Au meeting d’Anne Hidalgo, François Hollande de retour pour « reconstruire la gauche de responsabilité »
L’ancien président de la République François Hollande a pris la parole au meeting d’Anne Hidalgo, ce 22 mars à Limoges. Il a estimé qu’une « initiative » devrait être prise au lendemain de la présidentielle, pour « rebâtir » un « mouvement » à gauche.
Anne Hidalgo s’est fait voler la vedette. François Hollande est venu en renfort dans la campagne présidentielle de la maire de Paris, en s’exprimant lors d’une réunion publique ce 22 mars à Limoges, devant plusieurs centaines de personnes au Parc des expositions. « Je suis là parce que je suis socialiste. Je vote toujours socialiste. Si certains s’interrogent autour de vous, dites-leur qu’ils fassent comme moi », lance l’ancien chef de l’Etat, en maniant un humour qu’il n’abandonne jamais. « Qu’aurait-on dit si je m’étais tu ou caché ? Je laisse ça à d’autres, ou plutôt à un autre, qui n’a jamais été un exemple pour moi. » Un message à peine déguisé en direction d’un autre ancien président, Nicolas Sarkozy, qui n’a toujours pas exprimé de soutien à la candidate LR Valérie Pécresse.
Une différence toutefois avec la droite : le Parti socialiste est traversé par des moments de doutes bien plus violents. Dans cette campagne qui bat de l’aile, François Hollande, qui se dit « fidèle et loyal » a réitéré de manière un peu plus franche son soutien à la candidate de sa famille sociale-démocrate, en perdition dans les enquêtes d’opinion. « Elle s’est engagée dans une campagne extrêmement difficile. Elle a du courage, de la ténacité, de l’ambition pour tous. Elle a donc mon soutien », souligne celui qui s’était préparé un temps à prendre le relais, en cas de retrait de l’intéressée, selon Le Monde.
« Quoiqu’il advienne, une initiative devra être prise au lendemain du scrutin »
L’horizon est allé au-delà du premier tour du 10 avril. « Quoiqu’il advienne, une initiative devra être prise au lendemain du scrutin, et avant les élections législatives […] A nous d’être là dès le 10 avril », appelle l’ancien premier secrétaire du Parti socialiste. Pour la « reconstruction » d’une « gauche de responsabilité », François Hollande insiste sur la nécessité d’un « grand parti » et de « rebâtir un mouvement ». Dans cette refondation, lui-même jouera un rôle. « J’y prendrai toute ma part, c’est tout le sens de ma vie ».
Son entourage n’a ni confirmé, ni infirmé l’hypothèse d’une candidature aux législatives en Corrèze. Les socialistes visent déjà bien le coup d’après la présidentielle. « On ne peut pas enjamber cette élection. On va aller jusqu’au bout, on fait le boulot », confie un cadre du parti. Et d’ajouter : « Les législatives seront un élément déterminant pour nous. Il y aura un accord. »
D’alliés, le PS en aura assurément besoin. L’affluence n’avait rien de comparable avec celle mesurée pendant l’entre-deux-tours en 2012 au Zénith de Limoges. On comptait 6 500 à 7 000 personnes, ce soir ils étaient dix fois moins. Mais la prestation de l’ancien président de la République, et le ton plus offensif d’Anne Hidalgo, a redonné du baume au cœur à certains militants ou sympathisants.
« On a l’impression que le PS retrouve une boussole », considère un militant
« On se sent revigorés. On a l’impression que le PS retrouve une boussole avec François Hollande et Anne Hidalgo », témoigne François, encarté depuis 1995. Son épouse, qui précise avoir repris sa cotisation « il y a un mois », note tout de même que François Hollande devra être « suivi par les jeunes », s’il veut réussir cette nouvelle aventure. « Si je suis là ce soir, c’est pour lui », reconnaît même Patrick, jeune retraité de « sensibilité de gauche ».
Dans un contexte assombri par la guerre en Ukraine, François Hollande distille aussi ses conseils et ses retours d’expérience de sommets internationaux. « Vladimir Poutine ne connaît que le rapport de force », rappelle-t-il, qualifiant au passage les décisions du récent sommet de Versailles d’ « insuffisantes ». Pendant trois quarts d’heure, l’ancien locataire de l’Elysée fait surtout le service après-vente du programme, en indiquant que le pouvoir d’achat est devenu « l’enjeu principal » de cette élection.
Anne Hidalgo a témoigné de sa gratitude à l’ancien président de la République, lequel s’était peu affiché aux côtés de la candidate, en dehors d’une rencontre à Tulle, son fief corrézien. « Merci pour ta présence, ton soutien, tes paroles fortes, qui me touchent personnellement », réagit la maire de Paris. Dans le prolongement de ses précédentes interventions, Anne Hidalgo s’en est prise au « matraquage des sondages ». « On veut vous contraindre à un non-choix : Macron ou le chaos. »
Pour son premier meeting depuis la conférence de presse fleuve d’Emmanuel Macron, la maire de Paris a multiplié les coups contre le programme du président sortant. Ciblant tantôt un « programme d’une rare violence sociale », tantôt la ligne d’une « droite décomplexée » de « Macron 2 ».
La présidentielle, « un référendum pour ou contre une vraie retraite pour tous », selon Anne Hidalgo
Elle cite l’exemple du recul de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans, proposition accueillie de quelques huées dans la salle. « Cette élection, même si elle n’en a pas le nom, c’est un référendum pour ou contre une vraie retraite pour tous ! Le meilleur moyen de l’en empêcher : c’est le 10 avril ! » A plusieurs reprises, elle rappellera cette date, comme pour marteler que les jeux ne sont pas faits. Aux électeurs tentés de revoter Emmanuel Macron une deuxième fois, elle répond : « Vous avez été déçus, ne prenez pas le risque de l’être encore plus. »
Face à la dynamique de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages, Anne Hidalgo s’agace de la « petite musique » du « vote utile » à gauche. « Il y a la gauche, non pas celle qui proteste toujours sans jamais ne rien changer, mais celle que nous incarnons, la gauche qui agit pour vraiment changer la vie ! C’est le message de Limoges ! » Pour la candidate, la France insoumise, qui « a empêché toute reconstruction de la gauche […] est la gauche la moins utile du monde ».
Si beaucoup de militants se serrent les coudes dans cette période difficile, d’autres ne s’attendent pas à un sursaut d’espoir. A l’image de cet ancien élu local de Haute-Vienne. « De l’espoir ? Ne dites pas de gros mots. »
Comment est-il possible de continuer à payer une eau polluée au même prix qu’une eau potable ? C’est l’histoire que nous raconte Julien Lebassard, 39 ans, habitant de Saint-Martin-le-Bouillant, en Normandie. Un témoignage édifiant qu’il livre dans l’émission Dialogue citoyen animée par Quentin Calmet.
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Alors que les collectivités devraient à nouveau être mises à contribution dans le prochain budget, le président du Sénat, Gérard Larcher, propose de chercher des pistes d’économies dans la simplification des normes. A la chambre Haute, les élus se penchent sur ce sujet depuis déjà quelque temps.