François Fillon « a pris le parti d’attaquer la justice, ce n’est pas possible », affirme Fabienne Keller

François Fillon « a pris le parti d’attaquer la justice, ce n’est pas possible », affirme Fabienne Keller

La sénatrice du Bas-Rhin a critiqué le discours offensif du candidat des Républicains mercredi. Elle considère également qu’il n’est « plus en capacité d’être au second tour ».
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Elle est la première juppéiste à lâcher François Fillon. La sénatrice du Bas-Rhin a appelé hier soir le candidat, dans un communiqué, « à prendre une décision plus grande que son destin personnel, à prendre en compte le destin de la France ». Invitée de l’émission « On va plus loin », l’élue alsacienne, marquée par les attaques du candidat à l’égard du Parquet, a livré une nouvelle fois ses inquiétudes :

« Aujourd’hui il a pris le parti d’attaquer, une nouvelle fois c’est vrai, mais très fortement, la justice. Et ce n’est pas possible pour un candidat à l’élection présidentielle. »

Dans son appel, Fabienne Keller n’a « pas le sentiment d’être isolée » mais reconnaît que la situation « n’est pas simple » :

« Je constate que lui seul peut transmettre la responsabilité de représenter la droite et le centre à quelqu’un d’autre. »

« C’est bien François Fillon qui a en main le destin de la France »

Considérant que l’élection dépasse largement la personne de François Fillon, elle alerte sur le risque pour la droite de manquer l’alternance dont elle rêve depuis des mois :

« C’est bien François Fillon qui a en main le destin de la France, qui peut décider si la droite et le centre peuvent porter un candidat. »

Dans les circonstances actuelles, François Fillon n’est plus en mesure d’assurer la victoire de son camp, selon Fabienne Keller :

« On sent bien que François Fillon n’est plus en capacité ou a très peu de chances d’être en capacité d’être au second au tour et de l’emporter, donc de porter nos valeurs. »

« On sent bien que François Fillon n’est plus en capacité d’être au second au tour », déclare Fabienne Keller
01:30

« C’est bien François Fillon qui a en main le destin de la France, qui peut décider si la droite et le centre peuvent porter un candidat. »

« On est quand même dans les derniers jours où on peut prendre une décision »

Et pour la sénatrice, le temps est compté :

« On est quand même dans les derniers jours où on peut prendre une décision pour enfin parler des projets pour l’emploi et les entreprises, des efforts budgétaires, de la place de la France dans le monde... »

Interrogée sur le recours que pourrait représenter Alain Juppé, le deuxième homme de la primaire, elle affirme que « l’alternative doit être portée collectivement » et doit nécessiter une « adhésion » :

« Il peut revenir s’il est appelé, s’il y un consensus, et ce consensus nécessite un choix extrêmement difficile d’un homme très respectable, d’un homme d’État qui est François Fillon lui-même, en quelque sorte une prise de conscience qui ne doit pas être simple pour lui. »

Si elle n’a pas caché que sa préférence allait au maire de Bordeaux, la sénatrice rappelle qu’il y a d’autres possibilités, citant notamment Gérard Larcher, « un peu homme plutôt consensuel ».

F. Keller : « J’aimerais bien que ce soit Alain Juppé mais il y a peut-être d’autres possibilités »
02:07

Dans la même thématique

FRA – FRANCOIS BAYROU – PALAIS ELYSEE
7min

Politique

Dans le camp présidentiel, François Bayrou n’aura pas que des amis

Après la nomination de François Bayrou à Matignon, tout le monde, au sein du bloc central, salue la décision d’Emmanuel Macron. Mais hors micro, on comprend que le président du Modem n’a pas que des soutiens au sein de l’ex-majorité présidentielle. Pour durer, il devra aussi savoir convaincre son propre camp.

Le

the republicans received at the elysee
4min

Politique

Bayrou à Matignon : la droite attend le projet du Premier ministre pour savoir « s’il est l’homme de la situation »

Après l’annonce de la nomination de François Bayrou à Matignon, les sénateurs LR du Sénat sont dans l’expectative. La participation de la droite au prochain gouvernement, dépendra de l’engagement du Premier ministre sur les priorités qu’il a fixé notamment sur la maîtrise de l’immigration et bien sûr du maintien en poste du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.

Le

François Fillon « a pris le parti d’attaquer la justice, ce n’est pas possible », affirme Fabienne Keller
6min

Politique

François Bayrou à Matignon : « Il ne semble pas disposé à être un Premier ministre collaborateur »

Emmanuel Macron vient de nommer François Bayrou Premier ministre. Le président du MoDem devient ainsi le premier centriste de la Vème République à accéder à Matignon, il doit désormais composer son gouvernement et se protéger du risque de censure. Allié fidèle mais critique d’Emmanuel Macron, il devra réussir à parler aussi bien aux socialistes qu’à la droite. Analyse sur le plateau de Public Sénat.

Le