Fusion TF1 / M6 : l’avenir de trois chaînes en suspens
Les commissions des affaires économiques et de la culture du Sénat, auditionnaient ce mercredi 1er décembre Olivier Roussat, directeur général du groupe Bouygues, sur le projet de rapprochement entre les sociétés TF1 et M6. « La télévision a la nécessité de se réinventer », a-t-il averti.

Fusion TF1 / M6 : l’avenir de trois chaînes en suspens

Les commissions des affaires économiques et de la culture du Sénat, auditionnaient ce mercredi 1er décembre Olivier Roussat, directeur général du groupe Bouygues, sur le projet de rapprochement entre les sociétés TF1 et M6. « La télévision a la nécessité de se réinventer », a-t-il averti.
Public Sénat

Par Mathilde Boireau

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

La fusion entre TF1 et M6 devra aboutir avant le printemps 2023, ou l’opération tombera à l’eau. Pour le groupe Bouygues, actionnaire principal de TF1, le temps presse. Auditionné au Sénat, son directeur général Olivier Roussat a insisté : « Il est absolument nécessaire que les actionnaires de TF1 et M6 soient connus au plus tard au mois de novembre 2022 », afin que le CSA dispose d’un délai d’analyse suffisant avant le renouvellement de l’autorisation d’émettre des chaînes, prévu pour mai 2023.

L’avis de l’Autorité de la concurrence sur le dossier est aussi attendu de pied ferme. L’institution a entamé à la rentrée les tests de marché destinés à sonder les acteurs de l’audiovisuel et de la publicité sur le rapprochement entre les deux poids lourds de la télévision française. A n’en pas douter, des inquiétudes poindront quant à la position dominante du géant à naître : « La fusion envisagée ferait naître un groupe d’un chiffre d’affaires de pratiquement 3,5 milliards d’euros […]. Il regrouperait dix chaînes de télévision et un tiers de l’audience totale », a resitué Sophie Primas, sénatrice LR et présidente de la commission des affaires économiques. « Il disposerait surtout de 75 % du marché publicitaire de la télévision française. »

« Le statu quo n’est pas possible »

Face à la concurrence de plus en plus féroce des plateformes de streaming, Netflix en tête, le rapprochement entre TF1 et M6 apparaîtrait pourtant indispensable, a justifié Olivier Roussat. « D’un côté, on a des contenus de plus en plus chers, de l’autre des revenus publicitaires qui sont plutôt en train de baisser. […] Le statu quo n’est pas possible et nous devons bouger », a-t-il martelé, évoquant une baisse de 40 % du temps passé devant la télévision linéaire à l’horizon 2024.

Fusion TF/M6: face, au streaming; "le statu quo n'est pas possible", prévient Olivier Roussat
13:21
 
Interrogé par le sénateur communiste Jérémy Bacchi sur l’éventualité d’une vente de chaînes, le directeur général du groupe Bouygues a confirmé que la fusion n’ira pas sans des ajustements structurels, notamment liés au respect de la législation anti-concentration des médias : « La loi prévoit un nombre maximum d’autorisations pour un groupe audiovisuel de sept chaînes diffusées […]. Quand on regroupe les deux groupes, on a dix autorisations, il y en a donc trois de trop […]. Sur le choix de vendre des chaînes ou de rendre des canaux, ce sera directement lié à l’existence d’acquéreurs potentiels. »
 
TF1/M: "Cette fusion interroge sur sa faisabilité", selon Jérémy Bacchy
02:04
 
Si aucun nom de chaîne n’a été évoqué devant les commissions du Sénat, Les Echos révélaient en septembre dernier que Gulli, TFX, TF1 Séries Films ou 6Ter pourraient être dans le viseur. « Tout cela va être discuté avec l’Autorité de la concurrence. On est tout au début du processus […]. La discussion autour de ces engagements n’aura pas lieu avant une phase avancée du printemps », a tenu à tempérer Didier Casas, secrétaire général du groupe TF1, invité aux côtés d’Olivier Roussat.

Alain Weill, propriétaire de l’hebdomadaire L’Express, s’est d’ores et déjà déclaré intéressé par le rachat d’une chaîne des groupes TF1-M6, en vue de créer L’Express TV.

>> A lire aussi: Concentration des médias : « On peut se poser des questions sur l’effectivité des textes dont nous disposons », concède Roselyne Bachelot

Partager cet article

Dans la même thématique

Documentaire Paris le mystère du palais disparu de Stéphane Jacques
5min

Politique

Paris, le mystère d’un palais disparu

Les promeneurs, touristes ou Parisiens qui déambulent sur le parvis de Notre-Dame, s’imaginent-ils qu’à quelques pas de là se dressait au Moyen Âge, l’une des plus somptueuses résidences d’Europe ? Et surtout, comment, six siècles plus tard, le tout premier palais de nos rois, bâti sur l’île de la Cité, au beau milieu de la capitale, a-t-il pu devenir ce fantôme de l’Histoire ? Dans son documentaire Le mystère du palais disparu, Stéphane Jacques retrace l’enquête menée par un trio de scientifiques spécialistes de la reconstitution numérique.

Le

Mericourt: Emmanuel Macron meets with  readers of the Ebra group,
11min

Politique

Face aux fake news, comment l’Elysée a opéré un « virage » dans sa communication

Suite aux « fausses informations » relayées sur le sujet de la « labellisation » des médias, l’Elysée a décidé de vite les démentir, via une vidéo sur X. Une nouvelle stratégie de communication, à l’œuvre depuis quelques mois, déjà observée lors d’une prétendue prise de cocaïne par Emmanuel Macron. Lui-même « victime » des affres des réseaux avec l’infox Jean-Michel Trogneux, il est d’autant plus sensibilisé à cet enjeu démocratique.

Le