Le refus du Parlement européen de valider la candidature de la Française Sylvie Goulard à un poste de Commissaire européenne représente "une crise institutionnelle majeure pour l'Europe", a estimé vendredi la secrétaire d'État aux Affaires européennes.
"C'est d'abord une crise institutionnelle majeure pour l'Europe parce que sans commissaire français, la commission ne peut pas se mettre en route", a déclaré Amélie de Montchalin sur France inter.
"Il faut qu'on la résolve avec calme, sans colère, mais il faut que (la présidente de la nouvelle commission) Ursula von der Leyen nous dise ce qu'elle attend de la France", a-t-elle ajouté.
Le Parlement européen a recalé la candidate française pour la nouvelle commission européenne présidée par l'Allemande Ursula von der Leyen, après avoir refusé les candidats roumain et hongrois.
AFP/Archives
Après ce revers cuisant pour le président Emmanuel Macron, ce dernier a exprimé jeudi son incompréhension devant le rejet pour des raisons éthiques de la candidature de Sylvie Goulard et réclamé des "explications" d'Ursula von der Leyen.
La dirigeante allemande avait choisi l'ex-ministre française malgré les mises en garde, alors que Mme Goulard est sous le coup d'une enquête judiciaire en France qui l'avait conduite à démissionner du gouvernement.
"Sylvie Goulard est passée devant trois commissions, elle a été auditionnée pendant six heures, notamment par la commission des affaires juridiques qui a la mission de regarder s'il y a des conflits d'intérêts. Cette commission n'a rien trouvé sur les conflits d'intérêts", a plaidé la secrétaire d'Etat aux Affaires européennes.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen lors d'une conférence de presse pour annoncer les noms des nouveaux commissaires européens, le 10 septembre 2019 à Bruxelles
AFP/Archives
"J'ai un grand respect pour le Parlement, mais un Parlement n'est pas un tribunal où on juge les affaires qui ne sont pas jugées par les tribunaux de la justice", a-t-elle insisté.
"Avec le président, avec Ursula von der Leyen, on a un devoir aujourd'hui c'est de résoudre cette crise, de lui apporter des réponses rapides", a-t-elle conclu.
Le président français, pour lequel l'Europe est une priorité, veut avant tout sauver le mandat promis à Mme Goulard pour la France, un vaste portefeuille du Marché intérieur, comprenant la politique industrielle, le numérique, la défense et le spatial.
Il compte sur ce levier pour relancer une politique industrielle de grands projets européens, après deux années durant lesquelles ses tentatives de relance ont piétiné, dans une Europe divisée.
Au moment où vont s’engager les discussions avec le premier ministre, Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, marque sa différence avec le PS, se prononçant déjà pour le départ de Sébastien Lecornu. « On a notre stratégie et le PS a la sienne », assume le sénateur écolo Thomas Dossus. Elle veut « être au centre de la gauche », entre LFI et le PS, mais « il ne faut pas faire de grand écart qui fasse mal aux adducteurs », met-on en garde au PS…
Pour illustrer « la rupture » promise lors de son entrée en fonction, Sébastien Lecornu a indiqué vouloir supprimer les derniers avantages « à vie » qui sont encore accordés aux anciens membres du gouvernement. Un amendement en ce sens avait été adopté en janvier dernier lors de l’examen du budget 2025. Il allait plus loin et visait aussi les avantages des anciens présidents de la République. François Bayrou n’y était pas favorable et la mesure n’avait pas survécu à la navette parlementaire.
Après avoir reçu les différents partis politiques du socle commun la semaine dernière, Sébastien Lecornu s’est entretenu ce lundi avec Sophie Binet. La secrétaire générale de la CGT lui a présenté ses exigences.
Sébastien Lecornu a annoncé sa volonté de mettre un terme aux derniers privilèges accordés à vie aux anciens Premiers ministres, dans le cadre d’un effort global de réduction de la dépense publique. Une mesure qui concernerait actuellement 17 anciens locataires de Matignon, alors que ces avantages restent relativement limités.
Le
Le direct
Alex Vizorek, des punchlines de droite et de gauche
Alex Vizorek, des punchlines de droite et de gauche