Pour son "acte VI" à trois jours de Noël, la mobilisation des "gilets jaunes" a fortement baissé samedi, de près de moitié par rapport à la...
« Gilets jaunes », acte VI: mobilisation en forte baisse malgré de multiples rassemblements
Pour son "acte VI" à trois jours de Noël, la mobilisation des "gilets jaunes" a fortement baissé samedi, de près de moitié par rapport à la...
Par Grégory DANEL, Alexandra DEL PERAL et les bureaux de l'AFP en régions
Temps de lecture :
6 min
Publié le
Mis à jour le
Pour son "acte VI" à trois jours de Noël, la mobilisation des "gilets jaunes" a fortement baissé samedi, de près de moitié par rapport à la semaine précédente, avec près de 40.000 participants dans divers défilés, barrages routiers et blocages aux frontières, parfois avec des heurts.
C'est un "réel tassement de la mobilisation" a tweeté dans la soirée le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, avec 104 points de tensions, soit "trois fois moins que samedi dernier".
En ce sixième samedi consécutif de mobilisation, de multiples rassemblements dans un climat plus ou moins tendu ont réuni 38.600 personnes en France à 18H00, contre 66.000 samedi dernier à la même heure, selon le ministère de l'Intérieur.
"A l'heure des fêtes de fin d'année, notre pays à besoin d'ordre, de calme, et de paix", a ajouté M. Castaner en rappelant les mesures prises et la concertation annoncée par le gouvernement face à la protestation. "Le temps est venu du dialogue, du respect et du respect de la loi", selon lui.
Des manifestants du mouvement des "gilets jaunes", le 22 décembre 2018 à Bordeaux
AFP
Dans la nuit de vendredi à samedi, une dixième personne était décédée en marge du mouvement: un automobiliste qui a percuté un camion bloqué à un barrage filtrant de "gilets jaunes", à l'entrée d'autoroute de Perpignan-sud.
Si les manifestations ont parfois donné lieu à des heurts, aucun incident grave n'était recensé dans la soirée. Au total 220 manifestants ont été interpellés dans le pays, et 81 placés en garde à vue, indiquait en début de soirée la police.
A Paris, la mobilisation était "un peu faiblarde" à cause de la proximité des fêtes, a déclaré à l'AFP José, un contremaître à la retraite de 62 ans mobilisé depuis le lancement du mouvement mi-octobre. Mais "en janvier on repartira comme au début" car "personne n'est convaincu par les mesures de Macron", a-t-il prévenu.
Des "gilets jaunes" face à des gendarmes mobiles lors de heurts en marge de la manifestation, le 22 décembre 2018 à Paris
AFP
La préfecture de Paris a dénombré dans la capitale 2.000 manifestants, contre près de 4.000 à son maximum samedi dernier. 179 personnes ont été interpellées et 36 placées en garde à vue, selon la préfecture de police.
Parmi les gardés à vue figure un des porte-voix des "gilets jaunes", Eric Drouet, 33 ans, chauffeur routier de Melun (Seine-et-Marne) qui avait contribué à lancer la mobilisation, initialement contre la hausse des carburants.
Les manifestants ont circulé dans Paris en groupes épars de dizaines de personnes, parfois bloqués par les forces de l'ordre ou repoussés à coups de gaz lacrymogènes, sans que cela donne lieu à de multiples scènes de violences comme ce fut le cas il y a quelques semaines.
- Journalistes agressées -
Ils ont ensuite convergé vers les Champs-Elysées. Peu avant l'évacuation de l'avenue par la police en début de soirée, des motards de la police y ont été brièvement pris à partie par des manifestants, qui ont poussé à terre une de leurs motos et ont jeté des pavés et trottinettes sur les policiers. L'un des policiers a brièvement dégainé son pistolet.
La scène, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, a été condamné au sein de la majorité.
"Certains continuent à venir manifester, animés par la haine des institutions. Nos forces de sécurité (...) ont été une fois de plus agressées. Et je veux saluer leur professionnalisme, leur sang-froid", a tweeté M. Castaner.
"Les agresseurs doivent être poursuivis", a de son côté tweeté le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand.
Des "gilets jaunes" défilent dans les rues de Paris, le 22 décembre 2018
AFP
"Donc, +on+ lynche des policiers, +on+ chante la quenelle de Dieudonné à Montmartre, +on+ reprend les codes des années 30 pour renverser la République, +on+ décapite l’effigie du président... Derrière ces +on+, un seul visage, lâche, raciste, antisémite, putschiste", a tweeté le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.
M. Griveaux faisait référence au fait que samedi matin sur la butte Montmartre à Paris, une vingtaine de "gilets jaunes" ont entonné sur l'air du chant des Partisans la "chanson de la quenelle" de Dieudonné M'Bala M'Bala, condamné en 2017 pour des propos antisémites.
Et au fait que vendredi soir, un pantin à l'effigie du président Emmanuel Macron avait été décapité lors d'une manifestation de "gilets jaunes" à Angoulême.
Plusieurs blocages aux frontières avec l'Espagne, l'Italie ou l'Allemagne ont été observés.
Des centaines de "gilets jaunes" se sont notamment rassemblés au péage du Boulou près de la frontière espagnole, a constaté l'AFP. "Le roi Macron donne des miettes aux gueux", pouvait-on lire sur leurs banderoles. Deux journalistes de France 2 ont déclaré y avoir été "violemment" agressées par des manifestants "gilets jaunes", et ont porté plainte.
Le réseau autoroutier a été quelque peu perturbé tout au long de la journée, avec des entrées, sorties et barrières de péage fermées, notamment sur l'A7. A 19h30, des manifestations étaient encore en cours sur une vingtaine de points, selon le groupe Vinci.
Les "gilets jaunes" ont manifesté dans de nombreuses villes de France et autour, avec des mobilisations assez importantes mais en baisse à Bordeaux et Toulouse (près de 2.500 manifestants chacune, contre 4.500 samedi dernier, selon les préfectures), avec des heurts entre manifestants et forces de l'ordre, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Depuis le pic du 17 novembre avec ses 282.000 manifestants recensés en France, la mobilisation a baissé selon les autorités: 166.000 le 24 novembre, 136.000 les 1er et 8 décembre et 66.000 le 15 décembre.
Vendredi, le Parlement a donné son feu vert à des mesures d'urgence annoncées pour répondre à la mobilisation populaire: défiscalisation des heures supplémentaires, exonération élargie de hausse de CSG pour des retraités et possibilité pour les entreprises de verser une "prime exceptionnelle" de 1.000 euros, exonérée de toutes cotisations sociales et d'impôt sur le revenu, pour leurs salariés rémunérés jusqu'à 3.600 euros.
Après le rejet du texte par les députés, les sénateurs examinent à leur tour le budget 2026, marqué par le contexte d’instabilité politique. La majorité sénatoriale de droite et du centre entend aider les entreprises et les collectivités, tout en diminuant les budgets de plusieurs ministères pour renforcer les économies. Le ministre de l’Economie, Roland Lescure, se dit « persuadé qu’un compromis » reste encore « possible », malgré les antagonismes.
Après la publication d’un rapport de la droite sénatoriale destinée à lutter contre l’entrisme islamiste, plusieurs responsables culte musulman ont adressé une lettre ouverte à Gérard Larcher pour dénoncer « une instrumentalisation politique de leur pratique culturelle ».
Face aux menaces russes et à la mise en garde du chef d’état-major, Emmanuel Macron accélère la création d’un service national militaire volontaire. Si les sénateurs reconnaissent l’urgence stratégique, ils pointent une annonce précipitée, sans débat public ni concertation parlementaire, et des financements jugés peu crédibles.
A quelques instants de l’ouverture de l’examen du projet de loi de finances au Sénat, la majorité sénatoriale prévoit, comme promis, de couper dans la copie déposée par le gouvernement pour trouver de nouvelles pistes d’économies, au grand dam des élus de gauche.
Le
Le direct
Vaccination : comment mieux protéger les Français ?
Vaccination : comment mieux protéger les Français ?