Une fois de plus, les Européens n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur l’avenir du glyphosate, dont la licence arrive à expiration. Si, du côté du ministère de la Transition écologique, Nicolas Hulot s’est félicité de la ténacité de la France sur cet herbicide controversé (revoir notre interview au Sénat), le ministre de l’Agriculture ressort désappointé de cette journée.
« C’est une défaite pour l’Europe parce qu’elle n’a pas pu trouver une position », a-t-il réagi dans l’Épreuve de Vérité, sur Public Sénat, en partenariat avec l’AFP, Les Échos et Radio Classique.
« Moi je serai heureux et fier lorsque l’Europe aura réussi à se mettre d’accord et lorsque nous serons dans la sortie effective de ce produit et lorsque nous aurons trouvé les moyens d’accompagner les agriculteurs » dans cette sortie, explique-t-il. Une réaction qui contraste avec celle de Nicolas Hulot, qui se disait « fier » que la France « tienne bon », quelques heures plus tôt.
« Il faut faire des compromis »
Mais alors, pour combien d’année faut-il reconduire la licence d’utilisation de l’herbicide ? Comme à Bruxelles, plusieurs versions circulent désormais au gouvernement français. « Aujourd’hui, la position du gouvernement, la position de Matignon, c’est quatre ans », répète à plusieurs reprises Stéphane Travert sur notre antenne. « La France est sur une position de trois ans », a déclaré pourtant Nicolas Hulot, la veille.
La France se préparerait-elle à se rapprocher d’autres pays, favorables à une autorisation plus longue ? « Il faut faire des compromis, la France doit aller chercher des alliés », déclare le ministre de l’Agriculture.