Grand débat : « A écouter Edouard Philippe, il est évident que la Commission nationale du débat public est dessaisie » selon Dominique Estrosi Sassone

Grand débat : « A écouter Edouard Philippe, il est évident que la Commission nationale du débat public est dessaisie » selon Dominique Estrosi Sassone

La sénatrice LR, membre de la Commission nationale du débat public, souligne que « la mission de la CNDP s’arrête au lancement du débat ». Dominique Estrosi Sassone a « vraiment le sentiment que le gouvernement veut reprendre la main ».
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Quelle place pour la Commission nationale du débat public (CNDP) dans le grand débat, après le retrait de Chantal Jouanno ? Selon la sénatrice LR des Alpes-Maritimes, Dominique Estrosi Sassone, la question se pose après la déclaration du premier ministre, mercredi, sur ce même grand débat. La sénatrice des Alpes-Maritimes est l’une des deux parlementaires membre de la CNDP (voir sa composition).

« Une présidente d’autorité avec un tel salaire, c’était indécent »

Elle comprend la polémique causée par le salaire de 14.700 euros brut de Chantal Jouanno. « J’ai moi-même été choquée par l’annonce du salaire. C’est vrai qu’il me semble exorbitant. Je n’étais pas du tout au courant » assure à publicsenat.fr Dominique Estrosi Sassone. « Une présidente d’autorité avec un tel salaire, c’était indécent, quand on sait que le mouvement des gilets jaunes est lié à la question du pouvoir d’achat » insiste-t-elle. Elle salue cependant « un certain panache et courage politique de Chantal Jouanno de dire que, légitimement, les gens pouvaient être choqués ». Précision utile : en tant que parlementaire, Dominique Estrosi Sassone « ne touche rien » comme membre de la CNDP.

Alors que le gouvernement n’a toujours pas annoncé le ou la remplaçant(e) de Chantal Jouanno pour encadrer le grand débat national, la sénatrice LR a « l’impression » que la suite des opérations pourrait se faire sans l’autorité administrative. « Pour moi, à écouter Edouard Philippe, il est évident que la CNDP est dessaisie » affirme Dominique Estrosi Sassone. Elle souligne que « selon la lettre de mission, la mission de la CNDP s’arrête au lancement du débat. Donc de fait, sa mission s’arrête, elle a été remplie. Et à partir du moment où Chantal Jouanno a démissionné, les choses sont claires. De plus, le premier ministre n’a jamais cité la CNDP… »

« Où seront les gages de transparence ? »

La lettre de saisine du premier ministre demandait en effet à la CNDP d’« accompagner et conseiller le gouvernement » dans la préparation du grand débat. L’autorité a notamment planché sur une fiche méthodologique sur l’organisation. Conclusion de la membre de la commission nationale du débat public : « J’ai vraiment le sentiment que le gouvernement veut reprendre la main. Mais où seront les gages de transparence, dans ce cas ? »

Reste qu’un grand débat national qui se ferait sans la Commission nationale du débat public, ça ferait mauvais genre. Dans une décision du 17 décembre dernier, la CNDP affirmait que « la poursuite de cette mission jusqu’à la rédaction du rapport final suppos(ait) un engagement du gouvernement à respecter pour ce débat public les principes fondamentaux de la Commission nationale du débat public ». Le document ne dit pas si le salaire de sa présidente fait partie des « principes fondamentaux ».

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