Glyphosate: l’Assemblée enquête, sans succès, sur une fuite en faveur d’un lobby

Glyphosate: l’Assemblée enquête, sans succès, sur une fuite en faveur d’un lobby

Le président de l'Assemblée nationale François de Rugy a indiqué jeudi qu'une enquête sur la diffusion d'un amendement en...
Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Le président de l'Assemblée nationale François de Rugy a indiqué jeudi qu'une enquête sur la diffusion d'un amendement en préparation sur l'interdiction du glyphosate vers un lobby agrochimique, dénoncée par une députée de l'opposition, n'avait "pas permis de déterminer d'où venait la fuite".

"Nous avons fait une enquête interne qui n'a pas permis de déterminer d'où venait la fuite", a expliqué le président LREM de l'Assemblée sur RTL.

"Sans doute que la copie de l'amendement a été faite avec un document papier et il n'y a pas de traces", a-t-il avancé.

"En tout cas, ce ne sont pas les fonctionnaires de l'Assemblée nationale (...) qui diffusent les amendements dont ils ont connaissance", a-t-il précisé.

Mercredi l'ancienne ministre PS Delphine Batho avait déclaré à la tribune de l'Assemblée que l'Uipp (Monsanto, Bayer, etc) avait eu accès ces dernières semaines à son amendement d'interdiction du glyphosate "plus de 90 heures" avant les députés, dans le cadre du projet de loi sur l'agriculture.

"J'ai saisi le 30 mars le président de l'Assemblée nationale de ces faits (...) Il est inacceptable que des lobbies puissent avoir accès privilégiés à des informations internes à l'Assemblée nationale afin de déployer des stratégies pour court-circuiter nos débats", avait-elle dénoncé.

Estimant que cet "exemple est rarissime", M. de Rugy a jugé que cette fuite illustrait l'"importance" du travail parlementaire puisque "des amendements, même déposés par une députée d'opposition, sont pris au sérieux par l'industrie et par des lobbies qui s'organisent pour les contrer".

"Il ne faut pas non plus fantasmer sur des lobbies. Le fait que des groupes, qu'ils soient économiques, associatifs ou syndicaux, fassent des propositions d'amendements et qu'il y ait des députés qui les reprennent (...) ce n'est pas nouveau", a-t-il poursuivi.

"Je considère qu'il est normal qu'il y ait des groupes de pression qui fassent entendre les intérêts privés (...) après c'est le Parlement qui tranche en toute transparence", a ajouté l'élu de Loire-Atlantique.

"Sur la sécurisation du processus de dépôt de nos amendements nous allons encore renforcer nos règles", a-t-il conclu.

Dans la même thématique

SIPA_01176546_000004
6min

Politique

Soumission chimique : 50 propositions pour mettre fin à une « errance collective » sur ce phénomène

La députée Modem, Sandrine Josso et la sénatrice RDSE, Véronique Guillotin ont remis 50 propositions à la ministre chargée de l’Egalité femmes-hommes, Aurore Bergé pour prévenir et lutter contre le procédé de la soumission chimique. Des propositions qui sont issues de la mission gouvernementale initiée il y a un an et demi, dans la foulée de l’affaire Joël Guerriau.

Le

France Politics
5min

Politique

Gérald Darmanin invite l’ensemble des parlementaires ce lundi pour « un cocktail dinatoire », du « jamais vu »

Le ministre de la Justice ne fait pas les choses à moitié. Gérald Darmanin a invité l’ensemble des députés, sénateurs et eurodéputés ce lundi soir, Place Vendôme, soit plus de 1.000 personnes, pour « un temps d’échange sur les grandes orientations du ministère de la Justice ». Une invitation qui étonne pour le moins au sein de l’opposition…

Le