Formalité ou course d’obstacles, la chasse aux parrainages est close
Simple formalité ou course d'obstacles, la chasse aux parrainages pour l'élection présidentielle s'est achevée vendredi et avec elle la période...

Formalité ou course d’obstacles, la chasse aux parrainages est close

Simple formalité ou course d'obstacles, la chasse aux parrainages pour l'élection présidentielle s'est achevée vendredi et avec elle la période...
Public Sénat

Par Sylvie GROULT

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Simple formalité ou course d'obstacles, la chasse aux parrainages pour l'élection présidentielle s'est achevée vendredi et avec elle la période de dépôt des candidatures, avant l'annonce samedi de la liste des prétendants à l’Élysée, qui devraient être huit au moins.

A 18H00, les derniers parrainages devaient être parvenus par courrier au Conseil constitutionnel. C'était aussi l'heure limite des dépôts de candidature pour l'élection des 23 avril et 7 mai.

Qui sont les parrains ?
Qui sont les parrains ?
AFP

La liste finale des parrainages, pour la première fois intégralement rendue publique cette année, sera dévoilée samedi, comme celle des candidats, une fois achevées les ultimes vérifications.

Au dernier décompte, mardi, ils étaient huit à avoir franchi la barre des 500 signatures, le nombre de soutiens recueillis parmi un vivier d'environ 42.000 élus étant sans aucun rapport avec la place donnée à chacun dans les sondages.

Le candidat de droite François Fillon avait ainsi obtenu 2.953 signatures, profitant malgré ses démêlés judiciaires du solide réseau de soutien des Républicains.

Derrière venaient le socialiste Benoît Hamon (1.717), l'ex-ministre de l’Économie Emmanuel Macron (1.548), le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (672), le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon (666), celle de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud (623) et la présidente du Front national Marine Le Pen (618).

- Poutou candidat -

François Fillon en meeting le 16 mars 2017 à Caen
François Fillon en meeting le 16 mars 2017 à Caen
AFP

Si pour les principales têtes d'affiche, l'exercice pouvait s'apparenter à une formalité, pour les plus "petits" candidats, contraints à faire du porte-à-porte auprès des élus ruraux, cette quête aura relevé d'un vrai parcours du combattant.

Invité surprise de cette élection, François Asselineau est le huitième de la liste, avec 569 parrainages, grâce à une campagne menée tambour battant par voie d'affiches et via les réseaux sociaux. Souverainiste et europhobe, il avait vainement tenté sa chance en 2012.

A l'époque, "l'idée même de sortir de l'Union européenne paraissait farfelue, extrémiste". "Cinq ans plus tard, la crise de l'euro avec la Grèce, le Brexit, ont donné raison à ce que je dis depuis neuf ans", témoignait-il.

Dans la dernière ligne droite, trois autres espéraient encore se qualifier: Jacques Cheminade, déjà candidat en 1995 et 2012 avec un résultat symbolique, Philippe Poutou, un ouvrier qui porte le flambeau du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) et Jean Lassalle, un député centriste non-inscrit.

Quelques minutes avant 18H00, Philippe Poutou a crié victoire, annonçant à la presse avoir recueilli 523 signatures.

- Transparence -

François Asselineau lors d'une conférence de presse le 10 mars 2017 à Paris
François Asselineau lors d'une conférence de presse le 10 mars 2017 à Paris
AFP/Archives

"Ce n'est pas tombé du ciel. Des centaines de militants ont sillonné toute la France, contacté les maires des plus petites communes qui ont accepté de parrainer, pour échapper au contrôle des partis institutionnels", avait raconté plus tôt Olivier Besancenot, le porte-parole du NPA, en dénonçant le fait que "le Conseil constitutionnel refuse de reconnaître que le cachet de la Poste fasse foi".

En effet, en vertu d'une loi d'avril 2016 sur la transparence, les parrainages devaient parvenir au Conseil constitutionnel par voie postale uniquement, et ce avant l'heure limite.

De plus, la liste des parrains peut être désormais connue de tous, à raison de deux listes publiées chaque semaine depuis le 1er mars, un manque de confidentialité vu d'un mauvais œil par les "petits" candidats.

La publication des noms est une mesure "inique, voire scélérate", dénonçait vendredi Jacques Cheminade, confiant "qu'un certain nombre d'élus qui s'étaient engagés sur l'honneur se sont désistés".

Montage de deux pages du formulaire de parrainage
Montage de deux pages du formulaire de parrainage
AFP/Archives

Malgré cela, Jacques Cheminade se disait presque certain d'arriver au compte. Au dernier pointage, il avait atteint 469 parrainages, Jean Lassalle 453 et Philippe Poutou 357.

D'autres étaient plus loin du compte, comme Rama Yade avec 217 signatures. Ou ont reçu des soutiens sans être candidat: Alain Juppé, un moment envisagé comme recours à droite si François Fillon renonçait, a suscité 302 parrainages et François Baroin 27.

Une fois les derniers formulaires arrivés, le Conseil constitutionnel devait vérifier que les critères de diversité sont respectés: pour chaque candidat, les parrainages doivent provenir de 30 départements différents et 50 au maximum peuvent émaner d'un même département. Outre sa déclaration de candidature, chacun devra aussi avoir déclaré son patrimoine, autre nouveauté cette année.

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