« Je ne suis plus obligé de contenir ma parole »… C’est par ces mots que Florian Philippot parle de sa « nouvelle vie », celle de président des Patriotes, une association lancée le 15 mai dernier au lendemain de la défaite de Marine Le Pen au second tour de la Présidentielle. Élément déclencheur de son départ du FN, mais pas seulement... car pour Florian Philippot, il s’agit avant tout « d’un prétexte ».
Si l’ancien vice-président a été poussé vers la sortie c’est selon lui parce que le Front national a changé : avec le retour en force d’anciens mégrétistes « identitaires et européistes » dans le giron de la présidente du FN dés la fin de l'année 2016.
Un débat « catastrophique » à l’image d’une campagne « compliquée »
Florian Philippot décrypte le retour en force des mégrétistes pendant la campagne présidentielle
Retour sur le débat de l’entre-deux tours. À l’époque Florian Philippot « fait le service après vente » et est « obligé de mentir ». Il parle d’un débat où Marine Le Pen a été « excellente et éclairante… ». Un mois après son départ du Front national il avoue sa déception : « j’ai toujours préparé les émissions avec Marine Le Pen sur le fond » justifie-t-il, « je sais que [ce débat] a été raté, je ne sais pas pourquoi, mais je pense que ce qui a été encore plus raté c’est la gestion de l’après-présidentielle ».
Une séquence que Florian Philippot peine encore à décrypter quelques mois plus tard, qui n’est pas la seule cause de la défaite de sa candidate et la seule raison de leur divorce. Après l’élection, « on déstructure complètement le programme du Front national (…), on ne fait pas un programme simplement sur l’immigration même si c’est un sujet important » ajoute-t-il.
La montée en influence des cadres identitaires.
Philippot revient sur la montée en influence des cadres identitaires auprès de Marine Le Pen
Pendant la campagne Florian Philippot l’avoue : « on était dans une période où au sein du Front national tout m’était reproché (…) et donc pour ne pas mettre d’huile sur le feu, je faisais attention à tout ». Lui qui avait l’oreille de la présidente du FN, est désormais relégué au bout de la table comme à Brachay lors du banquet de rentrée du parti d’extrême droite. Il a désormais un sentiment de « peur » et décide de quitter le parti parce qu’il ne veut pas « de baisser la tête ».
Le FN : d’abord un « clan »
Florian Philippot : "Le FN a été rattrapé par ses vieux démons notamment un fonctionnement clanique"
Un fonctionnement clanique auquel Marine Le Pen n’a pas mis fin, malgré les difficultés avec son père et qui pourrait lui coûter cher : « il aurait fallu tout changer quand elle a pris le parti en 2011, le nom, la présidence d’honneur (à Jean-Marie Le Pen), renouveler le bureau politique et les cadres (…), la fenêtre de tir, elle était là ».
Désormais, le FN à l’Élysée, Florian Philippot n'y croit plus non plus, pour lui, le parti ne vise plus le pouvoir, « on est dans la gestion d’une rente électorale ». Un renoncement auquel n’adhère pas l’ancien vice-président.
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