Gifle à Emmanuel Macron : « 4 mois ferme, c’est le minimum », estime François Patriat

Gifle à Emmanuel Macron : « 4 mois ferme, c’est le minimum », estime François Patriat

Alors que Damien Tarel est condamné à 18 mois de prison, dont 14 mois avec sursis, pour avoir giflé le président de la République, les sénateurs commentent une sanction à la hauteur du délit, et réclament pour les uns plus de vigilance à l’égard de la montée de la violence sur le territoire, et pour les autres plus de fermeté pour les actes de violence commis à l’encontre des personnes dépositaires de l’autorité publique.
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4 mois de prison ferme. C’est la sanction dont a écopé Damien Tarel, condamné à 18 mois de prison dont 14 mois avec sursis, ce jeudi, pour avoir giflé le président de la République, au cours d’un déplacement de ce dernier à Tain L’Hermitage, le 8 juin. Condamné avec mandat de dépôt, Damien Tarel ira en prison dès ce soir. Sa peine est également assortie d’une privation des droits civiques durant 3 ans, d’une interdiction de détenir des armes pendant 5 ans et d’une obligation de recevoir des soins psychologiques. Les faits qui avaient provoqué une réprobation unanime de la part de l’ensemble du monde politique, qui avait assuré son soutien au président de la République. Emmanuel Macron, quant à lui, interviewé par BFMTV avant que le verdict ne soit rendu a tenu à relativiser l’événement. « Ne faisons pas dire à cet acte imbécile et violent plus qu’il ne faut lui en faire dire », a-t-il déclaré. « Il faut relativiser et ne rien banaliser. […] Ce n’est pas grave de recevoir une gifle quand on va vers une foule. »

« Cette sanction est le minimum », réagit le président du groupe de la majorité au Sénat François Patriat. Il fallait une sanction qui marque, car le délit est grave et le geste inadmissible. Si toute la classe politique s’accorde sur le fait qu’il s’agit d’une attaque envers la République et envers la démocratie, il ne peut pas y avoir de sanction moins sévère ». Un constat partagé par Jacqueline Eustache-Brinio, pour qui la condamnation devrait d’ailleurs servir d’exemple pour tous les cas d’actes malveillants commis envers une personne dépositaire de l’autorité publique. « Cette sanction est juste et nécessaire », estime la sénatrice du Val-d’Oise. « Ce serait d’ailleurs une bonne chose que pour toute attaque envers ceux qui représentent l’ordre, maires, pompiers et policiers, on fasse preuve de la même fermeté. En attaquant le président de la République, on attaque la plus haute représentation de la nation, mais les maires, les pompiers et les policiers sont aussi celles et ceux qui font tenir la République, et il serait temps que les actes malveillants envers eux soient enfin sanctionnés. »

« La violence grimpe en politique »

« C’était un geste particulièrement condamnable et qu’on a condamné sans réserve », soutient pour sa part le chef de file des sénateurs écologistes Guillaume Gontard. « La proportionnalité de la peine appartient à la justice. On souhaiterait que toutes les infractions puissent être jugées aussi rapidement et de la même manière, mais cet épisode et cet excès de violence sont symptomatiques d’un climat inquiétant dans notre pays avec une violence qui peut s’exprimer envers des élus, des services publics, mais pas que. Avoir une réponse ferme sur ce sujet c’est bien, car ce geste s’attaque à la République et à nos valeurs, mais si on veut être républicain il faut aussi ouvrir les yeux sur la très forte montée de l’extrême droite, de ses messages, et du climat nauséabond qui est en train de se mettre en place. » « Ne nous masquons pas, il y a un climat politique délétère », ajoute Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat. « La démocratie suppose le débat, la délibération, parfois le conflit, mais jamais la violence. La violence grimpe en politique. Elle est faite d’agressivité, d’injonctions permanentes, d’invectives incessantes. La haine et les insultes se nourrissent sur les réseaux, abreuvées de fakenews. La démagogie tient lieu de débat argumenté, les vérités alternatives prennent la place de l’information. On doit maintenant s’interroger sur la concentration des pouvoirs dans la Ve République », conclut le sénateur.

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