Gouvernement Castex : « On se retrouve avec un gouvernement de droite » commentent les sénateurs
Alors que la composition du gouvernement Castex vient d’être annoncée, les sénateurs réagissent aux nouveaux (et anciens) visages qui mettront en œuvre l’acte 3 du quinquennat d’Emmanuel Macron.

Gouvernement Castex : « On se retrouve avec un gouvernement de droite » commentent les sénateurs

Alors que la composition du gouvernement Castex vient d’être annoncée, les sénateurs réagissent aux nouveaux (et anciens) visages qui mettront en œuvre l’acte 3 du quinquennat d’Emmanuel Macron.
Public Sénat

Par Marylou Magal, Natalia Odisharia et Hugo Lemonier

Temps de lecture :

4 min

Publié le

« Rien de nouveau sous le soleil, on prend les mêmes et on recommence ». Telle est la réaction de la chef de file des sénateurs communistes, Eliane Assassi, suite à la nomination des membres du gouvernement de Jean Castex. Dans cette nouvelle équipe, beaucoup d’anciennes têtes, parmi lesquelles Bruno Le Maire, Jean-Michel Blanquer, Jean-Yves Le Drian, Olivier Véran ou Jacqueline Gourault, qui conservent leurs maroquins. D’autres membres du gouvernement, Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu, eux, évoluent en devenant respectivement ministres de l’Intérieur et des Outre-mer. « Pas beaucoup de nouveautés… » commente pour sa part Hervé Marseille, président des sénateurs centristes « Le Sénat est très faiblement représenté. J’observe que Didier Guillaume qui représentait un élément plutôt à gauche disparaît. C'est un gouvernement qui a un centre de gravité plutôt à droite… » « En somme ce sont Les Républicains qui dirigent, sans être Républicains mais tout en l’étant », s’amuse Alain Milon sénateur LR, président de la Commission des Affaires sociales. « On se retrouve avec un gouvernement de droite. Mais j’ai de gros doutes sur sa réussite. Personnellement je ne crois pas à l’acte 3, ou à une quelconque réussite tant qu’on aura Emmanuel Macron comme président de la République. »

Dupond-Moretti et Bachelot en question

« On nous parlait de réinvention, j’observe que c’est finalement la même équipe, avec deux personnes médiatisées en plus : Eric Dupond-Moretti et Roselyne Bachelot », renchérit Hervé Marseille. Casting étonnant pour le gouvernement qui avait promis des « surprises » : Eric Dupond-Moretti devient ministre de la Justice, et Roselyne Bachelot prend, quant à elle, la tête du ministère de la Culture. « C’est n’importe quoi ! », s’esclaffe Alain Million. « C’est simplement faire rentrer une vedette à la justice ». « Dupond-Moretti est un grand avocat pénaliste, mais on connaît ses problématiques fortes avec la magistrature, on peut s’interroger sur le fait qu’il arrive à concilier les intérêts des magistrats et des avocats », soutient Eliane Assassi. « Quant à Roselyne Bachelot, elle a déjà fait le tour de tous les gouvernements de droite… Aimer l’opéra ne suffit pas pour devenir ministre de la Culture ».

Je ne suis pas décu car je n'attendais rien

« Je ne suis pas déçu, car je n’attendais rien », lâche, désabusé, le chef de file des sénateurs socialistes, Patrick Kanner. « On nous avait promis un nouveau chemin, mais on est plutôt sur un rond-point, avec seulement des virages à droite. » Quid de Barbara Pompili, nouvelle ministre de l’Ecologie, issue des rangs de la gauche et censée défendre l’une des grandes causes du quinquennat ? Pour le socialiste, « Barbara Pompili est soluble dans tous les gouvernements. » Julien Bargeton, sénateur LREM salue, pour sa part, la place de l’écologie, au deuxième rang, avec « une personnalité incontestable sur le sujet. »

S’agissant des chantiers à venir, pour le nouveau gouvernement, les sénateurs déplorent de rester dans le flou. « On fait les choses à l'envers... » soutient Hervé Marseille.  « On nomme des ministres mais il faudra attendre le 14 juillet pour connaître la feuille de route. Le problème ce n'est pas de savoir qui on va nommer mais la politique qu'on va mener. » Pour mettre en place la feuille de route, les nouveaux membres du gouvernement se réuniront, ce mardi, en conseil des ministres. Emmanuel  Macron, quant à lui, prendra la parole le 14 juillet, en amont du discours de politique général de Jean Castex qui interviendra le lendemain, 15 juillet selon Le Figaro.

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Gouvernement Castex : « On se retrouve avec un gouvernement de droite » commentent les sénateurs
5min

Politique

Mercosur : le Sénat appelle l'exécutif à saisir la Cour de justice de l’Union européenne

Alors que le traité de libre échange pourrait être ratifié samedi par la présidente de la Commission européenne, la France a réaffirmé ce week-end son rejet du texte en l’état. Après l’Assemblée nationale fin novembre, c’est au tour du Sénat de se prononcer à l’unanimité sur une proposition de résolution visant à demander au gouvernement de saisir la Cour de justice de l’Union européenne pour vérifier la conformité de l’accord.

Le

French President Emmanuel Macron Meets Readers in Marseille to Discuss Democracy and Social Media
5min

Politique

Narcotrafic et plan « Marseille en grand » : ce qu’il faut retenir de la visite d’Emmanuel Macron dans la cité phocéenne

Nouvelle visite du chef de l’Etat dans sa ville de cœur. Après s’être rendu ce matin sur la tombe de Mehdi Kessaci, assassiné par des narcotrafiquants, Emmanuel Macron a annoncé une salve de mesures pour lutter contre le narcotrafic qui gangrène Marseille. Entre une rencontre avec les lecteurs de la Provence, l’inauguration d’un commissariat et la visite du chantier de la gare, Emmanuel Macron a aussi défendu le bilan de son plan « Marseille en grand ».

Le

Déclaration de politique générale et avenir de la Nouvelle Calédonie en séance au Sénat ce 15 octobre
2min

Politique

Budget : qui sont les sénateurs qui participeront à la commission mixte paritaire ?

Outre le président PS et rapporteur général LR de la commission des finances, Claude Raynal et Jean-François Husson, seront présents en CMP les sénateurs LR Christine Lavarde et Stéphane Sautarel, qui suit les collectivités, ainsi que le centriste Michel Canévet et le sénateur Horizons Emmanuel Capus, qui ont défendu plus d’économies durant les débats. Pour le PS, on retrouve le chef de file du groupe, Thierry Cozic.

Le