Football : le Sénat veut un avis du Conseil scientifique avant la reprise de la Ligue 1
Les sénateurs ont adopté un amendement imposant un avis des scientifiques, pour chaque discipline sportive, avant le début de la saison 2020/2021. Le but est d’éviter, si possible, les matchs à huis clos. L’amendement autorisant la reprise de la saison 2019/2020 a en revanche été rejeté.

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Les sénateurs ont adopté un amendement imposant un avis des scientifiques, pour chaque discipline sportive, avant le début de la saison 2020/2021. Le but est d’éviter, si possible, les matchs à huis clos. L’amendement autorisant la reprise de la saison 2019/2020 a en revanche été rejeté.
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Les amoureux de ballon tournent en rond. L’épidémie de Covid-19 a mis un coup d’arrêt brutal à tous les championnats, en particulier la Ligue 1 de football. Mais déjà, on pense à la reprise. Si pour la saison 2019/2020, c’est raté, comment la saison prochaine pourra-t-elle reprendre ? Et avec quel public, s’il y en a un ? Les sénateurs se sont penchés sur le sujet.

Dans le cadre de l’examen du projet de loi « relatif à diverses dispositions liées à la crise sanitaire », un texte pour le moins fourre-tout, le Sénat a adopté un amendement du sénateur LR Michel Savin qui prévoit que le Comité scientifique rende un avis, au plus tard le 30 juin, « afin d’envisager sereinement le cadre dans lequel la reprise des compétitions sportives amateures comme professionnelles pourra se faire, ainsi que d’envisager dans quelles conditions le public pourra être accueilli ».

« La crainte, c’est que le huis clos tombe comme une sentence »

Pour la saison 2020/2021, « la crainte, c’est que le huis clos tombe comme une sentence, (…) ce qui serait préjudiciable et catastrophique économiquement » met en garde le sénateur de l’Isère. « Mettre cet avis dans la loi rassurera les présidents de clubs » ajoute Michel Savin, imaginant que le Comité donne « un avis discipline par discipline, capacité d’accueil par capacité d’accueil ». « Le huis clos, c’est la mort des clubs les plus fragiles. C’est le cas du rugby » ajoute Max Brisson, sénateur LR des Pyrénées-Atlantiques, « un tiers des recettes dans le rugby vient des recettes dites de convivialité ».

La ministre des Sports, Roxana Maracineanu, assure que le gouvernement consulte et suit « exactement cette méthode » avec des « avis différenciés ». Elle « aimerait avoir la possibilité d’accueillir un certain nombre de personnes » dans les stades, « en tenant compte des capacités d’accueil, que l’écart entre les personnes soit respecté ». Mais elle s’est opposée à cet amendement qu’elle juge potentiellement « contre-productif ». Elle ajoute :

La reprise des championnats est notre priorité mais pas à n’importe quel prix.

« Ça va repartir, mais à la vitesse où ça peut repartir » ajoute la ministre. En tout état de cause, « on ne pourra pas rouvrir les stades tout de suite, comme avant, mais progressivement. On va essayer d’aller vers ce chiffre de 4.999 personnes présentes dans une même enceinte ».

Roxana Maracineanu : « La reprise des championnats est notre priorité mais pas à n’importe quel prix »
03:03

« Perte estimée à plus de 700 millions d’euros »

Un autre amendement défendu par Michel Savin a en revanche été rejeté. Il visait à permettre la reprise de la saison 2019/2020 de football, « sous réserve d’un avis du Conseil scientifique et d’un protocole adapté ». L’enjeu est bien sûr aussi économique. « La perte est estimée à plus de 700 millions d’euros » souligne le sénateur centriste Claude Kern.

L’idée est de laisser le pouvoir de décision « dans les mains des fédérations ». Reste que la Ligue de football professionnelle s’est de son côté désolidarisée de cet amendement dans un communiqué, estimant que la mesure serait « source d’une confusion qui déstabiliserait encore davantage les instances sportives ».

On pourra voter le 28 juin mais pas reprendre la saison de foot

C’est surtout certains clubs que la reprise intéresserait, comme l’Olympique Lyonnais. L’OL, qui termine le championnat à la septième place, se retrouve privé de coupe d’Europe. Michel Savin, dont l’amendement a été signé par de nombreux sénateurs, s’est vu épaulé par quelques coéquipiers. Le sénateur LR du Rhône, François-Noël Buffet, est logiquement monté à l’attaque. Il a dénoncé « une décision hâtive et définitive, sans laisser une chance à la reprise du championnat de Ligue 1 ». « Au moment où nous demandons d’aller voter le 28 juin, sans faire campagne », souligne celui qui est aussi candidat à la présidence de la Métropole de Lyon, « au moment où nous aurons la reprise des terrasses et cafés à partir du 3 juin, la possibilité de partir en vacances, (…) on a bloqué une disposition de façon trop hâtive ». Mais les footeux du Parlement ont eu beau muscler leur jeu, l’amendement a été rejeté.

Il arrive en réalité « trop tard », les fédérations sont « dans la seringue », pointe l’ancien ministre des Sports, le président du groupe PS, Patrick Kanner, qui a cependant aussi dénoncé une décision « brutale, autoritaire et inconsidérée » de la part du gouvernement. « Nous le paierons cher dans les compétitions à venir » craint le sénateur PS du Nord. Alors « aujourd’hui, nos concitoyens n’ont d’autre choix que de suivre à la télévision la Bundesliga, bientôt la ligue italienne. ». Dure vie de supporteur.

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