, Paris, France – 12 Jan 2024
5min

Société

Prostitution : un nouveau plan de lutte présenté ce jeudi, huit ans après la loi pénalisant les clients

Alors que la loi du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées, peine encore à produire ses effets, le gouvernement a annoncé la présentation d’un nouveau plan pour lutter contre la prostitution, à l’aube d’une augmentation inquiétante des chiffres chez les mineurs. Selon les associations, ils seraient entre 7 000 et 10 000 à être aujourd’hui prostitués, un chiffre qui a doublé ces dernières années.

Le

Enfants et ecrans
4min

Société

Rapport sur l’usage des écrans chez les enfants : « Nous avons perdu six ans », déplore la sénatrice Catherine Morin-Desailly

Commandé par l’exécutif, le rapport d’experts sur l’usage des écrans chez les enfants a été remis au président de la République ce 30 avril. En 2018, le sujet avait déjà fait l’objet d’une proposition de loi largement votée au Sénat, mais jamais discutée à l’Assemblée. Auteure du texte, la sénatrice centriste Catherine Morin-Desailly dénonce aujourd’hui « une perte de temps ».

Le

A national gendarmerie van entering the Paris courthouse
7min

Société

Meurtre de Matisse à Châteauroux : qu’est-ce que l’excuse de minorité, que le gouvernement souhaite réformer ?

Alors que de multiples faits divers concernant des mineurs font l’actualité ces dernières semaines, le dernier en date, le meurtre de Matisse, 15 ans, poignardé à mort, samedi dernier à Châteauroux, par un mineur afghan âgé lui aussi de 15 ans et placé sous contrôle judiciaire, cinq jours avant le meurtre, Gabriel Attal a annoncé, le 18 avril dernier, souhaiter « ouvrir le débat » sur l’excuse de minorité. Mais au fait, à quoi fait référence cette qualification pénale, qui revient régulièrement dans les discussions ?

Le