Finances publiques : Bruno Le Maire affiche son désaccord avec la Cour des comptes
Le ministre de l’Économie et des Finances affirme avoir écrit au premier président de la Cour des comptes. Son rapport annuel juge l’ambition du gouvernement « limitée » dans le redressement des finances publiques. Bruno Le Maire estime, au contraire, avoir pris des décisions « difficiles ».

Finances publiques : Bruno Le Maire affiche son désaccord avec la Cour des comptes

Le ministre de l’Économie et des Finances affirme avoir écrit au premier président de la Cour des comptes. Son rapport annuel juge l’ambition du gouvernement « limitée » dans le redressement des finances publiques. Bruno Le Maire estime, au contraire, avoir pris des décisions « difficiles ».
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Les oreilles ont dû siffler à Bercy lors de la publication, le 25 février, du rapport annuel de la Cour des comptes. L’institution estime que « le redressement des finances publiques, déjà très graduel au cours des dernières années est aujourd’hui quasiment à l’arrêt » et que l’ambition du gouvernement est « limitée ». Invité de la matinale de Public Sénat, Bruno Le Maire n’a pas caché son étonnement. « Nous ne partageons pas évidemment cette évaluation », a-t-il réagi. Avec son collègue des Comptes publics, Gérald Darmanin, il indique avoir adressé un courrier au premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud.

Après avoir salué des mesures d’économie « difficiles » et « courageuses » prises depuis le début du quinquennat – sur l’assurance chômage, les contrats aidés ou encore le logement – le ministre de l’Économie et des Finances a précisé qu'il travaillait sur de nouvelles propositions. « Deux ou trois politiques publiques » pourraient faire l’objet d’un « effort ». Des secteurs jugés moins stratégiques ou dont la voilure pourrait être réduite grâce à la dématérialisation.

« Il ne s’agit pas de faire des économies absolument partout »

Interrogé sur les ministères qui pourraient être concernés par une réduction du nombre de fonctionnaires, Bruno Le Maire a botté en touche, indiquant simplement que l’hôpital serait préservé.  « Il ne s’agit pas de faire des économies absolument partout, sans aucune distinction. Il y a des secteurs qui sont stratégiques. Il y a des secteurs qui souffrent : le monde hospitalier en fait partie. Il y en a d’autres sur lesquels on se dit : c’est moins stratégique pour la France. Il y a des économies qui sont possibles pour la France, c’est là que nous les ferons. »

Alors que de nouveaux nuages apparaissent à l’horizon, et sans évoquer l’effet de la revalorisation des enseignants sur les finances publiques, Bruno Le Maire se montre toutefois confiant sur la poursuite de la réduction du déficit public. « Nous tiendrons cette ligne du rétablissement des finances publiques », a-t-il insisté, promettant 2,2% pour 2020. Déjà peu flamboyante, la prévision croissance pour cette année (1,3% selon le gouvernement, 1,1% selon la Banque de France) devrait même être amputée de 0,1 point, sous l’effet du coronavirus, selon le ministre.

Reste un « point noir qui demeure » : l’endettement public. Bruno Le Maire refuse de trouver du baume au cœur avec des taux d’intérêt proches de zéro, « une espèce de morphine », d’après lui. « Sur le long terme, il serait déraisonnable de ne pas se battre. »

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