Gilets jaunes : « Macron a parlé à la France sans vraiment parler aux Français » selon Kanner
Patrick Kanner, sénateur socialiste du Nord et Président du groupe socialiste, était en direct du Sénat avant les Questions d’actualité au Gouvernement. Le sénateur est revenu sur l’intervention d’Emmanuel Macron ce matin et le dispositif de taxe flottante proposé pour la TICPE.

Gilets jaunes : « Macron a parlé à la France sans vraiment parler aux Français » selon Kanner

Patrick Kanner, sénateur socialiste du Nord et Président du groupe socialiste, était en direct du Sénat avant les Questions d’actualité au Gouvernement. Le sénateur est revenu sur l’intervention d’Emmanuel Macron ce matin et le dispositif de taxe flottante proposé pour la TICPE.
Public Sénat

Par Marion D'Hondt

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Patrick Kanner s’étonne de voir ce principe de taxe flottante proposé par le Président, alors même que les sénateurs PS ont proposé le même dispositif hier et qu’il a été rejeté. En effet, le groupe socialiste au Sénat a déposé un amendement prévoyant « l’instauration d’un mécanisme permettant de préserver le pouvoir d’achat des ménages par le moyen d’une TICPE flottante. » Le sénateur s’étonne que la proposition socialiste ait été « retoquée par Olivier Dussopt, alors ministre au banc » pour être proposée 24 heures plus tard.

Pour Patrick Kanner, « on ne comprend plus grand-chose à la stratégie du Président de la République et de son gouvernement. » Il dénonce une trilogie « improvisation, incompréhension et obstination » sur le sujet de la transition écologique. Malgré l’annulation par le Sénat, hier, de la hausse des taxes sur les carburants en janvier 2019 (voir notre article), le sénateur a l’impression « qu’il y a toujours le refus de remettre en cause la hausse du 1er janvier. »

Afin de défendre le principe d’une TICPE flottante, Patrick Kanner précise qu’ « il faut savoir adapter les taxes selon la charge supportable par les Français » et déplore, à nouveau, le refus d’Olivier Dussopt d’accéder à sa demande hier. La polyphonie au sein du gouvernement le conduit à déplorer « un discours divergeant, pour ne pas dire dissonant. » Il constate que « le Président est obligé de monter en première ligne systématiquement. [..] Or, quand un Président est obligé de monter en première ligne, c’est que quelque chose ne va plus au sein du gouvernement. »

« Attention, on sent que le mouvement est en train de nous échapper »

Face au refus du gouvernement de dialoguer, il considère qu’il fallait « accepter la main tendue de Laurent Berger de la CFDT pour un pacte social autour de la transition écologique. » Il rappelle que le groupe socialiste au Sénat a proposé une conférence nationale de financement de la transition écologique, projet qui a été rejeté. Le sénateur déplore « une précipitation significative, une forme de débordement par le mouvement. » Pour lui, le mépris dont fait preuve le Président face aux corps intermédiaires constitue « une menace ».

À propos de l’affaire du tweet de Gérald Darmanin, qui a été à nouveau abordée dans l’hémicycle cet après-midi, il regrette le tweet, mais surtout « l’absence du ministre de l’hémicycle sans écouter les arguments des groupes parlementaires. » Pour lui, Gérald Darmanin devra « s’expliquer devant ses anciens partenaires Les Républicains. » Il constate « une forme de mépris, pour ne pas dire d’ignorance pour ce que représente le Parlement par rapport à l’exécutif. » Il craint ainsi « un problème d’équilibre entre l’exécutif et le délibératif, le législatif. »

Partager cet article

Dans la même thématique

MAcron 3 ok
10min

Politique

« Labellisation » des médias : la polémique enfle entre Emmanuel Macron, les médias Bolloré, LR et RN

En parlant de « labellisation » des médias, qui serait faite par les journalistes et non l’Etat, Emmanuel Macron a suscité l’ire des médias du groupe Bolloré, comme du RN et des LR. Au point que l’Elysée réponde en vidéo pour démentir les « fausses informations », au risque de relancer la polémique. Sur le fond, le sujet divise. Le sénateur LR, Olivier Paccaud, va jusqu’à parler de « dérive totalitaire », quand la sénatrice PS, Sylvie Robert, salue les propos « salutaires » d’Emmanuel Macron.

Le

Mericourt: Emmanuel Macron meets with  readers of the Ebra group,
6min

Politique

Labels et régulations des médias : ce qui existe en France et en Europe

En lançant l’idée de la création d’un « label » pour les médias, Emmanuel Macron a suscité un tollé dans une partie de la classe politique. Pourtant, en France et en Europe, de nombreux acteurs, publics et privés, participent à la régulation des médias et cherchent à orienter la production des contenus vers un respect maximum des règles d’éthique et de déontologie.

Le

Gilets jaunes : « Macron a parlé à la France sans vraiment parler aux Français » selon Kanner
3min

Politique

Lutte contre la vie chère : Le Sénat vote la pérennisation du taux de TVA à 0 % sur les produits de première nécessité en Outre-mer

Un mois après l’adoption du projet de loi contre la vie chère, le Sénat a inscrit dans le budget 2026 l’un des engagements du gouvernement après les manifestations qui avait secoué la Martinique l’année dernière. Alors qu’il est prévu jusqu’à fin 2027, les élus ont voté le taux de TVA à 0 % sur les produits de première nécessité en Guadeloupe, Martinique et à La Réunion.

Le

Draguignan:  David Rachline appeared in criminal court
2min

Politique

David Rachline démissionne de la vice-présidence du RN

Visé par plusieurs enquêtes, le maire de Fréjus, David Rachline, a annoncé mardi sa démission de la vice-présidence du Rassemblement national. À 37 ans, l’un des plus anciens cadres du mouvement dit vouloir éviter que les accusations le visant ne parasitent la campagne du RN.

Le