Grand Paris : les raisons de la colère

Grand Paris : les raisons de la colère

Un rassemblement est prévu ce mercredi à Boulogne contre la réforme de la métropole du Grand Paris. Les présidents de départements franciliens multiplient les manifestations publiques pour contrer la possible suppression de trois départements (Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne).   
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Sous l’égide du président LR du conseil départemental des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, les opposants à la réforme de la métropole du Grand Paris se réunissent ce mercredi à Boulogne. La Seine-Saint-Denis, les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne pourraient passer sous le rouleau compresseur de la réforme à venir. En dépit de leurs appartenances partisanes, les présidents de départements communiste, socialiste et LR sont soudés contre la réalisation de ce scénario.

« On ne voit pas où est la « simplification et la rationalisation » dans le fait de transférer la compétence des trois départements à onze administrations nouvelles », tempête Patrick Devedjian.

Si les rumeurs autour de ce projet, ni confirmées ni infirmées par l’exécutif, venaient à se concrétiser, les compétences de ces départements seraient transférées aux établissements publics territoriaux (EPT). Un dessein qui ulcère les présidents de départements franciliens. Ce rassemblement devrait compter un millier de participants dont Gérard Larcher, le président du Sénat, des élus et des acteurs de la société civile.

C’est un article du Monde qui a mis le feu aux poudres à la veille du 25 décembre. « Une fuite organisée », d’après Patrick Devedjian. Les élus concernés et des élus solidaires multiplient les manifestations depuis ces révélations. Le fait que les départements « aient des nouvelles par voie de presse » et « l’absence de concertation », inquiètent le président de l’assemblée des départements de France, Dominique Bussereau. « On ne voit pas où est la « simplification et la rationalisation » dans le fait de transférer la compétence des trois départements à onze administrations nouvelles », tempête Patrick Devedjian, sur son blog.

Lire aussi. Grand Paris : Macron face à une nouvelle fronde d’élus contre la fin de la petite couronne

Selon l’élu des Hauts-de-Seine, cette réforme représenterait « une atteinte constitutionnelle au principe de décentralisation et un retour à l’Ancien Monde ! » Le 7 janvier, les sept présidents des départements d’Ile-de-France demandent un entretien au président de la République pour évoquer la question. Des rendez-vous pris puis annulés, selon les intéressés.

« Nous avons parfois passé des mois, des années, voire des décennies (…) à se battre pour des compétences », déplorait Emmanuel Macron lors de ses voeux.

Lors de ses vœux aux corps constitués et aux forces vives mardi, Emmanuel Macron a toutefois tenu des propos sibyllins sur sa vision de la décentralisation. « Nous avons parfois passé des mois, des années, voire des décennies (…) à se battre pour des compétences. J’observe parfois que lesdites compétences ne sont pas toujours exercées lorsqu’elles sont obtenues, et commencent à être exercées, font l’objet de demandes reconventionnelles de financement à l’égard de l’État », a-t-il souligné tout en déplorant que l’on perde « en querelles de territoires, un temps fou et une énergie inconsidérée. »  

Le prochain rendez-vous de la contestation aura lieu le 7 février prochain. « Une journée sans département » conduite par les présidents des départements franciliens prévoit la fermeture de tous les services publics assurés par ces derniers. Une action destinée à mettre la lumière sur les compétences exercées par lesdits départements.  

Dans la même thématique

SIPA_01112686_000045
4min

Politique

Pourquoi commémore-t-on l’abolition de l’esclavage le 10 mai en Métropole ?

Depuis 2006, le 10 mai est la date de la journée nationale officielle de commémoration des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions. Une cérémonie à laquelle participe le président de la République ou le Premier ministre. Dans les territoires d’Outre-mer, les commémorations ont lieu à d’autres dates. Explications.

Le

Grand Paris : les raisons de la colère
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

Grand Paris : les raisons de la colère
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le