Générations, en convention à Grenoble ce week-end, cherche encore sa place
Générations, qui tient ce week-end à Grenoble sa première convention, cherche encore sa place dans le paysage politique, tout...

Générations, en convention à Grenoble ce week-end, cherche encore sa place

Générations, qui tient ce week-end à Grenoble sa première convention, cherche encore sa place dans le paysage politique, tout...
Public Sénat

Par Stéphanie LEROUGE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Générations, qui tient ce week-end à Grenoble sa première convention, cherche encore sa place dans le paysage politique, tout juste un an après son lancement par l'ancien candidat à la présidentielle Benoît Hamon.

La réunion s'ouvre samedi à 9H00 au Summum, pour se clore dimanche en début d'après-midi avec un discours de Benoît Hamon.

Le mouvement, qui revendique 60.000 membres et un millier de comités locaux, adoptera à cette occasion ses "premiers statuts" et son manifeste. Le principe d'une cotisation payante devrait être acté, alors que les adhésions sont aujourd'hui gratuites.

Au programme également, samedi à 18H00: un temps fort intitulé "Démasquons l'action de Gérard Collomb", où il sera notamment question des migrants.

"Nous voulons être le mouvement anti-identitaire, ceux qui combattent le repli identitaire" à l'heure où celui-ci gagne partout du terrain, affirme le coordinateur de Générations, Guillaume Balas.

Aucun chiffre sur la participation attendue n'a été communiqué par le mouvement. Son précédent rassemblement, le 2 décembre au Mans, avait réuni quelque 2.000 participants.

D'autres formations de gauche devraient être représentées: le sénateur Rachid Temal pour le PS, la députée européenne Marie-Pierre Vieu pour le PCF, Gwendoline Delbos-Corfield, membre du bureau exécutif d'EELV, Andrea Kotarac, conseiller régional LFI.

Le journaliste Aymeric Caron, fondateur du Rassemblement des écologistes pour le vivant (REV) sera présent dimanche.

- sondages peu encourageants -

Après l'enthousiasme des débuts, le soufflé semble un peu retombé pour le mouvement né le 1er juillet 2017, après l'échec de Benoît Hamon à la présidentielle puis aux législatives.

Les premiers sondages sur les intentions de vote pour les européennes de 2019 ne sont guère encourageants: Générations est crédité de 3% des voix par Ifop-Fiducial dans une enquête pour CNews et Sud Radio publiée vendredi (EELV et le PS recueillant chacun 6% des intentions de vote, et la France insoumise 11).

Pour le directeur du pôle Opinion et stratégies d'entreprise de l'institut Ifop, Frédéric Dabi, Benoît Hamon souffre de son "score calamiteux à la présidentielle" (6,36%). "Les Français ne pardonnent plus une défaite. Il est durablement marqué par cet échec".

"Il y a aussi la difficulté d'installer une marque", dans un paysage politique dominé à gauche par La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon.

Les anciens camarades socialistes de M. Hamon jugent avec une certaine commisération les premiers pas de son mouvement. "Je n'ai pas le sentiment que ça prenne. Il y a une impasse stratégique. Ils disent +le PS va mourir+. Mais le PS n'est pas mort", analyse un ténor. "Hamon, ça n'existe pas", tranche un proche du premier secrétaire, Olivier Faure. "Dans les sondages qualitatifs Benoît Hamon est beaucoup plus assimilé au quinquennat précédent qu'Olivier Faure", se réjouit un autre.

Du côté d'EELV, qui s'était rallié à M. Hamon pendant la présidentielle, les commentaires peuvent aussi être acides. "Le seul objet de Générations c'est le destin présidentiel de Benoît Hamon. La question fondamentale est: qu'apporte Générations à la structuration politique en France ? Ça ne sert à rien", balaie un proche du député européen Yannick Jadot.

Le porte-parole d'EELV Julien Bayou se montre moins sévère: "Hamon a réussi à parler à toute une génération. Si on arrive à travailler ensemble cela peut être vraiment intéressant", plaide-t-il.

Un temps évoquée, l'hypothèse d'une liste commune EELV-Générations pour les européennes a cependant du plomb dans l'aile. "EELV a décidé de partir avec une liste autonome", regrette l'ancien député Noël Mamère, qui, après s'était proposé pour conduire cette liste de coalition, a jeté l'éponge.

Les relations se sont aussi nettement refroidies avec La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, au côté de laquelle M. Hamon avait pourtant manifesté en début d'année.

L'appel de Benoît Hamon et Yanis Varoufakis, l'ex- ministre grec des Finances, à une primaire pour les européennes, lancé le 8 juin, "c'est lunaire", note le directeur des campagnes de La France insoumise, Manuel Bompard, qui se demande si M. Hamon ne cherche pas "une porte de sortie".

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01059366_000001
7min

Politique

Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : « Ce n’est pas la gauche contre la droite, mais un modèle démocratique contre un modèle illibéral »

Le paysage audiovisuel français est en train de se fracturer en deux blocs. L’animateur vedette, Pascal Praud a accusé la patronne de France Télévision, Delphine Ernotte de mettre « une cible » sur les journalistes sa chaîne, après que cette dernière a qualifié CNews de « chaîne d’extrême droite ». A moins de deux ans de l’élection présidentielle, l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel, subit une pression inédite. Son président, Martin Ajdari sera, auditionné dans quelques jours au Sénat.

Le

Générations, en convention à Grenoble ce week-end, cherche encore sa place
5min

Politique

Mobilisation du 18 septembre : « Soit une politique de rupture est menée, soit on continue à mettre la pression »

A l’appel de l’intersyndicale, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue partout en France pour protester contre le projet de budget pour 2026. Dans le cortège parisien, les manifestants, pas convaincus par la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, sont déterminés à maintenir la pression sur l’exécutif. Reportage.

Le

SIPA_01229633_000009
1min

Politique

Info Public Sénat. Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : une délégation de sénateurs LR reçue à Radio France le 30 septembre

Alors que le ton se durcit entre les dirigeants de l’audiovisuel public et la chaîne CNews de Vincent Bolloré, qualifiée « d’extrême droite » par Delphine Ernotte, une délégation de sénateurs LR sera reçue par la patronne de Radio France Sibyle Veil le 30 septembre. Le 1er octobre, le président de l’Arcom, Martin Ajdari sera, lui, auditionné par la commission de la culture et de la communication de la chambre haute.

Le