A 86 ans, l’ancien sénateur Gaston Flosse veut une nouvelle fois conduire une liste aux Territoriales, dont le premier tour aura lieu le 22 avril en Polynésie française.
Son avocat tente de démontrer que son inéligibilité, qui lui a fait perdre le pouvoir en 2014, doit s’achever en mars, quelques semaines avant les élections, ceci bien que le 3 mars 2016, le parquet général de Papeete ait annoncé que cette inéligibilité courrait jusqu'au 22 juillet 2019.
Gaston Flosse et son avocat seront reçus jeudi par le juge des élections, qui devrait leur indiquer s’il peut ou non s’inscrire sur les listes électorales. Dans le cas contraire, Gaston Flosse a déjà annoncé son intention d’utiliser tous les moyens de recours possibles.
S’il est éligible, Gaston Flosse devrait faire face à son ancien dauphin Edouard Fritch, actuel président de la Polynésie française, devenu son plus farouche adversaire, et à l’indépendantiste Oscar Temaru. Les trois hommes animent la vie politique locale depuis quatre décennies.
Gaston Flosse a été le premier président de cette collectivité d’outre-mer lorsqu’elle est devenue autonome en 1984, et Edouard Fritch était ministre dans son gouvernement. Oscar Temaru était alors leur principal opposant politique.
Samedi dernier, Gaston Flosse est revenu d’Abou Dhabi avec un nouvel argument de campagne : un émir se serait engagé à prêter 500 milliards Fcfp à la Polynésie (4,2 milliards d’Euros) pour ses projets de développement. Une promesse qui ne serait valable qu’en cas d’élection de Gaston Flosse.
Le président sortant Edouard Fritch apparaît comme le favori des Territoriales : la Polynésie connaît une légère embellie économique après une décennie de crise. La plupart des maires se sont ralliés à son parti, le Tapura, le plus souvent au détriment du Tahoeraa de son ancien mentor Gaston Flosse.
Mais le vieux lion, comme il est surnommé en Polynésie, est plusieurs fois revenu au pouvoir après avoir été enterré par ses adversaires. Malgré plusieurs condamnations, il avait été largement élu en 2012.