Fonction publique : une forte mobilisation attendue ce mardi

Fonction publique : une forte mobilisation attendue ce mardi

Suppressions de postes, gel du point d’indice, restauration du jour de carence… les fonctionnaires devraient être nombreux, ce mardi, pour manifester contre la politique gouvernementale.
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Si les syndicats peinent à créer un front commun contre la réforme du marché du travail, les représentants de la fonction publique ont trouvé un terrain d’entente. Ce mardi, les fonctionnaires manifesteront contre la politique gouvernementale, à l’appel de tous les syndicats du public (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FA (Autonomes), FO, FSU, Unsa et Solidaires), une première depuis 10 ans. Près de 130 manifestations et rassemblements sont ainsi prévus dans 90 départements dont un grand défilé parisien de la place de la République à celle de la Nation. Et la mobilisation s’annonce particulièrement importante. Enseignants (du public mais aussi du privé), policiers, personnel médical (y compris les praticiens hospitaliers), fonctionnaires des ministères… Tous ont répondu à l’appel pour la manifestation du 10 octobre.

Il faut dire que les mauvaises nouvelles s’accumulent pour les quelques 5,4 millions agents de la fonction publique depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Le président de la République avait d’ailleurs annoncé la couleur en promettant, dès février,  la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires sur le quinquennat mais aussi la restauration du jour de carence. « Quand on est fonctionnaire, on a un devoir de neutralité, une indépendance et donc des protections légitimes. Mais ces protections légitimes, elles ne justifient pas d’avoir des droits exorbitants » expliquait-il alors sur RMC. Autre sujet sensible, le gel du point d’indice, acté par le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, en juin alors que ce taux n’avait pas bougé entre 2010 et 2016. Surtout, c’est la méthode qui avait été critiquée : le ministre avait fait cette déclaration à la presse avant d’informer les syndicats.

A ces mesures, est venue se greffer la hausse de la CSG, qui ne sera pas compensée par une baisse des cotisations sociales, comme c’est le cas des salariés du privé. Invité sur Europe 1, le Premier ministre Edouard Philippe a tenté de déminer la situation. « L'objectif, ce n'est pas de déconsidérer les fonctionnaires, en aucune façon, jamais de la vie » a-t-il expliqué ce lundi matin. « L'augmentation de la CSG (de 1,7 point à partir du 1er janvier 2018) sera totalement neutralisée de deux façons différentes. D'abord, en diminuant les cotisations calquées sur les cotisations salariales et ensuite par un versement de primes » en fonction des statuts de chacun. « Il y aura donc une neutralisation complète de l'augmentation de la CSG ». Mais pas d’augmentation du pouvoir d’achat, comme promis aux travailleurs du privé.

Dernière inquiétude, le nouveau statut promis aux fonctionnaires. Le débat a été ouvert début septembre et s’annonce forcément tendu. Gérald Darmanin s’apprête ainsi à lancer les « Etats généraux de la fonction publique » pour remettre à plat, en tout cas en partie, le statut des fonctionnaires. Les discussions s’étaleront jusqu’en février 2018 avec peut-être la privatisation de certains secteurs.

"On attend que le gouvernement entende ce que disent les neuf fédérations de fonctionnaires et que, le 16 octobre, soit vraiment prise la mesure de cette expression", a déclaré à l’AFP Bernadette Groison (FSU) au nom de l'intersyndicale. Le 16 octobre, les syndicats rencontreront Gérald Darmanin pour un « rendez-vous salarial. » D’ici là, les fonctionnaires ont bien l’intention de mettre la pression sur l’exécutif.

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