Reçus par Michel Barnier, les responsables communistes ont rappelé au nouveau Premier ministre leurs lignes rouges, alors que la majorité des membres du Nouveau Front populaire annonce déjà vouloir censurer le futur gouvernement. Interrogée par Public Sénat, Cécile Cukierman, présidente du groupe communiste au Sénat, reconnaît néanmoins des « diagnostics partagés » avec le nouveau locataire de Matignon sur la situation du pays.
Gilets jaunes, finances locales, décentralisation: ce qu’il faut retenir du discours d’Emmanuel Macron à l’Élysée devant les maires de France
Par Public Sénat
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20h30 : « Beaucoup de nos concitoyens voient mon visage quand ils font le plein »
À une question sur le prix des carburants, le chef de l’État a osé un trait d’humour. Emmanuel Macron a d’abord rappelé « que les trois quarts de la hausse, ce sont les marchés mondiaux ». « Ils sont en train de rebaisser et on s’assure, avec le gouvernement, que ce soit répercuté à la pompe (…) le pétrole, ce n’est pas le gouvernement qui le sert au contribuable ».
Raison pour laquelle le président de la République s’est plaint d’une « injustice ». « Beaucoup de nos concitoyens pensent que c’est le gouvernement qui passe l’intégralité des hausses à la pompe. Presque, ils voient mon visage quand ils font le plein. Et aucun ne pense que c’est le gouvernement qui fait la prime à la conversion quand ils vont chez le concessionnaire pour acheter une voiture. Ils pensent que c’est le concessionnaire ».
20h25 Macron veut initier « un changement de méthode » avec les maires
Interrogé sur la possible création d’un grenelle des collectivités locales, Emmanuel Macron a détaillé la nouvelle « philosophie » qu’il veut instaurer dans ses relations avec les maires.
« Il faut une dynamique de projets et un partage des contraintes entre nous tous (…) un changement de méthode entre nous, c’est ce que j’ai voulu initier ce soir », a assuré le chef de l’État.
Éloigné du discours offensif tenu par le porte-parole de l’Élysée à la mi-journée, Emmanuel Macron a emprunté un ton chaleureux, réconfortant. « On va poursuivre ensemble dans les prochains mois » ce changement de méthode « dans la manière de préparer les textes au niveau national et de les porter ».
« J’aurais à présenter notre stratégie, en termes d’énergie et de mobilités les maires seront pleinement associés et nous allons ensemble décliner territorialement », a poursuivi le président.
20h08 : « Nous sommes de vrais populistes. Nous sommes avec le peuple tous les jours »
Avant un échange de questions réponses avec les maires, Emmanuel Macron a appelé à l’unité entre sa fonction et celles des édiles face à « ces défis ». « On a une responsabilité commune, c’est d’être ensemble (…) sinon, on ouvre un formidable boulevard. Non pas aux populismes, je n’aime pas ce terme. Nous sommes de vrais populistes. Nous sommes avec le peuple tous les jours. Mais aux démagogues. Ceux qui voudraient simplifier les choses. A ceux qui aiment le fracas du quotidien » a –t-il estimé.
« Ils ne sont pas dans la même situation que nous. Ils n’ont pas la contrainte de l’action publique » (…) être responsable, c’est rendre des comptes ? C’est dire la vérité y compris quand elle ne fait pas plaisir » a-t-il conclu
20 h 00 : Transition écologique, Emmanuel Macron « veut conjurer une injustice suprême »
« La transition écologique. Elle est là. Elle angoisse » a reconnu le chef de l’État qui a rappelé les « 500 millions d’euros d’accompagnement » annoncés par Édouard Philippe, la semaine dernière.
Mais selon lui, la « réponse » c’est « une nouvelle méthode à inventer collectivement » et « mieux expliquer les choses afin de conjurer une injustice suprême ». « Celle qui voudrait que l’inégalité sociale se conjugue avec l’inégalité environnementale ».
« Qui vit dans des passoires thermiques ? Qui a été obligé d’acheter des voitures d’occasion qui consomme beaucoup plus et qui polluent beaucoup plus ? Nos concitoyens qui étaient déjà dans la difficulté ».
À ce sujet, le chef de l’État annonce « un défi collectif », ça ne peut pas être l’immobilisme (…) ça se construit sur les territoires, ça se construit de manière partagée »
19h55. « Je prends ma part d’humilité », s’engage Emmanuel Macron
« Un changement de mentalité », voire même « un changement culturel », c’est ce que promet Emmanuel Macron aux maires réunis ce soir Élysée. Finie « la culture du contrôle a priori et de la norme », assure le chef de l’État face aux défis contemporains il souhaite désormais « de la souplesse, de l’adaptation, de la vélocité ».
Pour mener à bien cette entreprise de modernisation, Emmanuel Macron estime qu’il faut « passer à une culture de l’accompagnement, de la solution, du contrôle à posteriori et pas a priori et donc c’est à nous d’imprimer ce changement ».
« Ça suppose aussi beaucoup de pragmatisme de terrain et donc je prends ma part d’humilité, un changement sur lequel je vais constamment appuyer, que vous m’entendrez répéter, et que nous allons réussir ensemble parce qu’il n’y a pas d’autre choix » a conclu le président.
19h50. Emmanuel Macron promet de « desserrer l’étau » au profit des maires
Déclamée suivant la figure de style de l’anaphore, la formule d’Emmanuel Macron « desserrer l’étau » promet aux maires de France plus de marge de manœuvre dans leurs fonctions. Le président de la République a énuméré les premiers pas qu’il avait dans cette direction sur « la compétence eau » ou « les rythmes scolaires ».
Devant des maires qui pour nombre dénoncent le recul de la décentralisation, Emmanuel Macron s’est engagé à « redonnner de la souplesse » notamment « en termes d’embauche hors du cadre de la fonction publique territoriale ». Le président de la République s’est aussi dit favorable à ce qu’on puisse « confier aux associations d’élus la gestion de la fonction publique territoriale ».
Très critiquée durant le Congrès des maires, la loi NOTRe sera « «améliorée à la marge », selon le président tout en reconnaissant qu’il « y a des intercommunalités trop grandes ». Une remarque qui a déclenché quelques applaudissements dans l’assistance. « Je crois à ce mouvement de l’intercommunalité mais c’est vrai qu’il marche d’autant qu’il est choisi et que sa dynamique territoriale est pensée et cohérente », a toutefois nuancé Emmanuel Macron.19h45 : Emmanuel Macron : « la République est en partage entre nous »
Emmanuel Macron était en retard mais il avait une excuse. « Nous étions en train de débattre avec le bureau de l’AMF et nous avons débattu un peu plus longtemps que prévu ce qui explique mon retard ».
Souriant, accueillant, « cet endroit est le vôtre », car « la République est en partage entre chacun d’entre nous », le chef de l’État a commencé par une rectification. « Cette année, j’ai souhaité pour tenir l’engagement qui était de rendre compte et de pouvoir échanger, non pas venir à la salle habituelle, ce que je ferai l’année prochaine (…) mais vous recevoir dans ce lieu ».
Le Président de la République a bien pris note du « retour d’inquiétudes » des maires. Il est pour lui « le symptôme d’une pression collective qui bouscule tous les décideurs publics ».
« Je suis là devant vous car comme vous, j’ai été élu par les Françaises et les Français » a-t-il d’ailleurs pris soin de rappeler.
Pour cette raison, Emmanuel Macron a enjoint « à ne rien céder à ce vent mauvais qui voudrait que la faute revienne forcément à l’élu ».
Afin « de rendre compte » des engagements qu’il avait pris l’année dernière, le chef de l’État a commencé par les moyens financiers des collectivités : « la stabilité de la DGF (dotation globale de fonctionnement) dans le budget de l’État 18,5 milliards. « Je suis tout à fait prêt à ouvrir la réforme des règles de la DGF » a-t-il indiqué. Cette réforme est prévue au premier semestre 2019.
La taxe d’habitation, autre « engagement tenu » pour le président de la République qui annonce à ce sujet une nouvelle réforme sur la fiscalité locale.