Gaz hilarant : « Sa dangerosité est ignorée par les jeunes » alerte Olivier Véran

Gaz hilarant : « Sa dangerosité est ignorée par les jeunes » alerte Olivier Véran

C’est un phénomène qui se développe et qui inquiète : le détournement des cartouches de protoxyde d’azote, en gaz hilarant.  Le ministre de la Santé Olivier Véran, interrogé lors des questions au gouvernement, confirme  que la consommation de ce gaz, aussi connu sous le nom de « proto » se généralise chez les jeunes dans des proportions inquiétantes. 
Public Sénat

Par Marion Vigreux

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Depuis plusieurs semaines, la plus belle avenue du monde, les Champs Elysées à Paris, est le théâtre de courses de trottinettes sous gaz hilarant. Les images montrent des jeunes qui slaloment entre les passants après avoir inhalé du protoxyde d’azote. Un phénomène qui illustre l’augmentation préoccupante de la consommation de ce gaz.

Une consommation facilitée par l'accessibilité du produit

Une enquête réalisée en 2018 par la mutuelle étudiante Smerep, révélait d’ailleurs que le « proto » se plaçait en troisième place des drogues les plus consommées par les jeunes, derrière le cannabis et le poppers. Avec une consommation facilitée par l’accessibilité du produit, entre trente centimes et un euro la capsule.

Le 11 décembre dernier, le Sénat votait à l’unanimité une proposition de loi visant à protéger les mineurs des usages dangereux du protoxyde d’azote. Avec parmi les amendements, l’interdiction de la vente des cartouches sur des sites de commerces en ligne mais aussi, la mise en place de campagnes de sensibilisation dans les établissements scolaires.
A l’occasion des questions au gouvernement, le sénateur Les Républicains de l’Hérault, Jean-Pierre Grand, a donc interpellé le ministre de la Santé et demandé à ce que le texte soit étudié au Palais Bourbon.

La proposition de loi doit arriver prochainement à l'Assemblée

Réponse d’Olivier Véran, « la proposition de loi est perdue dans la navette parlementaire mais doit en ressortir prochainement pour arriver à l’Assemblée nationale où j’aurais à cœur d’accompagner ce texte voir de le renforcer et de l’améliorer. »
Le ministre de la santé se dit conscient que ce texte répond à une problématique de santé publique avec des maires qui doivent aussi faire face à une hausse des dépôts sauvages de cartouches « qui n’ont d’hilarants que le nom », pour reprendre les mots du ministre.
Ce dernier a rappelé qu’en matière d’addiction des campagnes sont menées par la Mildeca (la mission de lutte contre les addictions) et que des accompagnements sont également proposés par les services d’addictologies. Mais à ce jour, cela ne suffit pas à faire prendre conscience aux consommateurs des risques qu’ils encourent. Parmi eux, et pour les plus graves, des brûlures mortelles de l’ensemble des voies respiratoires et des bronches ou des séquelles neurologiques irréversibles suite à ces inhalations. « Donc sous couvert d’une consommation d’un produit qu’on peut acheter par paquets de cent sur internet, qui ne coûte pas bien cher et qui fait marrer les copains, on met gravement sa vie en jeu », rappelle Olivier Véran.

Les maires invités à prolonger les interdictions de consommation 

Le ministre de la santé invite donc les maires à prolonger les interdictions de consommation notamment sur la voie publique. Pour lui, cela peut être déterminant. Autre action envisagée, le renforcement des campagnes de préventions en lien avec l’ARS. Tout cela en attendant une loi que le ministre espère concrétiser d’ici la fin du mandat.

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