Glucksmann: “se servir de l’ENA comme bouc émissaire, ça ne suffit pas”

Glucksmann: “se servir de l’ENA comme bouc émissaire, ça ne suffit pas”

La tête de liste PS-Place publique pour les Européennes, Raphaël Glucksmann, a estimé jeudi que "se servir de l'ENA comme bouc...
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La tête de liste PS-Place publique pour les Européennes, Raphaël Glucksmann, a estimé jeudi que "se servir de l'ENA comme bouc émissaire, ça ne suffit pas" alors que la suppression de la prestigieuse école est envisagée par Emmanuel Macron.

"Il y a un problème sur une technostructure qui décide en fait des politiques qui sont menées et évidemment il y a un problème d'entre-soi des élites françaises dont l'ENA est le symbole", a d'abord reconnu l'essayiste sur Public Sénat.

Mais selon lui, "le problème ce n'est pas l'ENA, le problème, ce n'est pas qu'on ait des bons technocrates, le problème, c'est qu'il n'y ait pas de politiques pour les diriger".

"On a eu quand même une succession de leaders politiques plutôt mauvais et assez cacophoniques en France et si on a un Etat qui tient, c'est quand même qu'on a des techniciens des services publics et de l'État qui sont très bons, donc il faut faire attention", a-t-il averti.

"Peut-être qu'on peut réformer l'ENA, on peut la remplacer par quelque chose d'autre qui aurait la même fonction, c'est-à-dire de former une élite de service public mais le vrai problème, il n'est pas à l'ENA", a ajouté le cofondateur de Place publique.

"En soi, se servir de l'ENA comme bouc émissaire ça ne suffit pas, si on veut faire une France moins technocratique, moins pyramidale, moins verticale, où les préfets ont moins de pouvoir et où les maires en ont plus, ça s'appelle la décentralisation", a estimé l'essayiste, en reprochant à Emmanuel Macron d'avoir renoncé à son "pacte girondin" pour se révéler un "jacobin fan des rois les plus centralisateurs".

Le chef de l'Etat est favorable à un changement de "la formation, la sélection, les carrières" de l'élite "en supprimant l'ENA et plusieurs autres structures", selon le projet de l'allocution qu'il devait prononcer en réponse au grand débat et à la crise des "gilets jaunes" mais qui a finalement été annulée, et dont l'AFP a obtenu copie mardi.

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