Gilets jaunes : « Il y a des blessures très fortes infligées dans notre société » considère Olivier Jacquin
Olivier Jacquin, sénateur socialiste de la Meurthe-et-Moselle, était l’invité ce matin de Territoire Sénat. Le sénateur revient sur la colère des Gilets jaunes et les projets de réforme annoncés par Emmanuel Macron.

Gilets jaunes : « Il y a des blessures très fortes infligées dans notre société » considère Olivier Jacquin

Olivier Jacquin, sénateur socialiste de la Meurthe-et-Moselle, était l’invité ce matin de Territoire Sénat. Le sénateur revient sur la colère des Gilets jaunes et les projets de réforme annoncés par Emmanuel Macron.
Public Sénat

Par Marion D'Hondt

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Olivier Jacquin salue tout d’abord le travail des forces de l’ordre, doublement mobilisées par les Gilets jaunes et par « le contexte extrême de terrorisme. »

Sur les annonces économiques, il déplore que « le Président ait beaucoup improvisé, mal géré » mais constate « un apaisement » depuis lundi soir. Olivier Jacquin rappelle « la liberté de manifester » mais s’interroge : « Est-ce que moi j’irais manifester ? Ça dépend de ma place dans la société. »

Sur le pouvoir d’achat, « il faut aller vite. » Le groupe socialiste au Sénat a fait une proposition de loi sur le pouvoir d’achat début décembre (voir notre article). Cette PPL comprenait huit propositions dont « peu ont été reprises par le gouvernement. »

Olivier Jacquin craint « des déceptions très fortes fin janvier », par exemple sur la prime d’activité. Cette prime, rappelle-t-il, est touchée par seulement 30 % des Français qui y ont droit. « Ce n’est pas dans l’esprit des Français de tendre la main. »

« Il y a une vraie question de confiance qu’il faut rétablir »

Les annonces du Président ont permis d’apaiser, notamment la baisse de la CSG sur les petites retraites, mais non de résorber la colère car « les réponses sont insuffisantes. » Pour Olivier Jacquin, « ce n’est pas un virage à gauche, le Président tend la main mais maintient sa ligne. »

Olivier Jacquin considère que « le Président s’est presque excusé » pour ses erreurs de communication. Il revient sur certains propos : « Lorsque vous êtes en bas et que vous entendez "premier de cordée", c’est très brutal et très violent. » Pour lui, le Président a créé « des blessures fortes » dans le pays.

« La mobilité est un droit pour tous »

Olivier Jacquin est l’auteur, avec la délégation sénatoriale à la prospective, d’un rapport sur les nouvelles mobilités. Il constate que « le déplacement automobile est un acquis social » et que « revenir sur cet acquis a mis le feu aux poudres. »

Le sénateur a des propositions fortes pour redynamiser la mobilité. Pour lui, il faut « une régulation publique très forte. » Il déplore « un foisonnement d’initiatives en zones très denses et une relégation dans les zones enclavées. »

Sur la loi mobilité, « l’intention de la ministre était très bonne mais le texte a été vidé de sa substance. » Le sénateur suspecte « une vengeance de Bercy qui a mis trop d’argent sur le ferroviaire. » Ainsi, en l’état, « c’est une loi qui n’a plus les moyens financiers. »

Olivier Jacquin propose deux axes à la régulation publique : en zone dense, régler les problèmes de circulation et, en zone peu dense, stimuler la créativité. Cela passe par le développement de toutes les formes de partage. Le but : « Faire de l’automobiliste un agent des services publics. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Gilets jaunes : « Il y a des blessures très fortes infligées dans notre société » considère Olivier Jacquin
3min

Politique

Assassinat Mehdi Kessaci : le sénateur écologiste, Guy Benarroche appelle le gouvernement à mener des actions de prévention contre le narcotrafic

Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci militant écologiste dont le deuxième frère a été assassiné la semaine dernière par des narcotrafiquants, a interpellé le gouvernement aux questions d’actualité. « Le volet prévention et social a été oublié dans la loi contre le narcotrafic », a-t-il estimé.

Le

Gilets jaunes : « Il y a des blessures très fortes infligées dans notre société » considère Olivier Jacquin
6min

Politique

Narcotrafic : Raphaël Glucksmann défend « une politique sans naïveté aucune sur la sécurité »

Présent au congrès de l’Association des maires de France, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann propose de « lancer une grande convention de la décentralisation citoyenne où on discute partout ». Pour les municipales, le coprésident de Place Publique défend « une ligne de clarté, c’est-à-dire sans alliance avec LFI ». A Paris, il s’oppose ainsi à toute alliance avec Sophia Chikirou.

Le