« Grand débat national » : entre rejet et méconnaissance des institutions
Pendant deux mois, elles se sont investies dans le « Grand débat national », et ont fait face aux questions des citoyens. Baisse du nombre de parlementaires, utilité du Sénat, règles du jeu démocratique, Françoise Cartron de la République en marche et Laurence Harribey du Parti socialiste, ont affronté les questions et les oppositions pour tenter de retisser les liens distendus entre élus et citoyens. La réalisatrice Sandra Cerqueira a suivi ces deux sénatrices et elle nous raconte comment les deux élues, ont vécu ce « Grand débat national ».
Pendant deux mois, elles se sont investies dans le « Grand débat national », et ont fait face aux questions des citoyens. Baisse du nombre de parlementaires, utilité du Sénat, règles du jeu démocratique, Françoise Cartron de la République en marche et Laurence Harribey du Parti socialiste ont affronté les questions et les oppositions, pour tenter de retisser les liens distendus entre élus et citoyens. La réalisatrice Sandra Cerqueira a suivi ces deux sénatrices et elle nous raconte comment les deux élues, ont vécu ce « Grand débat national ».
Le « Grand débat national », organisé depuis le début de l’année, s’est terminé il y a quelques jours. Qu’est-ce qu’il était important d’en montrer, pour vous ?
Yanis Darras - Public Sénat
L’idée qu’on a eue à l’origine, c’était de réaliser un reportage sur le « Grand débat national », avec toujours cette idée de garder un angle sénatorial. On le voit très clairement, au cœur de ce « Grand débat », il y a avant tout, la crise des institutions, la défiance à l’égard du politique et surtout, à l’égard du sénateur. Sur la plateforme du « Grand débat national » le questionnaire contient une question spécifique sur le Sénat. C’était donc intéressant de savoir comment les personnes qui acceptaient de participer à ces réunions publiques, s’appropriaient et débâtaient autour de cette question précise et au-delà. On s’est focalisé sur la Gironde, un territoire marqué par la forte mobilisation des « gilets jaunes » et où la fracture territoriale et sociale est très forte. Durant l’ensemble du reportage, on suit deux sénatrices : Françoise Cartron (LREM) et Lauence Harribey (PS). Le but était ainsi de montrer comment, elles, en tant qu’élues, percevaient ce « Grand débat national ».
« Il y a une vraie crise démocratique. Et en même temps, et c’est assez paradoxal, il y a une vraie méconnaissance des institutions »
Comment les sénatrices ont-elles abordé cet exercice, alors même que le rôle du Sénat au sein de notre démocratie, était interrogé ?
Durant toutes les réunions auxquelles elles ont participé, elles étaient dans une démarche pédagogique auprès des citoyens qui ont fait le déplacement. Ce que l’on voit, c’est qu’il y a une vraie défiance, à l’égard des élus et des institutions, et notamment du Sénat. Il y a une vraie crise démocratique. Et en même temps, et c’est assez paradoxal, il y a une vraie méconnaissance des institutions, mais aussi une vraie volonté de mieux les comprendre. Les sénatrices étaient donc vraiment dans une démarche pédagogique. Elles sont notamment revenues sur l’abaissement du nombre de parlementaires, en expliquant qu’elles n’y étaient pas opposées, mais elles ont longuement expliqué les conséquences que cela aura sur le terrain, notamment le fait qu’il y aura moins de proximité entre les élus et les citoyens.
Aujourd’hui, une majorité de citoyens se questionnent sur le rôle du Sénat. C’est indéniable. Mais les sénateurs se demandent pourquoi on parle seulement du Sénat, et pas des autres institutions.
Yanis Darras - Public Sénat
Beaucoup de pédagogie donc, mais ont-elles réussi à saisir l’opportunité que ce « Grand débat « peut représenter ?
Les parlementaires n’ont jamais été vraiment associés à ce « Grand débat national ». Ils ne se sont donc pas réellement saisis de l’exercice, sauf les députés de la majorité, qui ont joué le jeu parce que c’était leur rôle aussi en tant qu’élus locaux. Les sénateurs étaient plus présents pour soutenir l’exercice, comme la Sénatrice François Cartron, du parti « La république en Marche ». Elle a assisté à beaucoup de réunions pour défendre l’exercice. Mais en aucun cas, elle n’en a été l’initiatrice. Si Françoise Cartron a défendu l’exercice, la sénatrice Laurence Harribey, y a participé plus en tant que citoyenne.
« Des débats parfois vifs, mais jamais dans l’agressivité »
Au cours de ces réunions, les sénatrices que vous avez suivies ont-elles fait face l’hostilité des participants ?
Ce qui m’a marqué pendant le tournage, c’est la durée de ces réunions et l’implication des organisateurs. Et aussi la qualité des débats. On a pu vraiment sentir, de la part des citoyens, une vraie volonté de mieux comprendre les élus, en particulier les sénateurs. Dans des débats parfois vifs, mais jamais dans l’agressivité.
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