“Gilets jaunes”: deuxième nuit plus calme à la Réunion, le couvre-feu prolongé

“Gilets jaunes”: deuxième nuit plus calme à la Réunion, le couvre-feu prolongé

L'île de la Réunion, secouée par une flambée de violences en marge du mouvement des "gilets jaunes", a connu de jeudi à vendredi...
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L'île de la Réunion, secouée par une flambée de violences en marge du mouvement des "gilets jaunes", a connu de jeudi à vendredi une deuxième nuit consécutive plus calme, attribuée par le préfet au couvre-feu partiel, qu'il a reconduit pour 48 heures jusqu'à dimanche matin.

Seuls quelques feux de poubelles et de palettes ont été signalés pendant la nuit. Quelque 21 barrages étaient recensés en fin de matinée vendredi par la Direction régionale des routes (DRR), et deux points stratégiques restent sous contrôle des "gilets jaunes" : le Port Est, unique port marchand de La Réunion, et la quatre-voies menant à l’aéroport international Roland-Garros (Sainte-Marie, Nord).

Le préfet Amaury de Saint-Quentin a décidé de prolonger jusqu'à dimanche matin l’arrêté "restreignant la circulation des personnes et des véhicules entre 21h00 et 6h00" dans 14 des 24 communes de La Réunion.

"Ma première priorité est d’assurer la sécurité de la population", a-t-il déclaré à la presse, en expliquant que le couvre-feu avait permis aux forces de l’ordre "de resserrer leurs actions et de gagner en efficacité pendant les deux nuits. Selon le préfet, cet arrêté "contribue à l’apaisement", et son renouvellement va "consolider ce retour au calme progressif."

Le procureur général de la cour d’appel de Saint-Denis, Denis Chausserie-Laprée, a annoncé de son côté que 29 personnes avaient été déférées devant les tribunaux ces trois derniers jours pour des faits de violences urbaines. Jugées en comparution immédiate, elles ont été condamnées à des peines allant jusqu’à deux ans de prison ferme, mais les condamnations les plus lourdes prononcées jeudi n'ont pas dépassé cinq mois de prison ferme.

Au Port Est, les manifestants bloquent vendredi le rond-point qui donne accès aux quais. Ils ne laissent passer que les conteneurs contenant des médicaments et du matériel médical.

Dans les épiceries et les supermarchés de l’île, les rayons se vident. Les clients, qui entrent au compte-goutte, font la queue longuement pour s’approvisionner.

La confédération des PME (CPME) s'émeut vendredi des pillages et des incendies d'entreprises. Son président François Asselin réclame, dans une lettre au Premier ministre Edouard Philippe, que l'ordre soit rétabli. Mais il note aussi que "l'exaspération monte dans les rangs des chefs d'entreprises et des artisans réunionnais, qui déplorent que le gouvernement de la République ne dialogue pas avec les territoires océaniques".

Les établissements scolaires sont toujours fermés et la plupart des activités sportives et culturelles ont été annulées. L'aéroport doit fermer encore une fois dès 16H00 (13H00 à Paris) et des vols ont été avancés ou retardés. Les avions sont presque tous obligés de faire escale à Maurice pour s'approvisionner en kérosène.

Des renforts de forces de l’ordre continuent parallèlement d’arriver dans l'île.

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