Gilets jaunes : les solutions du PS pour sortir de la crise
Face à la crise des gilets jaunes, le PS défend dans une proposition de loi le rétablissement de l’ISF, un moratoire sur la hausse des taxes sur le carburant, une augmentation du chèque énergie ou encore ou l’indexation des retraites de base sur l’inflation. De quoi tenter de se faire entendre.

Gilets jaunes : les solutions du PS pour sortir de la crise

Face à la crise des gilets jaunes, le PS défend dans une proposition de loi le rétablissement de l’ISF, un moratoire sur la hausse des taxes sur le carburant, une augmentation du chèque énergie ou encore ou l’indexation des retraites de base sur l’inflation. De quoi tenter de se faire entendre.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

A la peine depuis le début du mouvement des gilets jaunes, les partis cherchent à se montrer force de propositions pour sortir de la crise des gilets jaunes que traverse le pays. A gauche, le Parti socialiste pâtit de la concurrence de la France insoumise. Mais il tente de se faire entendre.

Dimanche, le PS a d’abord écrit au premier ministre Edouard Philippe pour demander des Etats généraux « sur le pouvoir d’achat et le financement de la transition énergétique ». Reçus ce lundi matin à Matignon comme les autres partis, les responsables socialistes mettent aujourd’hui sur la table une proposition de loi (PPL) pour sortir de la crise. « L’obstination n’est plus possible aujourd’hui » a lancé le président du groupe PS du Sénat, Patrick Kanner, à la sortie. Avec son homologue de l’Assemblée nationale, Valérie Rabault, et Olivier Faure, numéro 1 du PS, ils déposent cette PPL. Huit propositions à « mettre en œuvre tout de suite », dès janvier 2019.

  • Première mesure, à la fois concrète et symbolique, que propose le PS : rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune « pour rétablir la justice fiscale ». Mis en cause depuis le début du quinquennat, la transformation de l’ISF en IFI fait même douter aujourd’hui certains parlementaires LREM. Le gouvernement est prêt à l’évaluer, voire à modifier la réforme, si les investissements attendus en retour ne sont pas au rendez-vous. Le PS préconise aussi une augmentation de la fiscalité sur les revenus mobiliers, comme les dividendes. Deux mesures qui financeraient les suivantes.
  • Un moratoire sur les taxes sur le carburant pour « annuler la nouvelle hausse des taxes ». C’est en réalité ce qu’a voté la majorité LR-UDI au Sénat. Les sénateurs PS s’étaient abstenus et avaient plutôt proposé le retour de la TIPP flottante, soit la variation des taxes en fonction du prix du baril.
  • Nouvelle version du chèque énergie pour « 8,5 millions de Français supplémentaires ». Il serait augmenté de 25% et pourrait couvrir « une partie des coûts en carburant ».
  • Autre mesure : augmentation de la prime d’activité.
  • Les socialistes proposent aussi une indexation des retraites de base sur l’inflation, comme cela a été voté au Sénat lors de l’examen du budget de la Sécurité sociale.
  • Sur la hausse de la CSG, qui touche les retraités, le PS veut la limiter aux seules pensions équivalentes à plus de 3.000 euros par mois pour un retraité célibataire.
  • Enfin, le Conseil national de la transition énergétique aurait une fonction supplémentaire, celle d’évaluer l’impact de la fiscalité écologique, selon le niveau de revenus, via des indicateurs « de partage de l’effort en matière de transition énergétique ».

Face à cette crise des gilets jaunes, le PS doit faire le point ce lundi soir lors d’un bureau national exceptionnel, organisé au Sénat. Le premier secrétaire Olivier Faure n’a pas exclu que son parti se joigne à la motion de censure des communistes et de la France insoumise, à l'Assemblée nationale. Un renfort des 30 députés du groupe socialiste indispensable pour déposer la motion. L’addition des groupes communistes et France insoumise rassemble 32 députés. Il en faut 58 pour déposer une motion de censure.

« Nous ne sommes pas là pour mettre de l’huile sur le feu, nous cherchons à donner des réponses » a expliqué à Public Sénat Olivier Faure, avant le bureau national (voir les images de Flora Sauvage et Samia Dechir). « Soit le gouvernement bouge » et le PS n’ira pas plus loin. Mais dans le cas contraire, le premier secrétaire prévient : S’« il ferme la porte à toute réelle discussion. Dans ce cas, nous irons jusqu’au bout en déposant, signant et votant une motion de censure avec le reste des partis de gauche ».

Olivier Faure : « Si le gouvernement ferme la porte à toute réelle discussion, nous irons jusqu’au bout en déposant une motion de censure avec le reste des partis de gauche »
00:51

Partager cet article

Dans la même thématique

Bayrou
8min

Politique

Annonces de François Bayrou sur les retraites : au Sénat, on salue « la politique des petits pas », mais on attend de voir les détails

François Bayrou a annoncé sa volonté de reprendre dans le prochain budget de la Sécu les avancées issues du conclave sur les retraites. Une décision relativement appréciée au Sénat. Le sénateur LR Philippe Mouiller demande cependant si c’est « réellement sans impact budgétaire ». « Tout ce qui est utile aux Français, on le prend », réagit pour sa part le socialiste Patrick Kanner, alors que les députés PS maintiennent leur motion de censure.

Le

Gilets jaunes : les solutions du PS pour sortir de la crise
5min

Politique

Retraites : François Bayrou s’engage à introduire dans le prochain budget de la Sécu les avancées du conclave

François Bayrou a tenté une nouvelle fois ce jeudi 26 juin de sauver le dossier des retraites. Devant la presse, le Premier ministre a longuement salué les « avancées » sur lesquelles se sont entendus les partenaires sociaux, malgré l’absence d’accord. Il s’est engagé à les présenter devant le Parlement à l’automne, tout en invitant syndicats et patronat à dépasser les derniers points de clivage, notamment sur la pénibilité.

Le

SIPA_00840320_000006
7min

Politique

Soumission chimique : le Sénat peut-il sanctionner Joël Guerriau ?

Malgré un procès requis à son encontre, le sénateur Joël Guerriau, soupçonné d’avoir drogué à son insu la députée Modem, Sandrine Josso, dans le but de commettre une agression sexuelle, s’accroche à son mandat depuis un an et demi. L’avocat de la députée a écrit à Gérard Larcher pour lui demander des « éclaircissements » sur les « mesures » envisagées à l’encontre du sénateur.

Le

Gilets jaunes : les solutions du PS pour sortir de la crise
3min

Politique

« On n’entend parler de rien, on n’est associés à rien » : Frédéric Valletoux « s’interroge » sur l’existence du « socle commun » autour de François Bayrou

En difficulté sur le dossier des retraites, François Bayrou fait aussi face aux critiques de ses alliés pour « sa méthode ». Invité de la matinale de Public Sénat ce jeudi 26 juin, le député (Horizons) Frédéric Valletoux appelle le Premier ministre au « sursaut » pour « animer le bloc central ». « On n’a pas de feuille de route, on ne sait pas ce sur quoi on doit travailler », déplore l’ex-ministre de la Santé.

Le