Olivier Jacquin salue tout d’abord le travail des forces de l’ordre, doublement mobilisées par les Gilets jaunes et par « le contexte extrême de terrorisme. »
Sur les annonces économiques, il déplore que « le Président ait beaucoup improvisé, mal géré » mais constate « un apaisement » depuis lundi soir. Olivier Jacquin rappelle « la liberté de manifester » mais s’interroge : « Est-ce que moi j’irais manifester ? Ça dépend de ma place dans la société. »
Sur le pouvoir d’achat, « il faut aller vite. » Le groupe socialiste au Sénat a fait une proposition de loi sur le pouvoir d’achat début décembre (voir notre article). Cette PPL comprenait huit propositions dont « peu ont été reprises par le gouvernement. »
Olivier Jacquin craint « des déceptions très fortes fin janvier », par exemple sur la prime d’activité. Cette prime, rappelle-t-il, est touchée par seulement 30 % des Français qui y ont droit. « Ce n’est pas dans l’esprit des Français de tendre la main. »
« Il y a une vraie question de confiance qu’il faut rétablir »
Les annonces du Président ont permis d’apaiser, notamment la baisse de la CSG sur les petites retraites, mais non de résorber la colère car « les réponses sont insuffisantes. » Pour Olivier Jacquin, « ce n’est pas un virage à gauche, le Président tend la main mais maintient sa ligne. »
Olivier Jacquin considère que « le Président s’est presque excusé » pour ses erreurs de communication. Il revient sur certains propos : « Lorsque vous êtes en bas et que vous entendez "premier de cordée", c’est très brutal et très violent. » Pour lui, le Président a créé « des blessures fortes » dans le pays.
« La mobilité est un droit pour tous »
Olivier Jacquin est l’auteur, avec la délégation sénatoriale à la prospective, d’un rapport sur les nouvelles mobilités. Il constate que « le déplacement automobile est un acquis social » et que « revenir sur cet acquis a mis le feu aux poudres. »
Le sénateur a des propositions fortes pour redynamiser la mobilité. Pour lui, il faut « une régulation publique très forte. » Il déplore « un foisonnement d’initiatives en zones très denses et une relégation dans les zones enclavées. »
Sur la loi mobilité, « l’intention de la ministre était très bonne mais le texte a été vidé de sa substance. » Le sénateur suspecte « une vengeance de Bercy qui a mis trop d’argent sur le ferroviaire. » Ainsi, en l’état, « c’est une loi qui n’a plus les moyens financiers. »
Olivier Jacquin propose deux axes à la régulation publique : en zone dense, régler les problèmes de circulation et, en zone peu dense, stimuler la créativité. Cela passe par le développement de toutes les formes de partage. Le but : « Faire de l’automobiliste un agent des services publics. »