Il y a une semaine, les syndicats et la direction de la SNCF se sont accordés sur un dispositif d’aménagement de la fin de carrière des cheminots. Une annonce vivement critiquée par la majorité sénatoriale. En face, le ministre des Transports affirme que la réforme des retraites continuera de s’appliquer aux cheminots.
Grand débat: Macron veut “gagner du temps” mais a “déjà perdu le match”, selon Quatennens (LFI)
Par Public Sénat
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Le député du Nord Adrien Quatennens (La France insoumise) a estimé lundi soir qu'en lançant le grand débat en réponse au mouvement des "gilets jaunes", Emmanuel Macron cherchait à "gagner du temps" alors qu'il a, selon lui, "déjà perdu le match".
"On a un pouvoir qui est persuadé qu'il va pouvoir maintenir le cap. Emmanuel Macron vous a adressé une lettre pour vous dire qu'il entendait jouer les prolongations mais il ne se rend pas compte qu'il a d'ores et déjà perdu le match", a-t-il déclaré lors d'une cérémonie de voeux à Lille, à laquelle assistaient quelques centaines de personnes.
Le président de la République "pense qu'avec ce grand débat, il va pouvoir mettre la contestation sous le tapis", a ajouté l'élu LFI.
"Son courrier de cinq pages est un mauvais tract" qui, selon lui, "se résume en quelques mots: +Chers compatriotes, parlez, parlez de tout, parlez beaucoup, parlez longtemps que je gagne du temps mais, à la fin, on ne changera rien+".
M. Quatennens pense donc que ce débat "fera pschitt" et "craint que, peut-être même parfois, il tourne mal". "Mais il ne faut pas le souhaiter", a-t-il aussitôt ajouté.
"Si Emmanuel Macron ne cède pas sur l'essentiel des revendications", notamment fiscales comme le rétablissement de l'impôt sur la fortune, "qui, bien-sûr, vont contraindre son cap, alors vous allez voir que, dans quelques semaines, il est très probable que la seule issue possible pour résoudre ce conflit soit la dissolution", a-t-il prédit.
"Il pense qu'il a affaire, avec les gilets jaunes, à un simple conflit social comme ses prédécesseurs et peut-être se dit-il +c'est mon tour, c'est le métier qui rentre+. Mais il ne s'agit pas d'une crise car (cela) signifierait qu'à un moment donné, on va revenir à l'état précédent. On ne reviendra pas à l'état précédent, il y a un point de rupture et cette rupture peut être salutaire si Emmanuel Macron finit par agir comme il le devrait !" a-t-il encore lancé.
Si, à ses yeux, ce mouvement "n'est pas d'essence violente", M. Quatennens a condamné les violences menées par certains manifestants contre la presse. "Je ne suis pas d'accord pour que l'on passe à tabac un journaliste dans une manifestation pas plus que pour que l'on entrave le travail du journal régional" La Voix du Nord, dont la diffusion a été partiellement bloquée samedi matin par des "gilets jaunes", a-t-il déclaré sous les applaudissements.