Frédérique Vidal : « Il ne faut pas oublier tout ce qu’a fait Frédéric Mion pour lutter contre les violences sexuelles » à Sciences Po

Frédérique Vidal : « Il ne faut pas oublier tout ce qu’a fait Frédéric Mion pour lutter contre les violences sexuelles » à Sciences Po

La ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation était l’invitée de la matinale de Public Sénat ce matin. Interrogée sur la démission du directeur de Sciences Po Paris Frédéric Mion suite à l’affaire Duhamel, elle a expliqué que ce dernier avait reconnu « une erreur de jugement », tout en saluant « les cellules qu'il a mis en place pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles au sein de l’école ».
Public Sénat

Par Antoine Comte

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Sujet délicat qu’est l’affaire Olivier Duhamel pour Frédérique Vidal. La ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a été interrogée ce matin sur Public Sénat, à propos de la récente démission du patron de l’IEP parisien Frédéric Mion. Un départ qui fait suite, pour rappel, aux accusations d’abus sexuels visant le politologue de renom et véritable pilier de Sciences Po Paris, Olivier Duhamel.

« La raison pour laquelle Frédéric Mion démissionne, c’est avant tout parce qu’il est extrêmement attaché à Sciences Po Paris et qu’il s’est rendu compte, qu’il était dans une situation de perte de confiance entre lui, ses étudiants, et son personnel. C’est une erreur de jugement qu’il reconnaît, mais il ne faut pas oublier pour autant tout de ce qu’il a fait et notamment pour la mise en place de cellules pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles au sein de l’école », a-t-elle réagi pour ménager la chèvre et le chou.

« Un réseau de juristes capables de les accompagner jusqu’au dépôt de plainte »

Autre sujet en lien avec cette affaire, et surtout en réaction à la vague de témoignages d’étudiants qui dénoncent sur les réseaux sociaux, avec le hashtag #SciencesPorcs, le harcèlement et les violences sexuelles et sexistes dont ils sont victimes dans plusieurs grandes écoles : Frédérique Vidal a annoncé vouloir créer « un réseau de juristes capables de les accompagner jusqu’au dépôt de plainte ».

« L’enseignement supérieur n’est pas un lieu hermétique et les violences sexuelles et sexistes existent aussi malheureusement. Ce qui est important, c’est que les victimes s’expriment et que la parole se libère. Mais cela ne suffit pas, il faut aller plus loin et les accompagner vers le dépôt de plainte », a-t-elle martelé.

Si selon la ministre « des cellules d’accompagnement existent déjà depuis 2015 et que les directeurs de grandes écoles et les présidents d’universités ont la possibilité de saisir l’article 40 pour signaler des faits de violences sexistes ou sexuelles au procureur », Frédérique Vidal souhaite en effet aller plus loin pour encourager les victimes à porter plainte.

« Nous allons probablement mettre en place une cellule de soutien au niveau du ministère et également localement pour faire en sorte qu’il existe un lien plus fort entre les recteurs, les préfets, les procureurs et les systèmes de santé », a-t-elle indiqué.

« 40 % des étudiants ne reviennent pas en présentiel »

Frédérique Vidal : "40% des étudiants ne reviennent pas en présentiel"
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Autre information importante révélée ce matin sur Public Sénat par la ministre concernant cette fois-ci le malaise étudiant lié à l’épidémie de Covid-19 : le retour des cours en présentiel sur la base du volontariat dans les universités qui ne remporterait pas un grand succès, selon elle. « Nous avons un premier bilan et nous savons que 40 % des étudiants ne reviennent pas en présentiel car le mode d’enseignement à distance leur convient », a expliqué Frédérique Vidal.

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