Grandes écoles : « Faire de la diversité sociologique une fin en soi me paraît contestable » estime le président de l’association des anciens élèves de l’ENA
Invité de l’émission « On va plus loin », Daniel Keller, président de l'association des anciens élèves de l'ENA, explique pourquoi il n’est pas en faveur de la discrimination positive.

Grandes écoles : « Faire de la diversité sociologique une fin en soi me paraît contestable » estime le président de l’association des anciens élèves de l’ENA

Invité de l’émission « On va plus loin », Daniel Keller, président de l'association des anciens élèves de l'ENA, explique pourquoi il n’est pas en faveur de la discrimination positive.
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Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur, a déclaré au Monde le mardi 4 juin vouloir plus de « diversité géographique et sociale » dans les grandes écoles. De son côté, Frédéric Thiriez l’ancien président de la ligue de football professionnel, chargé d’une mission sur la réforme de la haute fonction publique, a rappelé lundi dernier, le souhait du président de la république de supprimer l’ENA (École nationale de l’administration). Ces deux personnalités ont martelé vouloir ouvrir les grandes écoles à la diversité.

« Faire de la diversité sociologique une fin en soi me paraît contestable » déclare sur le plateau d’« On va plus loin », Daniel Keller, président de l'association des anciens élèves de l'ENA. « Nous vivons dans un système méritocratique qui certainement est à réformer. Mais je crains qu’en cherchant à créer des passe-droits, on affaiblisse l’ensemble du système d’enseignement, de sélection des talents, qui fait la force et le rayonnement de notre pays. »

Pour le président de l'association des anciens élèves de l'ENA, le problème vient de la base :

« Ce n’est pas en s’attaquant au sommet de la pyramide, qu’on va [la] transformer. C’est à la base de la pyramide qu’il faut s’attaquer. Je crains que hélas, quand on met en avant comme on le fait aujourd’hui de manière très médiatique la notion de discrimination positive, en fait, on ne reconnaisse implicitement l’échec du système méritocratique sur lequel notre enseignement devrait reposer. C’est un problème qui commence dès l’école maternelle. Et si vous n’avez que très peu de fils et de filles d’ouvriers qui présentent le concours de l’École normale supérieure ou celui de Polytechnique, ce n’est pas en s’attaquant à ces concours-là qu’on va véritablement préserver l’excellence et la capacité que nous devons toujours avoir en tête. Mais c’est en essayant de comprendre pourquoi au lycée, au collège et dans l’école élémentaire, une inégalité se met en place et une sélection par l’échec se met en place au détriment de celles et ceux issus de milieux défavorisés. »  

Et d’ajouter : « La discrimination positive peut répondre à une situation à un instant T de façon transitoire. Mais je crois qu’à terme, c’est aussi une démarche qui risque d’aboutir à l’effet contraire à celui que l’on recherche. »

  

 

Vous pouvez voir et revoir cet entretien, en intégralité :

OVPL. Entretien avec Daniel Keller, président de l'association des anciens élèves de l'ENA (en intégralité)
08:13

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