Garde à vue de Nicolas Sarkozy : les réactions de sénateurs LR
Neutralité, et parfois prise de distance, ou encore déclarations de soutien, les membres du groupe Les Républicains que nous avons rencontrés ont réagi de plusieurs manières après le début de la garde à vue de l’ancien chef de l’État, dans l’affaire dite du financement libyen de la campagne de 2007.

Garde à vue de Nicolas Sarkozy : les réactions de sénateurs LR

Neutralité, et parfois prise de distance, ou encore déclarations de soutien, les membres du groupe Les Républicains que nous avons rencontrés ont réagi de plusieurs manières après le début de la garde à vue de l’ancien chef de l’État, dans l’affaire dite du financement libyen de la campagne de 2007.
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Par Guillaume Jacquot (Sujet vidéo : Jérôme Rabier)

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4 min

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Coup de théâtre dans le cadre de l’affaire présumée du financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 : l’ancien président Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue ce mardi matin. Il est actuellement entendu par les policiers de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales à Nanterre (Hauts-de-Seine), dans le cadre d’une instruction qui a débuté en 2012, après des révélations de Mediapart.

Les juges s'intéressent notamment à des transferts d’argent qui ont impliqué des personnes liées à l'ancien dictateur de Libye, Mouammar Kadhafi. Des cadres du régime, mais aussi l'intermédiaire franco-libanais Ziad Takkiedine, ont évoqué la thèse de versements au profit de la campagne de Nicolas Sarkozy.

« Respectons la présomption d’innocence »

Chez les sénateurs LR, en réunion hebdomadaire ce mardi pour évoquer l’actualité politique aux côtés de Laurent Wauquiez, le président du parti, les réactions à cet énième rebondissement de l’enquête ont été diverses, tantôt indifférentes ou impartiales, tantôt avec un parti pris affirmé pour l’ancien président de la République.

Plusieurs élus n’ont pas voulu s’étendre sur la question. « Pas de commentaire », a réagi Marc-Philippe Daubresse, l’ancien ministre du Logement sous Nicolas Sarkozy. Retenue dans une réunion, une sénatrice nous indiquait à 11 heures ne pas être informée de la nouvelle.

Sénateur de l’Ardèche, Mathieu Darnaud s’est exprimé sur le sujet, mais avec distance, rappelant quelques principes. « On est dans une affaire de justice, respectons la présomption d’innocence et laissons la justice faire son travail. »

Sarkozy en garde à vue : « respectons la présomption d’innocence », demande Mathieu Darnaud
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Images : Jérôme Rabier

« Je pense que c’est une diversion »

Des sénateurs proches de Nicolas Sarkozy sont venus porter secours à l’ancien chef de l’État. Sur Twitter, le sénateur de Paris, Pierre Charon a laissé éclater sa colère, une fois sorti de la réunion de groupe. « Était-il indispensable d’humilier Nicolas Sarkozy et de prendre des moyens coercitifs ? Le juge pense-t-il sérieusement qu’il va quitter son pays ? »

Dans notre émission Sénat 360, l'ancien ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy, Gérard Longuet, s'est dit « complètement choqué » et a dénoncé un « un abus de méthode » sur l'utilisation de la garde à vue pour un ancien président de la République. Le sénateur de la Meuse a estimé que Nicolas Sarkozy ne se serait pas « dérobé » à une simple convocation d'un juge.

Gérard Longuet « choqué » par la garde à vue de Nicolas Sarkozy, « un abus de méthode »
03:09

Le sénateur de la Côte-d’Or, Alain Houpert, a lui aussi partagé le même sentiment d’incompréhension à notre micro. « On est dans l’excès. La garde à vue ça sert à éloigner les témoins pour qu’il n’y ait pas de coalition », s’est étonné l’élu bourguignon. Dénonçant une « posture médiatique », il s’est dit convaincu que la « montagne accouchera d’une souris ». Le sénateur a même estimé que cet épisode était loin d’être anodin. « Je pense que c’est une diversion », « c’est pour cacher les vrais problèmes que se pose la France. »

Sarkozy en garde à vue : « Je pense que c’est une diversion », estime Alain Houpert
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Images : Jérôme Rabier

Dans le même esprit, le sénateur de l'Eure, Ladislas Poniatowski, a fait le parallèle entre le trou d'air de l'exécutif dans les enquêtes d'opinion et la « machine juridique » :

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