Invités de l’émission Extra Local, le communiste Léon Deffontaines et l’eurodéputée Place publique Aurore Lalucq ont tous deux dénoncé l’action menée contre Raphaël Glucksmann, en marge d’une manifestation du 1er mai à Saint-Etienne.
Française des jeux : le Sénat s’oppose à la privatisation voulue par le gouvernement
Par F.V. (avec AFP)
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Après avoir rejeté la privatisation d’Aéroports de Paris, au terme de 3 heures de débats (voir notre article), le Sénat s’est opposé à une autre privatisation : celle de la Française des jeux (FDJ). Dans la nuit de mardi à mercredi, les sénateurs ont rejeté un amendement du gouvernement visant à rétablir cette privatisation, déjà supprimée lors de l’examen du projet de loi Pacte en commission. Les députés pourront revenir sur le vote du Sénat, lors du retour du texte à l’Assemblée.
Majorité transpartisane
Bien qu’à majorité de droite et du centre, la Haute assemblée s’est opposée, là encore, à cette nouvelle privatisation. C’est donc une majorité transpartisane droite/gauche, rassemblant sénateurs LR, PS et PCF, qui s’est unie, le temps d’un vote, contre l’exécutif.
Le rapporteur du texte, le sénateur LR Jean-François Husson, qui était l’un des rares dans son groupe à soutenir une privatisation encadrée d’Aéroports de Paris, s’est cette fois opposé à la vente des 72% que l’Etat détient dans le capital de FDJ.
Lutte contre les addictions
« Les inquiétudes sont fortes sur le projet de privatisation de la Française des jeux, entreprise historique très ancrée dans nos territoires et qui soulève des enjeux de santé publique » a souligné Jean-François Husson, qui « a relevé une forme d’impréparation du projet » (voir la vidéo).
Pour le groupe PS, Martial Bourquin a fait part de son « opposition à la privatisation en raison de la lutte contre les addictions, la lutte contre le blanchiment et la fraude. Sur ces questions, il n’y a pas eu de réponse satisfaisante ». Le sénateur PS du Doubs souligne que « la FDJ aide à financer les infrastructures sportives » et « cette entreprise publique rapporte beaucoup de dividendes ».
Le Maire : « Il n’y a aucune raison que l’Etat s’occupe de la commercialisation des jeux de hasard »
Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a défendu la privatisation de la Française des jeux par « cohérence ». « Le PMU et les casinos sont déjà privés. Il n’y a aucune raison que l’Etat s’occupe de la commercialisation des jeux de hasard. (…) Ce n’est pas le rôle de l’Etat ». Pour le ministre, « ce qui compte, c’est la régulation de ces jeux ».
En réponse à une question de la sénatrice PS Marie-Pierre Monier, concernant « l’incertitude sur l’avenir du loto du patrimoine qu’organise la FDJ et la part qui reviendrait au final au patrimoine », Bruno Le Maire s'est engagé à ce que sa pérennisation soit garantie.
Le Sénat a en revanche adopté un amendement du gouvernement visant à modifier l'assiette fiscale des opérateurs de jeux. Le rapporteur Jean-François Husson a salué « une actualisation bienvenue d'un régime obsolète ». Deux sous-amendements ont également été adoptés. L'un, du rapporteur, vise à adapter la fiscalité des jeux « aux réalités du marché en ligne ».
Le second, présenté par le rapporteur général du Budget, Albéric de Montgolfier (LR), vise à exonérer les produits du loto du patrimoine « de toute fiscalité ». Il a été adopté contre l’avis du gouvernement. Un amendement similaire avait déjà été adopté au Sénat lors de l’examen du budget. L’examen du projet de loi Pacte reprend mercredi après-midi avec Engie. Le texte autorise l'Etat à descendre en dessous des 33% des parts qu'il détient.