Grand débat national à Vivy : « On a l’impression que les élus sont impuissants »

Grand débat national à Vivy : « On a l’impression que les élus sont impuissants »

Formation des élus, réponse du gouvernement aux gilets jaunes, désertification rurale, limitation de vitesse à 80km/h… Lors d’un débat organisé à Vivy dans le Maine-et-Loire par le député LR, Jean-Charles Taugourdeau, les participants ont beaucoup échangé mais restent très sceptiques quant à l’issue de cet exercice. Reportage
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Qu’est-ce que vous allez faire de ce qu’on va vous dire ? » La question est revenue régulièrement lors des deux heures de « grand débat national » organisé lundi 11 février à Vivy dans le Maine-et-Loire.

Dans cette commune de 2 500 habitants à 8 km de Saumur, peu avant 20 heures, une cinquantaine de personnes se rassemblent à la salle des fêtes et prennent place sur des chaises en plastique. Des proches du député LR du département, Jean-Charles Taugourdeau qui organise le débat, des retraités, mais aussi des « gilets jaunes » venus débattre avec l’élu.

Pour ce grand débat national qui arrivera à son terme le 15 mars, l’exécutif a invité les Français à échanger sur quatre thèmes : la transition écologique, la fiscalité et les dépenses publiques, la démocratie et la citoyenneté et l’organisation de l’État et des services publics.

À peine quelques minutes après le début des discussions et premier constat : le plan de travail du gouvernement n’est pas suivi.  « C’est parole libre » confirme Jean-Charles Taugourdeau.

« On ne se rend pas toujours compte des conséquences de son vote »

Ce qui semble le plus intéresser les participants concerne le fonctionnement des institutions et le travail parlementaire en particulier. « Pourquoi on ne fait pas en sorte que le vote blanc soit reconnu ? » « Pourquoi on ne met pas en place la proportionnelle ? » « Pourquoi on ne fait pas le bilan d’une loi une fois qu’elle est votée » ? « Pourquoi vous votez comme un mouton ? » Le député reconnaît lui-même : « On ne se rend pas toujours compte des conséquences de son vote »

Un mea culpa qui « choque » Valérie, responsable d’une agence de portage de repas à domicile. « On a l’impression que les élus sont impuissants ».

Les minutes et les thèmes s’égrènent. La limitation des 80km/h ? « Pour moi, les radars business, c’est niet » s’emporte un retraité. Bruno, informaticien « gilet jaune » complète : « En plus, ça change les habitudes des conducteurs qui passent plus de temps à regarder leur compteur de vitesse. Ça peut créer des accidents ».

Dans cette zone rurale, la question des transports est très présente. Un participant propose les bus scolaires soient également utilisés pour permettre à des adultes de se rendre à leur travail. « Et que ferez vous quand il y aura une agression pédophile dans un bus » réagit un participant. Des soupirs outrés parcourent les rangs.

« Pourquoi la BAC n’intervient pas quand les casseurs sont là ?

Enfin, la crise des gilets jaunes a évidement été partie prenante des débats. Beaucoup les soutiennent dans la salle. Mais certains s’interrogent aussi sur l’attitude des forces de l’ordre lors des manifestations. « Pourquoi la BAC n’intervient pas quand les casseurs sont là ? (…) Tout ça n’est pas très clair (…) la thèse du complot, c’est sur Internet mais peut-être que ce n’est pas complètement faux tout ça » s’interroge Samuel, un fonctionnaire d’une trentaine d’années.

Dans la même thématique

Photo IVG
3min

Société

Accès à l’IVG en France, la course d’obstacles

Le 4 mars 2024, le Parlement adopte définitivement l'IVG dans la Constitution. Après les députés, les sénateurs ont voté en faveur de l’inscription de « la liberté des femmes de recourir à une interruption volontaire de grossesse » dans la loi fondamentale. Un « jour historique », selon le gouvernement, mais qu'en est-il concrètement de l'accès à l'IVG sur le territoire ? Derrière les célébrations, sous les ors du Congrès à Versailles, se cache une réalité plus sombre. Public Sénat est allé enquêter sur le terrain à la rencontre de ces femmes en quête d’une IVG.

Le

Majorité numérique à 15 ans : « La problématique, c’est le système pour vérifier l’âge »
5min

Société

Majorité numérique à 15 ans : « La problématique, c’est le système pour vérifier l’âge »

Dans son discours sur l’Europe à la Sorbonne, Emmanuel Macron a appelé à reprendre le contrôle sur les contenus en ligne et à protéger la jeunesse des contenus dangereux. Pour Olivia Tambou, maître de conférences, la clé d’une telle réglementation au niveau européen réside dans la vérification de l’âge. La sénatrice Catherine Morin-Desailly appelle à une réflexion plus globale sur les usages et la formation.

Le

Police operation de lutte contre les depots sauvages a Nice
5min

Société

Couvre-feu pour les mineurs : quel pouvoir pour les maires ?

La décision de Gérald Darmanin d’instaurer un couvre-feu pour les mineurs en Guadeloupe inspire les maires de métropole. À Béziers, la mesure est en vigueur depuis lundi. À Nice, Christian Estrosi songe aussi à la mettre en place. Dans quelle mesure les maires peuvent-ils restreindre la liberté de circuler ?

Le